LISBONNE (AFP) – dimanche 09 décembre 2007 – 12h13 – En quelques heures et deux rencontres, Nicolas Sarkozy a profité du sommet UE-Afrique à Lisbonne pour donner un coup d”accélérateur au règlement du contentieux de la France avec deux de ses anciens protégés du continent africain, le Rwanda et la Côte d”Ivoire.
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rnArrivé samedi matin dans la capitale portugaise, le président français a faussé compagnie à ses homologues dès la nuit tombée, en séchant le dîner officiel et la deuxième journée de la réunion mais avec la satisfaction d”avoir fait avancer ce qu”il a appelé des "sujets lourds".
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rnD”abord celui du Rwanda. En novembre 2006, Kigali a rompu ses relations diplomatiques avec Paris après la décision de la justice française de délivrer neuf mandats d”arrêt contre des proches du président Paul Kagame soupçonnés d”avoir trempé dans l”attentat qui a coûté la vie en 1994 à son prédécesseur Juvenal Habyarimana et marqué le coup d”envoi du génocide.
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rnDepuis ce génocide, la France et le Rwanda entretiennent des relations tendues. Dominé par les tutsis, le régime de Kigali accuse Paris d”avoir soutenu les génocidaires, ce que la France a toujours démenti. Mais depuis l”élection de Nicolas Sarkozy, Kigali a émis une série de signaux positifs qui ont entrouvert la porte d”un rapprochement.
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rnSamedi, le président français n”a pas manqué de saisir l”occasion. D”abord en appelant dans un discours à "réfléchir, France comprise, à nos faiblesses ou nos erreurs" dans le génocide.
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rnPuis en rencontrant directement, et très symboliquement, son homologue rwandais Paul Kagame. "C”est un début de normalisation, c”est vrai", s”est réjoui Nicolas Sarkozy devant la presse. "Nous souhaitons tourner la page, nous souhaitons regarder vers l”avenir", a-t-il ajouté, annonçant la création d”un "groupe de travail" chargé d”accélérer le reprise des liens entre les deux pays.
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rnUsant de la même méthode, le président français s”est attaqué à une autre tache dans les relations franco-africaines en s”entretenant cette fois avec le président ivoirien Laurent Gbagbo. Depuis 2004, les liens autrefois privilégiés entre Abidjan et Paris se sont dégradés sous la présidence de Jacques Chirac après la tentative de coup d”Etat contre M. Gbagbo en 2002, les partisans du président ivoirien accusant Paris d”avoir soutenu les rebelles des Forces nouvelles (FN).
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rnIl y a trois ans, un bombardement de l”aviation ivoirienne qui a tué 9 soldats français puis de violentes manifestations antifrançaises qui ont causé le départ de 8.000 Français ont achevé de les détériorer. Même s”il a soumis un retour à la normale à "des élections transparentes en Côte d”Ivoire", Nicolas Sarkozy a décidé de renouer avec Laurent Gbagbo, qui n”avait plus vu de président français depuis 2004. Un geste qu”il a qualifié de "pas vers une certaine forme de normalisation".
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rnSur ces deux dossiers, le président français a fait "bouger les lignes", relève un de ses collaborateurs. "Il ne s”agit pas de rupture, mais d”une volonté d”avancer, pas à pas".
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rn"Notre rôle", a dit lui-même Nicolas Sarkozy, "c”est d”essayer, tout en maintenant nos valeurs, de régler les problèmes". Une pierre dans le jardin africain de son prédécesseur Jacques Chirac. La route d”une normalisation entre Paris, Kigali et Abidjan reste encore longue mais le président français n”a pu s”empêcher samedi de vanter le bilan africain de ses six premiers mois à l”Elysée.
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rn"On était fâché avec l”Angola, c”est arrangé (…) On était fâché avec le Rwanda (…) et on était fâché avec la Côte d”Ivoire (…) j”observe qu”on ne l”est plus", s”est-il réjoui. "Rien que pour cela, le déplacement à Lisbonne était loin d”être inutile".
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rnAFP
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