La semaine dernière a été marquée par des affrontements meurtriers dans les cercles de Macina, Tenenkou, et Koro. Ce n’est guère la première fois que ces cercles sont visés par des attaques terroristes avec son lot d’accrochages intercommunautaires souvent meurtriers. L’attaque du week-end dernier est survenue alors que le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga était en tournée dans la localité de Togurécoumbé dans le cercle de Tenenkou. Ces attaques prouvent à suffisance que les terroristes continuent de défier nos autorités dans le Centre du pays. Si l’attaque contre un convoi militaire chargé de forcer le blocus de Toguere s’est soldée par la mort de plusieurs terroristes leur capacité de nuisance est loin d’être anéantie.
En effet, dans la nuit du mercredi 10 octobre 2018, trois (3) militaires ont été tués, lorsque leur véhicule a sauté sur une mine entre le village de Djoungani et Koro (localité malienne située à la frontière avec le Burkina Faso), selon un élu local du centre. Selon la même source, il y a eu plusieurs blessés, sans préciser le nombre exact. ‘’Les blessés ont été rapidement transportés vers le Sud’’, et un renfort militaire à été envoyé sur place. Avant d’ajouter que ‘’c’est l’œuvre des terroristes’’, en référence aux groupes jihadistes. Quant au cercle de Macina, dans la région de Ségou, le week-end a été marqué par de violents affrontements. De nombreuses pertes en vie humaine ont été déplorées. Des personnes blessées grièvement ont été admises dans des centres de santé de Macina et Monipebougou dans la région de Ségou. Selon des sources locales, ce sont plusieurs hommes armés à bord d’au moins quatre (4) véhicules qui ont lancé une expédition punitive contre certains villages du cercle de Macina où probablement les chasseurs donzos seraient établis. Ces représailles conduites par une coalition de groupes terroristes ont été très violentes au regard des armes utilisées et du nombre impressionnant d’individus armés qui en faisaient partie. En plus des pertes en vie humaine, il ya eu des dégâts matériels. Cette zone a été longtemps assiégée par les terroristes. Malgré les supputations sur la nature des assaillants, des sources concordantes laissent croire qu’il s’agit des éléments de la Katiba Ansar eddine Macina qui semble avoir été renforcés par d’autres groupuscules armés agissant au centre du pays. Le mode opératoire qu’ils utilisent est similaire à celui des terroristes de Amadou Kouffa.
Ces attaques surviennent alors que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga est en tournée au centre du Mali notamment à Toguré Coumbé située dans le cercle de tenenkou. C’est l’une des rares fois qu’un chef du gouvernement séjourne dans cette partie du pays assiégée par les groupes terroristes depuis plusieurs mois, empêchant du coup toute activité économique et administrative.
A l’image de Toguré Coumbé, beaucoup d’autres localités du centre sont coupées du reste du pays à cause de la présence des éléments terroristes. Le chef du gouvernement a mis à profit son séjour pour demander une large collaboration de la population dans la lutte contre ce fléau. ‘’Il ne faut pas avoir peur des gens dont les agissements vous causent du tort. Il faut aider l’Etat, les Forces Armées Maliennes (FAMAS) à vous aider, à vous protéger et à vous sécuriser ‘’a-t-il martelé.
La même scène s’est reproduite à Talataye dans le cercle d’Ansongo, quand le véhicule d’un commerçant a sauté sur une mine le jeudi 11 octobre 2018 faisant également trois morts qui sont cette fois-ci des civiles. Selon une source bien renseignée, le véhicule contenait des barriques d’essences. Les occupants et le véhicule ont été calcinés.
Faut –il le rappeler c’est au moins la cinquième fois que le Premier ministre se rend au centre du pays pour rencontrer la population locale et parler de l’insécurité. Malgré ces sorties sur le terrain et le déploiement massif des forces de sécurité, la situation sécuritaire demeure toujours précaire voir préoccupante. Malgré la présence d’une multitude de forces nationales et internationales, les attaques sont presque quotidiennes. Ces attaques s’enchainent avec leurs tristes lots de morts d’une localité à une autre. Face à la situation sécuritaire au centre notamment à Ségou et à Mopti, les autorités doivent changer d’approche pour venir à bout de l’extrémisme violent et du risque de conflits intercommunautaires entre les dogon et les peulhs d’une part et entre les dozos et les peulhs d’autre part. Nécessairement un changement d’approche parait nécessaire dans un tel contexte de crise sécuritaire et intercommunautaire entre les différentes ethnies du centre. Le Premier ministre doit leur faire comprendre que leur avenir n’est ni à l’étranger, ni dans un Mali divisé, déchiré ou vassalisé, mais plutôt dans un Mali uni, indivisible, solidaire, souverain que nous avons reçu en héritage et que nous devons, par devoir, transmettre aux générations futures, avec des citoyens, égaux en droits et devoirs, quelles que soient leurs ethnies, leurs couleurs de peau ou leurs religions.
Donc une campagne de sensibilisation sérieuse et rigoureuse doit nécessairement accompagner toute l’action militaire au Centre.
Seydou Diarra
Quand on entend certains parler agressivement, on dirait qu’ils sont en train de se bagarrer…
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