Qu’ils trouvent, à travers ma voix, les remerciements les plus sincères des Conseillers Nationaux, du personnel de l’institution, ainsi que ceux de l’ensemble des Collectivités territoriales du Mali.
A l’occasion de cette session, le Haut Conseil des Collectivités procédera au renouvellement de son bureau, des membres des commissions de travail, à l’examen des dossiers transmis par le Gouvernement pour avis et traitera des questions diverses internes à l’institution.
Mesdames et messieurs, avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais, au nom du Haut Conseil des Collectivités, au mien propre, à celui de l’ensemble des collectivités du Mali, saluer ici la mémoire de deux de nos agents émérites brutalement arrachés à notre affection au cours de l’intersession ; je veux nommer feus Nanga Berthé et Daouda Togo. Nous prions pour le repos éternel de leur âme. Puisse Allah dans sa miséricorde leur accorder sa grâce.
Dans le même veine, j’associe à ces condoléances les familles éplorées des victimes des naufrages survenus à Tienfala dans la région de Koulikoro, ainsi qu’à celles de nos compatriotes, jeunes pour la plupart, à la recherche d’un bonheur hypothétique, mais que le sort a voulu qu’ils reposent pour l’éternité sous les eaux tumultueuses de la méditerranée.
Cette série macabre remet au goût du jour, mais sous un angle différent, les sempiternelles questions liées à l’insécurité et à l’immigration ; situation d’autant plus préoccupante qu’elle interpelle aussi bien la société que les autorités, partant, elle nous incline à envisager avec responsabilité les mesures qui s’imposent afin d’éviter à l’avenir que de telles catastrophes se reproduisent.
Ainsi, nous invitons le Gouvernement à redoubler d’efforts et de vigilance, en vue de démanteler les réseaux mafieux de l’immigration et du narcotrafic. De même, à travers une sensibilisation et une conscientisation accrues, nos communautés devront pouvoir persuader tout candidat éventuel au départ, à renoncer à ce projet hasardeux, dont l’issue dans bien des cas reste, hélas, tributaire de sinistres contingences.
Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, par une tradition bien établie, en vous ouvrant les portes de la maison des élus, je mesure tout le sens de votre humilité dans l’hommage mérité que je vous rends en vous exprimant tout l’honneur que je ressens au nom des Conseillers Nationaux et de tous les élus locaux de vous féliciter chaleureusement pour votre nomination au poste de Premier ministre, Chef du Gouvernement, fonction si élevée à vous confiée par Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République, chef de l’État après celle de Haut Représentant du Président de la République dans les pourparlers inter maliens tenus à Alger.
Votre exemple de vertu, votre esprit de loyauté et de dévouement ne surprennent guère, tant vous portez l’espérance de vos compatriotes; votre humanisme nourri d’une saine culture toujours à la recherche du bien commun et de la vérité, l’atteste éloquemment.
Monsieur le Premier ministre, vous avez précocement compris comme le dit-on «qui sert son pays n’a pas besoin d’aïeux». Le Haut Conseil des Collectivités vous réitère ses sincères félicitations et vous assure de son soutien indéfectible afin de vous permettre de mener à bonne fin votre mission. Toutes nos bénédictions vous accompagnent, que le Tout Puissant vous protège et guide vos pas. Amen.
Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement; Honorables Conseillers Nationaux, Distingués invités; Mesdames et Messieurs, la présente session se tient dans un contexte très particulier pour notre pays qui, après une longue et pénible période caractérisée par une sévère crise sociopolitique et sécuritaire se remet péniblement, mais inexorablement de sa torpeur.
En effet, la propension de la majorité des maliens à épouser désormais la cadence de la longue marche entamée, sous l’égide de la Communauté internationale en faveur d’une véritable réconciliation nationale, préfigure de nouvelles perspectives d’avenir dont toutes les parties prenantes doivent impérativement saisir l’opportunité afin de reconstruire un futur meilleur.
La signature prochaine de l’accord définitif, annoncée pour le 15 mai 2015 à Bamako, abreuve d’espoir nos communautés exsangues et meurtries en raison des conditions inhumaines qui sont celles de populations coincées dans l’antre effroyable des camps de déplacés, jamais résolues à sauvegarder le bien qui leur est le plus précieux : la paix. Ainsi, elles ne font mystère de leur prédisposition à s’investir afin que puisse s’instaurer la quiétude sociale, synonyme de retour à la normale.
