Le 6 novembre 2015, le Maroc a commémoré, avec la plus grande fierté, le 40ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte, cette épopée nationale dans laquelle tous les Marocains sans exception puisent en permanence les valeurs de patriotisme qui incarnent la parfaite symbiose qui unit le Trône et le peuple, ainsi que l’unanimité sans faille qui s’est forgée autour des constantes et des sacralités de la nation marocaine.
A travers cette marche grandiose, qui s’est déroulée dans une discipline et une organisation impeccables, Feu le Roi du Maroc Hassan II avait démontré à la face du monde entier qu’il était le souverain d’un peuple capable de réaliser la plus grande marche pacifique de l’histoire contemporaine.
Lancer dans le désert trois cent cinquante mille personnes (350 000), dont 10 % de femmes, relevait d’une gageure qui nécessitait une organisation extrêmement efficace et précise. Des unités des Forces armées royales (F.A.R.) et de la Gendarmerie royale encadraient le dispositif, en coordination avec les Gouverneurs, et assistées par quatre cent soixante-dix médecins et auxiliaires médicaux.
Durant douze jours, dix trains quotidiens vont transporter les volontaires du Nord et de l’Est du Maroc vers Marrakech, d’où ils seront acheminés par sept mille huit cent treize camions sur Agadir, puis vers les centres de bivouac de Tan Tan et Tarfaya, villes limitrophes de la ligne de démarcation entre le Maroc et son Sahara.
En fait, Feu SM le Roi Hassan, avait décidé de faire passer dans la réalité ce qui était juridiquement acquis, en révélant au peuple marocain, par un discours adressé à la Nation, sa décision historique de donner le point de départ à la glorieuse Marche Verte.
Car, le Maroc avait sollicité, en 1975, l’arbitrage de la Cour internationale de justice (C.I.J.), appelée à trancher sur le fait de savoir si, au moment de la colonisation par l’Espagne, ce territoire était terra nullius, c’est-à-dire territoire n’appartenant à personne.
Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de justice a rendu un avis consultatif sur le droit applicable dans cette affaire. Elle a estimé que, à l’époque en question, ne pouvaient être considérés comme terra nullius les territoires habités par des tribus ayant une organisation sociale et politique.
Or c’était le cas du Sahara au moment de la colonisation. La Cour internationale de justice a reconnu, en outre, que ce territoire relevait du système juridique musulman fondé sur le lien religieux de l’islam et sur l’allégeance (beya’a) des diverses tribus au Sultan marocain.
Fort de cette reconnaissance claire et nette de la CIJ, et plus encore de l’article 6 de la résolution 1514 (XV) des Nations unies, qui stipule que: «toute tentative ayant pour but d’ébranler totalement ou partiellement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations unies», Feu SM le Roi Hassan II a réclamé le retour du Sahara à la Mère Patrie.
«La commémoration du 40ème anniversaire de la Marche Verte est loin d’être un évènement ordinaire ou une célébration passagère. Nous la voulons plutôt comme une étape décisive dans l’histoire du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume» a souligné le Roi Mohammed VI dans le discours qu’il a adressé à la Nation marocaine, vendredi 6 novembre 2015, à l’occasion du 40ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte.
«En effet, après l’épopée de la libération de la terre et de la consolidation de la sécurité et de la stabilité, notre pays a veillé à ce que les fils du Sahara puissent se prévaloir des attributs d’une citoyenneté pleine et entière et des conditions d’une vie libre et digne.
Aujourd’hui, après quarante années et ce qu’on peut inscrire à leur actif comme à leur passif, nous voulons opérer une véritable rupture avec les méthodes adoptées jusque-là dans la prise en charge des affaires du Sahara: rupture avec l’économie de rente et des privilèges et la défaillance de l’initiative privée, et rupture avec la mentalité de la concentration administrative» de poursuivre le souverain chérifien.
Un modèle de développement propre aux provinces du Sud
Pourquoi donc aujourd’hui, et précisément après quarante années? s’est interrogé l’orateur. «Eh bien, c’est parce que, au terme d’années de sacrifices et d’efforts au plan politique et en matière de développement, nous sommes arrivés au stade de la maturité.
Et aussi parce que nous avons créé les conditions de mise en chantier d’une étape nouvelle dans le processus de consolidation de l’intégrité territoriale et d’intégration totale de nos provinces du Sud au sein de la mère patrie.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent la mise en œuvre du modèle de développement des provinces du Sud, et la mise en œuvre de la régionalisation avancée.
Cher peuple, Nous tenons à ce que les fils de nos provinces du Sud disposent des moyens nécessaires pour gérer leurs propres affaires et montrer leur capacité à assurer le développement de la région.
En effet, les Sahraouis sont connus pour être depuis toujours des hommes de commerce et de savoir, vivant de leur labeur, dignes et fiers, n’attendant l’aide de personne, si pénibles que soient les circonstances». Telle est la réponse royale à la question posée.
Nous parlons ici des Sahraouis authentiques, des patriotes sincères, qui sont restés fidèles aux liens d’allégeance les unissant, eux et leurs ancêtres, à travers l’histoire, aux Rois du Maroc, de nuancer le souverain chérifien.
