15ᵉ sommet des BRICS : Pour « un ordre mondial plus équilibré »

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(Note de l’éditeur : Cet article reflète le point de vue de l’auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)

Johannesburg, la capitale de la province sud-africaine de Gauteng, accueille du 22 au 24 août le 15ᵉ sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). À ce rendez-vous majeur de la plate-forme de coopération multilatérale Sud-Sud, qui se tient sous le thème “Les BRICS et l’Afrique : partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif”, seront présents non seulement les dirigeants des cinq pays du groupe BRICS, mais encore d’autres pays africains invités par l’Afrique du Sud, pays hôte du sommet. Au rang des participants de marque qui seront à Johannesburg, figure le président chinois Xi Jinping. L’élargissement des BRICS à d’autres pays, la coopération financière, le mécanisme multilatéral et le développement post-COVID sont, entre autres, les préoccupations qui seront au menu des discussions.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays accueille la rencontre, souhaite qu’elle opère une nouvelle dynamique sur l’échiquier mondial. Dans son allocation à la télévision à la veille du sommet, il a clairement plaidé pour une expansion de la plate-forme, ce qui lui permettra, à son avis, d’inaugurer un nouvel ordre mondial plus inclusif. « Plus de 20 pays du monde entier ont formellement postulé pour rejoindre les BRICS. Et l’Afrique du Sud soutient l’augmentation du nombre de membres. Une version élargie pourra représenter un groupe plus divers de nations, qui ont différents systèmes politiques, et qui partagent un désir commun d’établir un ordre mondial plus équilibré », a-t-il souligné dans son discours. En effet, les BRICS qui représentent environ un quart du produit intérieur brut (PIB) mondial et près de 40 % de la population mondiale entendent peser de tout leur poids pour un multilatéralisme soucieux des intérêts de tous les pays. Pour parvenir à ce positionnement stratégique, l’acceptation d’autres pays au sein de la plate-forme apparaît comme une nécessité absolue qui la consolidera dans ses assises.

Dans leur volonté d’équilibrer les échanges commerciaux, les BRICS entendent instaurer un nouveau système de paiement, élargi à d’autres devises, qui pourrait de réduire leur dépendance à l’égard du dollar américain. Ce défi important ne peut être relevé qu’avec une plate-forme plus agrandie avec une vision commune. C’est dans une solidarité plus étendue et cohérente que l’on peut espérer remporter des victoires. Et les dirigeants des BRICS ont bien compris cela. La plupart des rencontres préparatoires du 15ᵉ sommet ont abordé la question de l’élargissement et une sorte d’unanimité semble s’être dégagée à ce propos.

Moteur important de la croissance mondiale

L’autre point qui retiendra l’attention à Johannesburg durant ces trois jours, c’est bel et bien le financement des projets dans les pays en développement dont la plupart se concentrent sur le continent africain. En tant que moteur important de la croissance mondiale, les BRICS entendent hisser leur partenariat avec l’Afrique à niveau satisfaisant pour « une croissance mutuellement accélérée », comme le mentionne à souhait le thème du sommet. Au travers de la Nouvelle banque de développement (NBD) portée sur les fonts baptismaux en 2015 et dont le siège se trouve à Shanghai, en Chine, les BRICS souhaitent mobiliser davantage de fonds afin de financer des projets d’envergure dans les infrastructures et le développement durable, non seulement au sein des pays membres de la plate-forme de coopération, mais aussi dans les pays en développement.

La Chine, deuxième puissance économique mondiale et membre des BRICS, a retenu l’attention du président sud-africain, l’hôte du 15ᵉ sommet, dans son discours. « Le fait d’être un membre des BRICS a créé des opportunités positives pour notre pays, l’Afrique du Sud. Et cela a permis à notre économie de former un partenariat stratégique avec la Chine, la deuxième économie mondiale », a-t-il fait remarquer. En effet, la Chine est depuis plus d’une décennie le premier partenaire économique et commercial du pays de Nelson Mandela. Et l’adhésion de l’Afrique du Sud aux BRIC en 2011, ce qui a donné les BRICS, a contribué à faciliter les échanges économiques et commerciaux avec la Chine. En marge du sommet, le président chinois effectuera une visite d’État du 21 au 24 août en Afrique du Sud. Une occasion pour les deux parties de consolider leurs liens et d’enraciner la coopération bilatérale dans des perspectives de prospérité commune.

Sur le plan multilatéral, le président chinois Xi Jinping co-présidera avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa le Dialogue des dirigeants chinois et africains. Cette rencontre sera mise à profit par l’Afrique et la Chine pour réaffirmer leur solidarité face aux défis de développement et leur volonté de cheminer ensemble pour une communauté de destin.

Face aux vagues de l’unilatéralisme qui continuent de vouloir régenter le monde dans une vision unique, les BRICS veulent prendre le pari à ce 15ᵉ sommet de bâtir un multilatéralisme multipolaire qui mobilise toutes les énergies pour l’avenir de la planète. C’est pourquoi la plate-forme voudrait accueillir de nouveaux membres pour réaliser cette ambition qui lui est si chère.

(Photo : VCG)

Source: https://francais.cgtn.com/

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