4 autocrates democraticides de l’UA au chevet du Burundi : Ali Bongo, Jacob Zuma, Mohamed Ould Abdel Aziz et Haile Mariam Dessalegn ont-ils de leçon de démocratie à donner à Pierre N’Kurunziza?

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Le jeudi 25 février 2016, l’Union Africaine a envoyé une délégation de haut niveau à Bujumbura afin de décrisper la situation politique Burundaise tendue 8 mois après l’élection présidentielle dans ce pays. Cette délégation, composée du Président Sénégalais, Sud Africain,  Gabonais, Mauritanien et du Premier ministre Ethiopien, avait pour mission de convaincre N’Kurunziza à accepter d’ouvrir un dialogue inclusif avec son Opposition. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir pour quoi ce sont ces dirigeants que l’UA a choisi d’envoyer pour trouver une issue heureuse à une crise  démocratique ? Sont-ils eux-mêmes des modèles de démocrates pour en imposer à un autre, à l’exception de Macky Sall ? Ne vont-ils pas faire pencher la balance en faveur de N’Kurunziza au détriment de son peuple quand on sait que les loups ne se mangent pas entre eux ?

 

Le Burundi connait depuis près d’un an une crise politique gravissime consécutive à la réélection de Pierre N’Kurunziza pour un troisième mandat, en violation des Accords d’Arusha. Cette crise qui a fait déjà des centaines de morts, est en passe de plonger le pays dans une autre guerre civile. Ni l’appel de la communauté internationale, encore moins celui des organisations sous régionales et continentales ne semblent faire plier l’homme fort de Bujumbura qui dans ses prétentions machiavéliques est en train de semer la terreur à tout vent. Ainsi, pour donner une chance à la paix, l’UA a envoyé une délégation de haut niveau pour persuader N’Kurunziza à revenir à de meilleurs sentiments. Mais, le hic est que ces dirigeants qui ont été envoyés n’ont ni l’éthique politique ni la légitimité démocratique pour en faire des exemples à suivre. Le Président sénégalais, Macky Sall, bien qu’élu de la plus belle des manières, fait l’objet de polémique dans son pays, après le rejet par le Conseil Constitutionnel de sa demande de réduction de 7 à 5 ans de la durée du mandat présidentiel. Il est taxé par l’Opposition sénégalaise de « traitrise politique ». Quant à son voisin mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, il a toujours fait semblant d’organiser des élections, mais les résultats sont connus d’avance. Pire, en Mauritanie il y a une telle restriction de liberté et une telle discrimination raciale que l’image de son président passe pour un negro esclavagiste. Jacob Zuma, le Président du pays de Nelson Mandela est le président sud africain post-apartheid  le plus contesté. Il est non seulement épinglé par la justice de son pays pour des dépenses somptuaires dans la rénovation de sa résidence privée, Nkandla, mais aussi et surtout très critiqué par le parti du bouillant Julius Malema, dans sa gestion du pays Arc-en-ciel. Ali Bongo Ondimba, comme la plupart des présidents de l’Afrique centrale, semble plus être un monarque revêtu du manteau de démocrate. Il fait et défait la constitution de son pays et réduit à leur simple expression ses opposants. Quant au Premier ministre éthiopien, en dépit des prouesses économiques de son pays, reste pour beaucoup, un dictateur.  Alors, peut-on ou doit-on s’attendre à des résultats tangibles de la part d’une telle délégation ? La réponse est tout simplement que NON.  L’Opposition burundaise a déjà donné le ton en accusant d’ores et déjà la délégation d’être venue renforcer N’Kurunziza. Donc, à la communauté internationale de s’assumer pour arrêter la machine à tuer de Pierre N’Kurunziza.

 

Youssouf Sissoko

                                                                                         youssouf@journalinfosept.com

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