Visite du Premier ministre français : Engagements renouvelés dans les domaines de la sécurité et du développement

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Le Premier ministre français Édouard Philippe procède à la mise en service de la station d’exhaure de Kabala, le 23 février 2019
Le Premier ministre français Édouard Philippe procède à la mise en service de la station d’exhaure de Kabala, le 23 février 2019

Après avoir procédé à la mise en service d’une pompe de l’unité d’exhaure du projet d’eau de Kabala, Édouard Philippe et son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maïga, ont présidé une séance de travail ayant abouti à la signature de plusieurs conventions.

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a séjourné du 22 au 24 février dans notre pays, en compagnie de la ministre des Armées, Florence Parly, du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez et de plusieurs personnalités du monde économique, parlementaire, culturel et sportif.

Effectuée au pas de charge, cette visite a été marquée par un engagement commun à venir au bout du terrorisme et la réaffirmation du soutien français à notre pays dans ses efforts de développement, à travers la signature de plusieurs conventions de financement de projets. Avant la signature de ces conventions, les deux Premiers ministres se sont rendus à Kabala où ils ont inauguré une pompe de l’unité d’exhaure. Il s’agit de l’ouvrage dans lequel se trouvent les pompes qui prélèvent de l’eau brut du fleuve Niger pour alimenter la station de traitement et d’approvisionnement. Pour rappel, la station de Kabala, un ouvrage unique en son genre dans la sous-région, augmentera la capacité de production d’eau potable de la ville de Bamako et ses environnants.
Ce projet localisé sur la rive droite du Djoliba permettra en particulier d’étendre le système d’alimentation en eau des quartiers de cette rive qui connaît un fort développement, alors que son alimentation en eau potable est actuellement assurée de façon quantitativement insuffisante à partir du réseau de la rive gauche. A la fin des travaux, cette adduction d’eau devrait produire près de 300 millions de litres d’eau potable par jour.

Au financement de cette infrastructure gigantesque, participe l’Agence française de développement (AFD). Pour la première phase du projet, l’AFD a contribué à hauteur de 25 milliards de Fcfa. Les deux phases coûteront à notre pays et à ses partenaires près de 337 milliards de Fcfa.

Les deux chefs de gouvernement ont dévoilé ensemble la plaque inaugurale, avant de rejoindre la passerelle de l’unité d’exhaure pour lancer une des pompes.

Après l’inauguration, Soumeylou Boubèye Maïga a pris congé de son hôte qui a poursuivi la visite des installations en se rendant à l’usine de traitement d’eau. Visiblement satisfait, le chef du gouvernement français a souligné l’importance de cette station qui participe aux efforts de développement. « Ici, on prépare l’avenir de Bamako et du Mali, avec la construction d’un site de captation et de traitement des eaux qui va servir un million d’habitants de Bamako et, à terme, 3 millions », a-t-il laissé entendre, précisant que c’est un investissement majeur cofinancé par l’Union européenne et la France.

UNE SÉANCE DE TRAVAIL – Aux environs de 12 heures, le visiteur de marque a retrouvé Soumeylou Boubèye Maïga à la Primature pour une séance de travail, dominée par les questions de sécurité et de développement. Une dizaine de conventions ont été signées dont une «aide budgétaire globale» d’un montant de près de 7 milliards de Fcfa. L’enveloppe est destinée à la prise en charge des besoins urgents de trésorerie de l’Etat malien. Autres conventions signées par les deux parties : les « Projets d’alimentation en eau potable des villes de Koulikoro, Ségou, San, Mopti-Sévaré et Bandiagara » pour un coût d’environ 32 milliards de Fcfa ; la «Réalisation d’une centrale solaire à Fana » pour près de 34 milliards de Fcfa. Le quatrième accord est relatif à l’ouverture d’une Académie numérique qui permettra de former (400 à 500 jeunes par an) sur les métiers numériques.

Français et Maliens ont également signé des accords dans les domaines de la compétitivité des entreprises, de l’amélioration des finances publiques. L’un des temps forts de l’événement aura été un échange de lettres d’intention pour le développement d’une filière de coton bio.

A la fin de la cérémonie de signature, les deux Premiers ministres ont animé un point de presse, au cours duquel ils ont affiché une volonté inébranlable de booster la coopération bilatérale et amplifier la dynamique enclenchée dans la lutte contre le terrorisme.
Pour Soumeylou Boubèye Maïga, cette visite de son homologue français confirme la solidité des relations entre nos deux pays et offre une opportunité d’échanges de très haut niveau sur les questions d’intérêt commun. Il a rappelé que la France a eu un engagement résolu et décisif dans la sauvegarde de l’Etat malien. Cet engagement, s’est-il félicité, se poursuit « sous la forme de son engagement dans la lutte contre le terrorisme en terre africaine où nous considérons que nous sommes en mission du monde». Il faisait allusion à la dimension transnationale des questions sécuritaires. Insistant sur la coopération dans le cadre de la riposte contre le terrorisme, Soumeylou Boubèye Maïga a indiqué que la présence de la France à nos côtés est « une présence inscrite dans la durée et dans la permanence parce que nous avons affaire à des menaces qui sont inscrites aussi dans la permanence ».

Pour sa part, Edouard Philippe a réitéré l’engagement de son pays aux côtés du nôtre « car c’est là que se joue aussi notre sécurité ». Il a ajouté : « Ici, nous sommes engagés dans une opération d’intérêt commun et aussi longtemps que le Mali le souhaitera, aussi longtemps que nous aurons besoin de lutter ensemble, nous serons à la disposition et mobilisés pour faire en sorte que ces accords puissent être mis en œuvre ».

Le chef du gouvernement français a assuré aussi que l’AFD sera présente et devrait doubler ses interventions dans les années à venir, avec en moyenne « environ 80 millions d’euros par an ».

Issa DEMBéLé

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