15è Sommet de l’UEMOA : Le gouverneur de la BCEAO contraint à la démission

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Le samedi 22 janvier 2011, Bamako a abrité la 15è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). En toile de fond, la démission de Philippe Henry Dacoury Tabley, gouverneur de la BCEAO et la reconnaissance de Alassane Dramane Ouattara comme président élu en Côte d’Ivoire. La rencontre a vu la participation de cinq chefs d’Etat, de deux Premiers ministres, du président de l’UEMOA et du gouverneur de la BCEAO.

Le rendez-vous de Bamako était attendu, à cause de la crise ivoirienne qui perdure. Le sommet devrait statuer sur certaines décisions prises, en décembre dernier, en Guinée Bissau par le conseil des ministres de l’union. Il s’agit notamment du fonctionnement des comptes du trésor ivoirien dans les livres de la banque centrale. Ces dernières semaines, faut-il le reconnaitre, ce problème a suscité beaucoup de bruits.

On soupçonnait Philippe Henry Dacoury Tabley gouverneur de la BCEAO, d’avoir facilité les décaissements de 80 milliards de Cfa de la banque centrale au profit de son mentor Laurent Gbagbo. Mieux, ce proche de Gbagbo serait aussi sur la liste des personnes interdites de voyager au sein de l’espace UE. Ses avoirs seraient également gelés. Face à ces problèmes, les chefs d’Etat de l’UEMOA auraient poussé M. Dacoury Tabley à la démission. L’intérim est désormais assuré par le vice-gouverneur, le burkinabé, Jean-Baptiste Compaoré.

Par la même occasion, les chefs d’Etat de l’UEMAO ont reconnu Alassane Ouattara comme le président légitime de la République de Côte d’Ivoire. Il lui revient de proposer une autre personne pour le poste du gouverneur au compte de son pays, et ce, avant la prochaine session extraordinaire.

Faure à la place de ATT

A ladite session, le président sortant ATT passera le témoin à son pair Faure du Togo. Même si la date n’a été fixée, cette rencontre doit se tenir à Lomé avant la fin du premier trimestre 2011.

Le mandat de Soumi prolongé

La conférence des chefs d’Etat a demandé à Soumaïla Cissé président de la commission de l’UEMOA, de poursuivre son mandat jusqu’à la prochaine session extraordinaire. Les autres membres de la commission ont vu leur mandat prolongé, après que notre compatriote ait été félicité pour la visibilité qu’il a donnée à l’UEMOA.

Le président de la BIDC candidat à l’élection présidentielle du Bénin

La 15è session ordinaire de l’UEMOA s’est aussi penchée sur le cas de Christian Adolendé à la tête de la Banque d’investissements et de développement de la CEDEAO (BIDC) qui doit remplacer Abdoulaye Bio Tchané. Ce dernier souhaite briguer la magistrature suprême de son pays, le Bénin. M. Adolendé ne prendra fonction qu’après la validation par la Cour constitutionnelle de la candidature de M. Bio Tchané.

AM

LES COULISSES

Sommet sous haute surveillance

La 15è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et du gouvernement de la CEDEAO tenue au CICB, était sous haute surveillance des forces de sécurité du Mali. Une situation qui s’expliquerait par la présence du Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro.

Au niveau du CICB, on a constaté la présence massive des éléments des services de sécurité habillés en tenue civile. Dans la salle, ils étaient partout. Était immédiatement interpellé, tout individu dont le comportement suscitait des soupçons. C’est ainsi que plusieurs personnes ont été contraintes à quitter la salle.

Soro la vedette du sommet

Le Premier ministre de l’hôtel du Golf d’Abidjan, non moins chef du gouvernement ivoirien, a marqué des points. Au moment des présentations, Soro a été le plus ovationné y compris par les chefs d’Etat. Il a su jauger sa popularité qui ne cesse de monter. Sa présence à Bamako a donné une autre dimension au sommet de l’UEMOA.

Pas de signe distinctif

Certains partisans du président ivoirien Alassane Ouattara, ont pris d’assaut la grande salle de conférence du Centre international de conférence de Bamako (CICB). Une fille portait une pancarte sur laquelle, on pouvait lire : «Non à un holdup électoral». Avant le début de la cérémonie, la police a saisi la pancarte. Aussi, deux hommes habillés en boubou avec des turbans aux couleurs de la Côte d’Ivoire ont été priés de sortir de la salle.

Les organisateurs rendent le travail difficile à la sécurité

La conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA a été également marquée par la présence massive des jeunes (élèves et autres) et des femmes. On pensait être au meeting d’un parti politique. Certains ne savaient même pas la raison de leur présence. On pouvait rencontrer n’importe qui! Cette situation a rendu difficile le travail des éléments de la sécurité. Les policiers ont fait sortir de la salle, à tort ou à raison, beaucoup de jeunes. On se pose des questions. Qui a fait venir ces gens là? Pourquoi? Est-ce pour remplir la salle?

Avant de trouver des réponses, il faut savoir que le lieu et le moment n’étaient pas bien indiqués pour des personnes qui n’ont aucun rôle à jouer. Il va d’abord de leur propre sécurité.

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