Oumarou Ag Ibrahim dans l’œil du cyclone : Une motion de soutien pour quoi faire ?

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En réplique à la motion de défiance déposée par Blaise Sangaré, certains conseillers proches du «président» s’apprêteraient à déposer cet après-midi une motion de soutien en faveur d’Oumarou Ag Ibrahim. Une façon peu élégante de fuir le débat démocratique et républicain

Oumarou Ag Ibrahim

Le conseiller national élu à Sikasso, l’honorable Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, par ailleurs Président du parti CDS, a déposé le 23 octobre dernier, une motion de défiance à l’encontre du président du Haut conseil des collectivités, Oumarou Ag Ibrahim, dans laquelle il a exprimé son refus de le voir diriger à nouveau cette haute et noble institution de la république. Car « En temps de crise, un président d’institution qui vide les lieux est un déserteur de la République et, dès lors, il apparait comme un homme totalement dénué de toute capacité morale, politique et patriotique pour présider une institution de la république, surtout en ces temps d’incertitude, d’angoisse et de rejet de la chose politique par la plupart des populations. Monsieur Oumarou Ag Ibrahim inspire la défiance et doit être récusé dans ses prétentions à vouloir rester au perchoir en jetant l’opprobre sur l’honorabilité des membres de l’institution et provoquer l’indignation dans l’opinion » écrivait-il dans une diatribe qui se voulait à la fois sincère et enflammée.
Cette épique et courageuse prise de position du conseiller communal élu à Garalo (cercle de Bougouni) a-t-elle été vraiment du goût du président de l’institution ? Il est permis d’en douter, car, de source proche de l’institution, Oumarou Ag Ibrahim, visiblement paniqué par une motion de défiance, multiplie les réunions de crise avec quelques uns de ses inconditionnels soutiens. Selon des sources concordantes, ceux-ci veulent profiter de l’ouverture de la session ordinaire de cet après-midi pour adresser une motion de soutien à Oumarou Ag Ibrahim.
C’est la réplique « partisane », qu’ils entendent donner ainsi à la démarche initiée par le chantre du Mogotigiya. L’esprit de clan de ces conseillers nationaux les a poussés à choisir ‘’en lieu et place d’un vrai débat franc, sincère et républicain’’, la « fuite en avant » faisant table rase de la pertinence et du contenu de cette motion.
Mais, argue-t-on du côté de ceux qui partagent le bienfondé de la motion de défiance, s’ils étaient suivis par d’autres conseillers nationaux pour la mise en œuvre de cette « majorité mécanique », dépourvue de toute légitimité politique, ils rendront un mauvais service à l’institution qui doit être la vitrine du processus de décentralisation.
Par Alfousseyni Togo

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1 commentaire

  1. C’est une évidence que tous ceux qui ont déserté leurs postes doivent répondre devant la justice… qui décidera qui reprend sa place où pas…

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