Le cortège funèbre s’allonge décidément dans notre pays. Vendredi 26 janvier, Jour Saint, un véhicule transportant des forains a sauté sur une mine à Boni, Cercle de Douentza : 26 victimes et des blessés. A Youwarou, c’est le camp militaire qui fut attaqué : 5 morts et des blessés. Samedi 27 janvier, vers 4h du matin, le camp militaire de Soumpi fut soumis à des tirs nourris : 14 morts et une vingtaine de blessés. Hier dimanche, celui de Ménaka subit à son tour la furie des hommes armés : 5 morts,… Tout le pays pleure !
Auparavant, en milieu de semaine, c’est le Check-point de Gomacoura, dans le Cercle de Niono, qui avait été attaqué une énième fois. Le bilan évoqué faisait état d’au-moins deux victimes parmi les forces de défense. Mais, les choses se précipitèrent vers le week – end.
Exactement, vendredi 26 janvier, les fidèles musulmans sursautèrent de leurs lits en apprenant la mort tragique de plusieurs personnes à Douentza.
En partance pour la foire hebdomadaire de Boni, des commerçants du Burkina Faso avec leurs frères du Mali perdirent la vie. Leur véhicule de transport a en effet sauté sur une mine. L’on a déploré treize (13) victimes de part et d’autre, en plus des blessés. Le même jour, vendredi donc, ce sont les vaillants défenseurs de Youwarou qui furent ciblés par des hommes armés. Selon divers témoignages, ce fut l’un des affrontements les plus héroïques des FAMAS. Mêmes s’ils ont perdu sur place cinq (5) éléments, Gardes et Gendarmes de Youwarou parvinrent à repousser les assaillants. Certains d’entre – eux furent faits prisonniers.
Samedi 27 janvier, le Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu à Boni pour présenter ses condoléances les plus attristées. Et pendant qu’il s’y trouvait, l’on apprit que très tôt, vers 4h du matin, le camp militaire de Soumpi, Cercle de Nianfuké, avait été attaqué, envahi par des hommes lourdement armés. Tirs de roquettes sur le camp, obus de mortiers, suivis de rafales, d’armes automatiques.
Il ne fallait pas du tout voir la scène, raconte un habitant de Soumpi. Au finish, le camp de Soumpi perdit au -moins quatorze (14) éléments, avec des véhicules brûlés. Les blessés, près de vingt, ont été évacués sur Tombouctou et Bamako pour les plus graves.
Hier, dimanche 28 janvier, ce fut le même mode opératoire presqu’à Ménaka. Situé au centre – ville, le camp militaire essuya des tirs de roquettes de la part d’hommes armés, à bord de véhicules et à motos. Il s’en est ensuite suivi des tirs nourris.
Le bilan provisoire fait état de cinq (5) morts parmi les militaires. Comme on le voit, c’est un pays qui pleure ses morts, console ses blessés. Récemment, le Conseil de Sécurité des Nations Unies menaçait notre pays, le Mali, de sanctions fautes de progrès dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Les derniers évènements devraient donc amener à réfléchir. Les attaques de Boni, Soumpi, Youwarou, Ménaka, seraient – elles les faits du Gouvernement malien ? Le Conseil de Sécurité de l’ONU, ayant ses yeux et oreilles au Mali, ignore t – il tout ce qui vient de se dérouler ? N’est-ce pas le Gouvernement, ses filles et fils, qui ont été attaqués ?
B. Koné