Dans un discours tenu le samedi 20 août 2016 à l’occasion du 63ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le Roi Mohammed VI du Maroc s’est penché sur les menaces des groupes extrémistes et terroristes qui affligent les pays africains actuellement, de la problématique migratoire et des drames humains endurés par les immigrés avant d’appeler le peuple algérien a renouvelé leur engagement et leur solidarité sincère qui leur unissaient depuis toujours au Royaume du Maroc.
Le Royaume du Maroc a célébré le samedi 20 août dernier le 63ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple. Une occasion pour Sa Majesté d’adresser à son peuple dans un discours télévisé dans lequel il se dit optimiste à l’avenir du continent africain.
Un anniversaire, aux dires du Roi Mohammed VI, permettra non seulement de célébrer les évènements historiques, d’évoquer le souvenir, mais aussi de méditer sur les valeurs et les principes qui ont inspiré aux générations précédentes la volonté de construire le présent et surtout d’aborder l’avenir en toute confiance. La commémoration de cette année n’a pas dérogé à cette règle, ceci d’autant plus qu’il s’agit d’une révolution renouvelée dont le flambeau sera transmis de génération en génération. Porteuse de significations nationales immuables qui tiennent à l’attachement des Marocains à leur Roi, et au sacrifice consenti pour la liberté et l’indépendance de leur patrie, cette révolution est également chargée de sens qui traduisent l’arrimage du Maroc à son environnement maghrébin et africain. Une étape historique qui portait la marque de la coordination et de la solidarité entre les Chefs de la Résistance marocaine et le Front de libération nationale algérien, a indiqué Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Une solidarité sincère avec l’Algérie
Avant de se pencher sur les relations d’antan qui unissaient les peuples marocain et algérien. En effet, il avait été convenu de faire du deuxième anniversaire de la Révolution du 20 août, l’occasion d’étendre la révolution à tous les pays maghrébins ; ce qui a donné lieu à des soulèvements populaires dans les différentes régions du Maroc et de l’Algérie. De plus, la résistance marocaine a apporté son soutien matériel et moral à la révolution algérienne, en butte à une campagne violente engagée à son encontre par les forces coloniales qui entendaient la réduire à néant avant même qu’elle ne fête son premier anniversaire. Ce soulèvement et cette solidarité avaient contribué à redonner vie à la révolution algérienne. Ce qui avait permis aux deux pays de jouer un rôle majeur dans la libération et l’indépendance de l’Afrique.
”Aujourd’hui, au regard des circonstances que traversent les peuples arabes et la région maghrébine, nous avons besoin plus que jamais de cet esprit de solidarité pour pouvoir relever les défis communs en matière de développement et de sécurité. Nous aspirons donc au renouvellement de cet engagement et de cette solidarité sincère qui unissent depuis toujours les peuples algérien et marocain, afin de continuer à œuvrer ensemble, avec sincérité et de bonne foi, pour servir les causes maghrébines et arabes et pour relever les défis qui se posent au continent africain”, a déclaré Sa Majesté Mohammed VI dans son discours royal.
Avant se pencher sur les maux qui minent le continent africain, notamment ceux du sous-développement, de la pauvreté, de l’émigration, des guerres et des conflits. Outre, la tentation, en désespoir de cause, de se jeter dans les bras des groupes extrémistes et terroristes, sont autant de problèmes engendrés par la politique calamiteuse que le colonialisme a menée pendant des décennies, avant de piller les richesses du continent, hypothéqué les potentialités. Ainsi, l’avenir des Africains est désormais sombre et sa marche vers le développement entravée. Le colonialisme a semée les graines de la discorde entre les États.
Mais en dépit des grands dégâts que le colonialisme a occasionnés, Mohammed VI se dit convaincu que l’Afrique est capable d’assurer son propre développement et de changer par elle-même son destin, grâce à la forte détermination de ses peuples, à leurs potentialités humaines et à leurs ressources naturelles. De ce fait, la décision concernant la réintégration par le Maroc de sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle continentale n’est que l’illustration de cet engagement d’aller de l’avant pour faire prévaloir les causes qui sont celles de ses peuples.
