C’est à l’unanimité que le chevronné Magistrat a été désigné hier par ses pairs, président de la cour constitutionnelle du Mali. On attend certes le voir à l’œuvre, mais d’ores et déjà, des détails et non des moindres réconfortent le choix des 8 autres Sages à son sujet. Témoignage !
Ce n’est pas seulement son statut d’ancien Procureur en charge du pôle Economique et d’ancien Vérificateur Général qui lui vaut aujourd’hui le respect et des préjugés favorables. Il a laissé des traces indélébiles au niveau de ces structures et ses rapports annuels en qualité de VEGAL restent encore d’actualité tant par leur qualité, leur sérieux et impartialité.
Ce n’est, non plus, parce qu’il fait l’unanimité au sein de la Magistrature de son pays comme l’atteste d’ailleurs le choix porté sur sa personne par l’unanimité des membres de l’auguste Cour. L’homme regorge d’autres potentialités certainement ignorées de la majorité de ses compatriotes.
Il a une parfaite expérience de la crise constitutionnelle ivoirienne et a été d’un grand secours pour ses compatriotes maliens et africains dans ce pays en crise au moment des faits. Nous l’avions vu à l’œuvre sur place, d’où ce témoignage !
C’est à la faveur d’un reportage sur la crise ivoirienne en 2008 que nous nous sommes rendus à Abidjan. La tension était encore vive et les ressortissants des différentes communautés africaines ne savaient où donner de la tête. Les milices, armées loyalistes pro-Gbagbo et ceux des «Forces Nouvelles» s’affrontaient à même dans les rues abidjanaises et les populations civiles étaient prises en tenailles.
Nombreuses parmi elles (des ressortissants maliens et d’autres nationalités africaines en l’occurrence) trouvèrent alors refuge à l’Ambassade du Mali à Abidjan. Le Diplomate malien en poste ne se contenta de leur accorder aide, assistance et gîte. Il parvint à faire évacuer nombre d’entre eux en direction de leurs pays d’origine via le Mali. Et profitant des relations privilégiées qu’il entretenait avec le régime en place et le respect que lui vouaient les « Forces Nouvelles», son Ambassade fut épargnée par chacun des camps.
Il fut par ailleurs l’un des rares diplomates étrangers à rester en poste où nous l’avions rencontré, dans une ambassade totalement vide de son personnel habituel. Lui, est resté après avoir contribué à faire partir tout le monde, y compris les ressortissants maliens et étrangers. Ce Diplomate n’était autre qu’Amadou Ousmane Touré, aujourd’hui désigné par ses pairs, président de la Cour Constitutionnelle du Mali.
Ayant suffisamment appris de la crise constitutionnelle ivoirienne, cet acquis lui sera certainement d’un apport appréciable dans la résolution de celle malienne. Du moins, en sommes-nous convaincus.
B.S. Diarra