John Kerry est devenu, ce lundi, le premier chef de la diplomatie américaine à visiter le musée et le parc du mémorial pour la paix d’Hiroshima. C’est dans cette ville du Japon que le 6 août 1945 le bombardier américain B29 Enola Gay lançait la première bombe atomique de l’histoire sur une population civile. Accompagné des autres ministres des Affaires étrangères du G7, il a déposé une gerbe au cénotaphe érigé à la mémoire des 140 000 victimes de l’explosion atomique. Mais le secrétaire d’Etat américain n’a présenté aucune excuse.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
John Kerry a d’abord visité le musée de la Paix d’Hiroshima qui retrace toute l’horreur de la première bombe atomique lancée contre une population civile : le calvaire des atomisés, leurs corps écorchés vifs. Soixante-dix ans plus tard, dans des hôpitaux de la ville, des survivants meurent encore de cancers dus aux radiations. Le musée rappelle aussi ce qui a précédé Hiroshima : le militarisme japonais et ses atrocités.« Tout le monde devrait voir et ressentir la puissance de ce mémorial », a écrit le secrétaire d’Etat américain sur le livre d’or du musée.
A Hiroshima, John Kerry ne présente aucune excuse. Pour l’Amérique, le bombardement atomique était nécessaire pour contraindre le Japon à capituler. Le chef de la diplomatie américaine a toutefois plaidé face à la presse pour « un monde sans armes nucléaires ». « Cela nous rappelle avec force et dureté que nous avons non seulement l’obligation de mettre un terme à la menace des armes nucléaires, mais que nous devons aussi tout faire pour éviter la guerre », a-t-il insisté.