Manifestement cette dédicace en faveur de la paix vient à point nommé, d’autant qu’elle intervient dans une situation marquée par l’exacerbation de l’insécurité, avec en trame de fond, la résurgence des attaques dans la partie septentrionale du pays ; mais aussi et surtout, les incursions répétées, avec leur cortège de pillage et de pertes en vies humaines, notamment dans les régions de Tombouctou, de Mopti et de Ségou.
Derechef, lançons-nous encore une fois un appel pressant à la communauté internationale à l’effet de prendre toutes ses responsabilités pour protéger les paisibles populations contre ces agressions répétées.
Nos félicitations et notre encouragement et surtout notre soutien pour la lucidité et le sang froid qui ont jusqu’ici caractérisé la démarche de son Excellence Monsieur le Président de la République El Hadji Ibrahim Boubacar Kéita pour un règlement définitif de ce problème récurrent parce que très complexe.
Mesdames et Messieurs; Chers invités, aussi, voudrais-je saisir l’occasion que m’offre cette tribune, pour remercier de vive voix, au nom des collectivités territoriales du Mali la Communauté internationale, la CEDEAO, l’Algérie, chef de file de la médiation, ainsi que l’ensemble des partenaires dont la disponibilité, la clairvoyance et la témérité ont permis d’aboutir à cet préaccord ; véritable fil d’Ariane qui, s’il venait à être signé et judicieusement mis en œuvre, guiderait sûrement nos pas vers la «Terre promise».
Fruit de négociations laborieuses, cet accord tant attendu recèle incontestablement des insuffisances, au travers desquelles, pointent malheureusement de tendancieuses et malicieuses opinions, visant à le battre en brèche. Cependant, il reste sans doute, un postulat de base, à partir duquel nos communautés devront nécessairement trouver un modus vivendi qui, dans un futur proche, formera le soubassement du nouvel édifice. Dans cette perspective, il nous appartient dorénavant de nous convaincre, que l’heure n’est plus aux tergiversations, car, toute minute qui passe, renvoie un peu plus le pays dans une insécurité préjudiciable à la réconciliation tant souhaitée des cœurs et des esprits.
S’il est vrai et constant que nous tenons à rechausser profondément les racines de notre appartenance à une seule communauté de destin, il nous revient alors de faire abstraction de nos égos et de percevoir l’avenir à travers un prisme unique. Nous-nous devons, pour ainsi dire, de nous caler dans une dynamique proactive et ne céder sous aucun prétexte à cette litanie aux effluves autonomistes qui nous éloigne de l’objectif de paix.
Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement; Mesdames et Messieurs, Chers invités, l’histoire nous apprend que la valeur d’une Nation se mesure par le niveau de conscience nationale de son peuple, sa capacité à vivre dans la paix en parfaite harmonie avec ses différences, en transcendant les incompréhensions qui opposent ses enfants.
Cette grandeur, dis-je, cimente une société qui a besoin de s’appuyer sur des repères et de se forger des modèles emblématiques. Le Mali est assurément cette nation diverse avec comme socle un brassage ethnique très prononcé qui nous permet aujourd’hui de respirer un air sociétal sain.
Alors, faisons nôtre cette sagesse du Président feu Félix Houphouët Boigny, je cite: «Il n’y aura pas de paix tant que la force paraitra l’unique recours possible pour dénouer des situations intolérables». Fin de citation.
Excellence Monsieur le Premier ministre, Distingués invités, permettez-moi à l’occasion de cette cérémonie solennelle de lancer un vibrant appel doublé d’un cri de cœur, à l’endroit de nos frères en désaccord aujourd’hui avec certaines dispositions du préaccord, afin qu’ils rejoignent le processus. Aussi, voudrais-je leur rappeler que toute guerre finit toujours autour de la table.
Il sera à leur honneur de répondre à l’appel des nombreux frères et sœurs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et surtout à celui de la communauté internationale résolument engagée pour la signature de cet accord.
Chers frères et sœurs, de la coordination des mouvements armées faisons de ce 15 mai une fête qui brillera à la face du monde et qui fera de notre pays un exemple de vivre ensemble ; ainsi nous aurons mérité «le rameau d’olivier», symbole de paix et de réconciliation.
