À propos du port du drapeau du Mali :Il urge de mettre fin à la cacophonie

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Sommes-nous dans quelle République? Celle du Mali ou de la Guinée Conakry? Voilà la question que je me suis posé, la semaine dernière, en regardant l’ORTM à Ségou, chez le directeur régional de cette station. En pleine causerie à table, au cours d’un dîner copieux, un des convives indique qu’il est l’heure du "J ournal Télévisé de 20 heures". Nous captions, tout de suite, l’ORTM, dont le slogan est  "la passion du service publique". C’est la routine quotidienne : le président de la République a dit ça, il a fait ça.

La coopération entre le Mali et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) est au beau fixe avec la signature des accords de financements, patati-patata, puis cap sur la page communale. Le premier élément qui sort nous montre un élu communal portant le drapeau malien en sens "rouge, jaune, vert" reconnu officiellement comme étant les couleurs du drapeau de la République de Guinée Conakry.

Le second nous montre un autre élu communal avec le drapeau dans le sens "vert, jaune, rouge". Donc tout le contraire du premier. Ce phénomène est assez fréquent chez nos élus.

Des maires et des conseillers communaux portent différemment les couleurs de notre cher Mali.

Pire, les membres de la Cour Constitutionnelle, eux-aussi, portent le drapeau malien dans le sens  "rouge, jaune, vert". Toute chose qui tranche avec la pratique des honorables députés qui sont les élus de la nation et du président de la République qui portent le drapeau dans le sens "vert, jaune, rouge". 

Aujourd’hui, c’est dommage que l’on discute jusque-là de la prédisposition des couleurs nationales qui constituent un symbole de l’Etat, une question d’éthique, gage de la souveraineté de l’Etat. Cependant, les textes en la matière sont clairs.  Pour en savoir plus, la Grande Chancellerie du Mali nous indique, à propos du drapeau, que c’est le 20 janvier 1961, soit quatre mois après la proclamation solennelle de l’indépendance de la République du Mali, le 22 septembre 1960, que les députés, réunis en séance plénière de l’Assemblée Nationale, adoptent la loi n° 61-26 qui crée le drapeau national du Mali.

Celui-ci sera composé de trois bandes verticales et égales de couleur verte, or et rouge.

 Présentation du drapeau

 A l’origine, le drapeau du Mali tel qu’il est décrit à l’alinéa 5 de l’article 1er de la Constitution de la République du Mali du 22 septembre 1960, est composé de trois bandes verticales et égales de couleurs vert, or et rouge ; il porte en noir sur la bande or, l’idéogramme de l’Homme les bras levés vers le ciel.

Cette première version du drapeau national, portée par l’émotion de la proclamation de l’indépendance nationale, fut immédiatement adoptée par la population.

La loi du 20 janvier 1961 consacre la version définitive du drapeau national du Mali. Il est composé de trois bandes de couleurs vert, or et rouge.

La couleur verte de la première bande signifie l’espérance, la verdure des prairies et des champs du Mali, de son sol et de tout ce que celui-ci peut produire pour le bien-être des populations maliennes. Le vert rappelle aussi la vocation essentiellement agropastorale du pays pour le développement, la modernisation contenus et l’intégration duquel aucun effort ne sera ménagé.

En ce qui concerne la couleur or donnée à la deuxième bande verticale, elle indique l’or dont recèle le sous-sol du Mali, en plus d’autres ressources minières potentielles.

Qui ne se rappelle l’histoire du fabuleux voyage de Kankou Moussa à la Mecque ? La couleur or témoigne donc de la conscience qu’ont les Maliens de ce patrimoine qui est le leur et qu’ils entendent défendre à tout prix.

La couleur rouge de la troisième bande verticale, constitue pour les Maliens à la fois un souvenir, une méditation et une exhortation.

Les Maliens doivent se souvenir du sang versé par les leurs pour la défense de leur Patrie contre l’occupation étrangère et la libération de celle-ci du joug colonial.

Le rouge du drapeau national est une exhortation pour les Maliens à lutter jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour préserver l’intégrité de leur sol, leur sous-sol et leur patrimoine artistique et culturel afin qu’ils les exploitent dans leurs seuls et uniques intérêts.

Ainsi, tout est clair et partant de cela, il urge de mettre un terme à cet acte de déperdition en harmonisant  le port du drapeau Mali par tous.

Abdoulaye DIARRA

 

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