En cette 40ème marche de contestation, les rues algériennes étaient noires de monde et scandaient des slogans hostiles aux généraux qualifiés de corrompus et ont réitéré le départ des détenteurs du pouvoir en place et l’annulation de la présidentielle du 12 décembre 2019.
Il a pu être constaté que dans de nombreuses villes algériennes les manifestants réclamaient un renouvellement politique. C’est pourquoi, il a été permis d’entendre ces mêmes manifestants scander, d’Alger à Mostaganem en passant par Oran Constantine, Bejaia et Tizi Ouzou et bien d’autres villes et villages, des slogans tels « Gaïd Salah dégage. Cette année il n’y aura pas de vote » ou encore « les généraux à la poubelle » et brandir des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « nous voulons un Etat civil » ou encore « cette génération ne fera jamais marche arrière ».
A rappeler que la veille de ce 40ème vendredi de manifestation, il a été permis de constater que des centaines d’Algériens sont descendus, pour la seconde soirée consécutive, dans la rue pour dénoncer la tenue de la présidentielle. Des manifestations nocturnes qui se sont soldées par plus de 180 arrestations.
Des arrestations qui ont horrifié l’organisation Amnesty International qui a émis une alerte sur l’évolution de la crise algérienne et a déclaré sa profonde préoccupation sur le climat de répression et de restrictions prévalents dans ce pays en ce début de campagne électorale.
Même son de cloche pour Reporter Sans Frontières qui a indiqué que les médias sont de plus en plus sous pression, notamment après que quatre journalistes du quotidien « Le Temps d’Algérie » aient été suspendus de leur fonction après avoir critiqué la « Une » du journal, trop favorable à l’élection présidentielle. Mieux, une journaliste présentatrice du journal de la radio publique Alger chaîne 3 a présenté sa démission.
Ces dépassements du pouvoir en place en Algérie ont soulevé l’ire des algériens expatriés, que ce soit en France, en Belgique et bien d’autres pays d’Europe et d’Amérique du Nord, qui viennent de prendre l’initiative de se mettre au service d’une nouvelle gouvernance.
Ainsi, face à l’absence de tout dialogue du pouvoir avec la rue, les Algériens de la diaspora ont appelé à des Assises Nationales de Transition puis à l’installation d’une Instance Collégiale de Transition, sous la conduite de personnalités nationales intègres, compétentes et sans connivence avec le système actuel en place depuis 57 ans.
Ces assises pourraient se tenir via le Pacte de l’Alternative Démocratique (PAD) et les Dynamiques de la Société Civile (DSC) qui rassemblent différents partis politiques, des associations et membres de la société civile. Une pétition a même été mise en ligne à l’appel de Free Algeria qui regroupe Debout l’Algérie Paris et ses 250 membres, d’autres collectifs français mais également européens et américains.
A noter qu’à Bruxelles, une marche sera organisée le 1er décembre 2019 pour demander à l’Europe de réagir contre la tenue de ce scrutin présidentiel et qu’en Algérie, le peuple algérien compte mobiliser massivement le 11 décembre 2019, date anniversaire des manifestations pour l’indépendance de leur pays, une imposante marche de protestations qui devrait se tenir la veille du scrutin présidentiel, prévu le 12 décembre 2019, et pour lequel il existe un très fort risque pour qu’il ne se tienne pas.
En conclusion, le peuple algérien a manifesté massivement en ce 40ème vendredi marquant ainsi 09 mois de mobilisation sans faille. Quant au Général Ahmed Gaïd Salah à l’égo hypertrophié, se réjouissant le 19 novembre 2019 de « l’élan populaire » suscité par la présidentielle, il lui est fortement conseillé d’aller ausculter d’urgence un ophtalmologue.
On peut, sans risque d’erreur, affirmer qu’à travers ses multiples discours propagandistes purs et durs, on y décèle le chant du cygne d’Ahmed Gaïd Salah que seul un proche avenir pourra nous le confirmer !
Farid Mnebhi.