C’est fort de cela que nous affirmons que notre foi en une décentralisation poussée parce qu’issue d’une volonté politique sans fard reste intacte et notre espérance nous interdit de piétiner devant les problèmes ou de céder au découragement. Il nous appartient tous de nous inscrire dans cette vision nouvelle de quête de la paix, cette paix vraie et durable entre toutes les composantes de la population malienne.
Honorables Conseillers Nationaux; Mesdames et Messieurs; Chers invités, l’intersession a été aussi rythmée par une série d’activités initiées par le bureau de l’institution, au nombre desquelles deux méritent qu’on s’y attarde. Il s’agit en l’occurrence des missions effectuées à l’extérieur et de la délocalisation de la journée du 05 avril à Ségou.
Au chapitre des missions, une délégation du Haut Conseil des Conseillers s’est rendue en République Démocratique de Congo afin de s’enquérir de l’expérience de ce pays en matière de régionalisation; devenue après la tenue des Etats généraux de la décentralisation, le centre d’intérêt à partir duquel se réorganisera le processus de refondation de l’Etat au Mali. Ce déplacement a été également mis à profit pour nouer des relations solides avec le Sénat en tant qu’institution de veille de la politique de décentralisation en RDC.
Mesdames et Messieurs, Chers invités, la journée anniversaire du 05 avril 2015 a été singulière cette année par la tenue de ses assises à Ségou. Cette première délocalisation des festivités de cette journée s’est penchée sur la «Problématique de la gestion des ressources transférées de l’Etat aux Collectivités Territoriales : Enjeux, Défis et Perspectives».
L’atelier s’est fixé comme entre autres objectifs, le renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation aux fins de contribuer plus fortement à la promotion du développement local et régional, à travers une mobilisation plus accrue des ressources financières en faveur des collectivités territoriales. Cette journée fut une occasion inouïe pour le Haut Conseil des Collectivités de se mettre à l’écoute des acteurs intervenant dans ce processus et d’apprécier leurs avis. A cette occasion, nous avons salué la disponibilité des élus, de la tutelle, tous dédiés à la réussite de cette réforme qui reste l’alternative la plus appropriée pour résoudre les questions essentielles de développement, parce que puissant opérateur de cohésion sociale.
Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement; Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les Représentants des missions diplomatiques, consulaires et des organisations internationales accréditées au Mali; Honorables Conseillers Nationaux; Mesdames et Messieurs; Chers invités, le Haut Conseil des Collectivités se réjouit des performances acquises par notre économie, en témoigne l’éligibilité du Mali au programme de facilité élargie de crédit, confirmant ainsi la reprise ce, en dépit d’un environnement économique international défavorable.
Aussi, félicitons-nous de la disposition du Fonds Monétaire International d’accompagner notre pays en matière de mobilisation des ressources propres des collectivités territoriales dans l’optique de promouvoir la décentralisation. Cette décision, somme toute appréciable, telle une bouffée d’oxygène, viendra sans nul doute, renforcer les capacités de nos collectivités, en constante butte à une indigence chronique en terme de ressources financières, partant, incapables de prendre, ne serait-ce que raisonnablement à bras le corps, les questions liées au développement local et régional dont elles assurent la maitrise d’ouvrage.
Nos sincères compliments au gouvernement qui, armé d’une volonté politique sans équivoque, aux fins d’améliorer la transparence en ce qui concerne la redevabilité quant à la gestion des finances publiques, a su et pu, avec tact, convaincre nos Partenaires Techniques et Financiers de la reprise de la coopération.
Monsieur le Premier Ministre; Honorables Conseillers Nationaux; Mesdames et Messieurs, avant de terminer j’exhorte les honorables Conseillers Nationaux et les cadres de l’institution à faire montre d’assiduité et d’abnégation pour meubler utilement les 30 jours durant lesquels ils apporteront aux débats en commissions et en plénières, des recommandations et des contributions de qualité aux nombreux projets de textes à eux soumis par le Gouvernement.
En souhaitant pleins succès à nos travaux, je déclare ouverte la première session ordinaire de l’année 2015 du Haut Conseil des Collectivités. Je vous remercie.