”Car l’Afrique, pour le Maroc, c’est bien davantage qu’une appartenance géographique et des liens historiques. Elle évoque, en vérité, des sentiments sincères d’affection et de considération, des liens humains et spirituels profonds et des relations de coopération fructueuse et de solidarité concrète. Elle est, somme toute, le prolongement naturel et la profondeur stratégique du Maroc. Ce lien pluridimensionnel fait que le Maroc est au cœur de l’Afrique, et ménage à l’Afrique une place dans le cœur des Marocains. Et c’est d’ailleurs pourquoi nous l’avons inscrite au centre de la politique étrangère de notre pays. Nous avons la conviction que l’intérêt du Maroc, c’est aussi l’intérêt de l’Afrique, et que son devenir ne peut se concevoir sans elle. Nous pensons que le progrès et la stabilité sont partagés ou ne sont pas”, a renchéri Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le Maroc a toujours donné aux peuples de son continent sans attendre d’en recevoir une contrepartie. Cet engagement en faveur des causes et des préoccupations de l’Afrique n’a jamais été motivé par une volonté d’exploitation de ses richesses et de ses ressources naturelles, contrairement à la vocation du néocolonialisme, a-t-il martelé. Avant d’ajouter : ”S’il est naturel que le Maroc tire parti de la coopération avec ses frères d’Afrique, il tient toujours à ce que ce soit mutuellement profitable. Nous ne considérons pas l’Afrique comme un marché pour vendre et écouler les produits marocains, ou un cadre pour le lucre rapide, mais plutôt comme un espace d’action commune pour le développement de la région, au service du citoyen africain”.
Parlant de la problématique de l’immigration, Mohammed VI a mis l’accent sur les différentes actions menées par son pays dans ce sens. Aux dires du Roi, le Maroc compte parmi les premiers pays du Sud à avoir adopté une politique solidaire authentique pour accueillir les migrants subsahariens, selon une approche humaine intégrée, qui protège leurs droits et préserve leur dignité. Pour la mise en œuvre cette politique, le Maroc, sans condescendance, ni arrogance, ni dénigrement et ni discrimination, a procédé à la régularisation des migrants, conformément à des critères raisonnables et équitables. Pour cela, des conditions appropriées ont été créées pour qu’ils puissent travailler et vivre dignement au sein de la société.
Une condamnation ferme du terrorisme jihadiste
Evoquant la question de l’extrémisme et du terrorisme, il dira que ceux-ci qui agissent au nom de l’Islam ne sont pas des musulmans et n’ont de lien avec l’Islam que les alibis dont ils se prévalent pour justifier leurs crimes et leurs insanités. Pour lui, ce sont des individus égarés condamnés à l’enfer pour toujours. L’ignorance les incite à croire que leurs agissements relèvent du Jihad. Mais depuis quand le Jihad revient-il à tuer des innocents ? Tout en paraphrasant un verset coranique : “Ne soyez pas transgresseurs ; Dieu n’aime pas les transgresseurs”.
Les réponses nationales apportées par le Maroc au sujet de nombreuses questions complexes, régionales et internationales, comme le développement, la migration et la lutte antiterroriste s’inscrivent dans le droit fil de son engagement ferme au service des peuples d’Afrique.
B. KONE
A l’occasion du 53ème anniversaire du souverain
Le Souverain décore plusieurs personnalités de Ouissams royaux
La Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, et de S.A.R. le Prince Moulay Rachid, a présidé, dimanche au Palais Marshane à Tanger, une réception à l’occasion du 53e anniversaire du Souverain.
À cette occasion, S.M. le Roi a décoré plusieurs personnalités de Ouissams royaux. Au terme de cette cérémonie, S.M. le Roi a été salué par Anass Essemari, un jeune de 21 ans en situation de handicap qui bénéficie depuis l’âge de six ans de la bienveillance du Souverain. Une Haute Sollicitude royale qui a permis à cet enfant de poursuivre ses études au Canada et de surmonter son handicap. Anass Essemari était accompagné de sa mère Majda Karama. Ont pris part à cette réception, le Chef du gouvernement, les présidents des deux Chambres du Parlement, les Conseillers de S.M. le Roi, les membres du gouvernement, les hauts commissaires, les présidents des instances constitutionnelles, les directeurs des Cabinets royaux, les officiers supérieurs de l’État-major général des Forces armées royales, les membres du corps diplomatique accrédité au Maroc, ainsi que plusieurs personnalités civiles et militaires.
B.Koné