Quant à ceux, peu nombreux, qui se laissent berner par les thèses des ennemis et s’évertuent à les répandre, il n’y pas de place pour eux parmi nous. Mais pour ceux qui se sont ressaisis et repentis, la patrie est clémente et miséricordieuse a relevé le Roi Mohammed VI dans son discours à la Nation.
Le souverain chérifien n’a pas fait mystère de ses ambitions pour un développement harmonieux du Maroc, un développement harmonieux, qui passe aussi par la prise en compte des préoccupations vitales des provinces du Sud.
«L’application du modèle de développement de nos provinces du Sud traduit Notre fidélité à Notre engagement auprès des citoyens dans nos provinces du Sud pour ériger celles-ci en un véritable modèle de développement intégré.
Promesse d’ailleurs confirmée dès le lendemain, au cours d’une réception présidée par le frère du Roi, le Prince Moulay Rachid, en présence de nombreux ministres. Ce sont au total plus de 8 milliards de dollars qui vont être investis dans de nombreux projets structurants dans la région de Laâyoune.
Nous l’entendons comme un pilier d’appui pour l’insertion définitive de ces provinces dans la patrie unifiée, et pour le renforcement du rayonnement du Sahara, comme centre économique et comme trait d’union entre le Maroc et son prolongement africain.
C’est pourquoi Nous avons décidé de mobiliser, avec l’aide de Dieu, tous les moyens disponibles pour la réalisation de grands chantiers et de projets sociaux et médico-éducatifs, dans les régions de Laâyoune Sakia El – Hamra, Dakhla Oued Eddahab et Guelmim – Oued Noun.
Ainsi, dans le domaine des infrastructures, il sera procédé au renforcement du réseau routier de la région, à travers la réalisation d’une voie express, aux normes internationales, entre Tiznit, Laâyoune et Dakhla.
Parallèlement, Nous invitons le gouvernement à réfléchir à la mise en place dans les provinces du Sud d’un hub de transport aérien desservant l’Afrique.
Nous caressons également le rêve de construire une ligne ferroviaire de Tanger à Lagouira, pour relier le Maroc au reste de l’Afrique. Nous prions pour que Dieu nous aide à trouver les ressources financières qui nous manquent aujourd’hui en vue de parachever la ligne Marrakech – Lagouira.
De même, nous comptons construire le grand port Atlantique de Dakhla, réaliser d’importants projets d’énergie solaire et éolienne dans le Sud, et connecter la ville de Dakhla au réseau électrique national.
Nous espérons, en outre, relier ces réseaux et ces infrastructures aux pays africains, et contribuer ainsi à leur développement.
Convaincu que ces infrastructures ne sont pas suffisantes, à elles seules, pour améliorer les conditions de vie des citoyens, Nous entendons continuer à promouvoir le secteur économique et à le soutenir par des projets de développement humain».
Le Maroc a également promis un modèle de développement propre à ses provinces du Sud. Aujourd’hui, Nous en avons lancé les chantiers structurants et les projets générateurs de richesse et d’emplois a encore souligné le Roi Mohammed VI. Le Maroc, a-t-il poursuivi, s’est engagé à garantir la sécurité et la stabilité. Le Sahara marocain est aujourd’hui l’une des zones les plus sûres dans la région du Sahel et du Sahara.
Le Maroc s’engage aujourd’hui à faire du Sahara marocain un centre d’échanges et un axe de communication avec les pays africains subsahariens et à mettre en place les infrastructures nécessaires à cet effet. Encore une fois, notre pays va honorer ses engagements, au grand désespoir des ennemis, a martelé le Roi Mohammed VI. Auparavant, le souverain chérifien avait déclaré: «Pour illustrer Notre volonté de donner la primauté aux provinces du Sud dans le processus d’application de la régionalisation avancée, il est prévu de mettre au point des contrats-programmes entre l’Etat et les Régions, où seront définies les obligations de chaque partie pour la réalisation des projets de développement».
«Avec la même fermeté et la même rigueur, le Maroc fera face à toutes les tentatives visant à remettre en question le statut juridique du Sahara marocain et à contester l’exercice par notre pays de la plénitude de ses pouvoirs sur son territoire, tant dans ses provinces du Sud qu’au Nord.
Cela exige de chacun de redoubler d’efforts et de rester vigilant et mobilisé pour faire connaitre la justesse de notre Cause et le progrès dont jouit notre pays, et contrecarrer les manœuvres des adversaires.
Cher peuple, il nous échoit à tous le devoir de promouvoir le développement de nos provinces du Sud, de préserver la dignité de leurs habitants et de défendre l’intégrité territoriale du pays, avec le même esprit d’engagement et le même sacrifice qui ont caractérisé la Marche Verte.
C’est le meilleur gage de fidélité à la mémoire de l’artisan de cette épopée, Notre Vénéré Père, Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait Son âme, et au souvenir des vaillants martyrs de la Patrie» de conclure le Roi Mohammed VI.
Signalons que les festivités de ce 40ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte sont l’objet d’une large couverture de la part des journalistes de la presse marocaine et de la presse internationale, au nombre desquels votre fidèle serviteur. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Chahana Takiou, depuis Laâyoune, Sahara marocain
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