Vendredi 13 à Paris : Nous sommes concernés

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djihadistes
djihadistes (photo à titre illustratif

Vous en souvenez-vous : C’est le lundi 14 janvier 2013, alors qu’ils se trouvaient  sous les bombes françaises, que les djihadistes installés dans le nord du Mali, ont annoncé leur intention de «frapper le cœur de la France». Les attaques de ce 13 novembre s’avèrent donc une réponse de l’Etat Islamique à la politique Française en Irak, en Syrie, au Mali. En somme, ce vendredi 13 nous concerne,  beaucoup plus qu’on l’imagine. Et comme si les actions étaient concertées, AQMI vient, à son tour, de lancer un tract menaçant les FAMA.

«Vendredi 13» ! Une date de mauvaise augure dans l’imaginaire populaire en Occident; jour de malheur et de Lucifer en personne ! A-t-elle été murie et pensée par les auteurs des attentats afin d’accentuer l’impact psychologique de l’opération ? Elle ne semble, en tout cas, le fait d’un hasard quand on sait que l’objectif est de faire régner la terreur à l’état pur, faire renaître l’effroi du plus profond des subconscients, de traumatiser les populations et désarçonner les gouvernants. Et l’organisation de l’Etat Islamique ou DAESH laquelle a revendiqué les attaques est loin d’être un groupuscule de petits délinquants à la sauvette. Il s’agit d’une entité possédant une véritable stratégie de guerre, outillée, bien structurée et avec une tête bien-pensante. La coordination et le timing presque parfaits des différentes attaques simultanées par surcroit, attestent bien que rien n’a été laissé au hasard. Ni la date, encore moins les cibles. Il s’agit donc d’une véritable opération militaire quoique les cibles soit civiles. Mais pourquoi donc ?

La grande confusion

«Et ils pensaient qu’en vérité leurs forteresses les défendraient contre Allah. Mais Allah est venu à eux par où ils ne s’attendaient point, et a lancé la terreur dans leurs cœurs. Ils démolissaient leurs maisons de leurs propres mains, autant que des mains des croyants. Tirez-en une leçon, ò vous êtes doués de clairvoyance». C’est par ce verset (59:2 – AL-HASR  ou L’EXODE – Post-Hégire) que les auteurs des attaques justifient les assauts.

Mais à y regarder de très près, le message en question s’avère beaucoup plus un satisfecit consécutif à la réussite des opérations que les raisons susceptibles de les justifier. De nombreux analystes et commentateurs pensent à raison que c’est surtout la politique française de François Hollande dans les pays considérés par les assaillants comme «leurs territoires» qui constituent la véritable motivation.

En Syrie et en Irak, la France, à l’image des autres puissances, a pris part aux conflits. Mais pour qui ? Là est toute la question. D’une part, contre  les groupes jihadistes en Irak et de l’autre pour les rebelles en Syrie. Mais quid des jihadistes et des rebelles ? En clair, il n’est pas aisé de faire la part des choses. Et c’est bien la situation au Mali qui donne un aperçu presque parfait de la confusion qui règne dans la politique française de François Hollande.

Jihadistes,  séparatistes  ou rebelles!

Au Mali, la France s’est consciencieusement appliquée à faire le distinguo entre ces deux groupes quand bien même la majorité des observateurs de la scène voyaient en eux, une et une seule entité. Elle (la France) a pourtant assisté à plusieurs actes et tentatives de rapprochement, voire d’opérations concertées des deux mouvements ; elle a retrouvé les notes d’un jihadistes retraçant avec minutie la stratégique de conquête et de contrôle du territoire en complicité avec les groupes séparatistes ; elle a vu les troupes jihadistes de la Libye déferler sur le Mali à la demande des rebelles de  la CMA ; elle a vu le présumé Jihadiste Wadoussène parmi les preneurs d’otages au Mali ; Et elle a bien reçu la menace de ces jihadistes présents au Mali de «frapper le cœur de la France» ; elle s’est probablement rendue compte que le mode opératoire des jihadistes de « La Terrasse » à Bamako, est presque le même que ceux des attentats de Paris… Elle continue continué à faire la démarcation entre Jihadistes et rebelles aussi bien en Irak, en Syrie et au Mali. Et l’on sait aujourd’hui, que l’Etat islamique a bien absorbé ou est en voie d’absorber tous les groupuscules rebelles, séparatistes et jihadistes comme l’atteste l’allégeance de Boko haram, des éléments d’AQMI, d’Ansar-dine, etc.

Après les attentats de ce vendredi, elle se doit désormais de traiter tous les groupes marginaux comme tels; renforcer au lieu de tenter d’affaiblir les armées Nationales  dans les pays concernés. Dans le cas malien, c’est par exemple l’Opération Barkhane qui est apte à réagir sur le terrain. Les FAMA restent encore sous-équipés (même pas un hélico de combat) et les troupes onusiennes disent à qui veut l’entendre ne pas être mandatées pour se battre. En Syrie, elle (toujours la France), elle contribue à affaiblir l’Armée en appuyant les jihadistes sous le vocable de rebelles… Vu sous ce prisme, on peut dire sans risque de se tromper que c’est bien la politique obscure de la France dans ces pays (Irak, Syrie et Mali) qui est à l’origine profonde de la confusion dont l’une des conséquences est sans nul doute les événements du vendredi 13. Il faudra craindre d’autres impacts collatéraux.

Une mauvaise nouvelle pour le Mali

Il est évident que la France est désormais contrainte à mener la guerre sur plusieurs fronts : en Irak, en Syrie, au Mali et bien entendu… en France. Un engagement qui ne serait pas sans conséquences sur son dispositif en Afrique de l’Ouest, une partie de l’Est et du Centre où l’opération Barkhane est en passe de s’installer confortablement et durablement. Mais les événements de ce vendredi risquent de bouleverser la donne. Un éventuel rappel des troupes (Barkhane) pour d’autres fronts laissera les coudées franches aux jihadistes notamment dans les pays de la sous-région et au Mali en particulier où d’ores et déjà, AQMI vient de lancer un tract menaçant de s’en prendre à l’Armée malienne. Au Sénégal, ce sont plusieurs imams proches de mouvements jihadistes qui ont été interpellés faisant ainsi planer le risque d’une expansion du phénomène beaucoup plus vers le sud ; le Niger, le Tchad, Le Burkina, sont également exposés.

Sur le plan de la coopération bilatérale et surtout de l’aide au développement en faveur de ceux du continent, le pays (la France) serait certainement contrainte de procéder à des coupes budgétaires en vue de soutenir la guerre ouverte qu’elle vient d’annoncer. Il ne faudra, par exemple pas espérer sur les 360 millions d’euros promis au président Malien dans un proche avenir.

Aussi, l’un des impacts et non des moindres de ce vendredi noir sur les alliés africains de la France est surtout d’ordre psychologique. Il n’est plus rare, depuis le 13 Novembre dernier, d’entendre dans les rues de la capitale malienne ce genre de refrain : «Voyez-vous, même la France censée vous protéger n’est pas à mesure de se protéger elle-même contre ces gens. Alors…» ! Un discours autant démoralisateur que suggestif.

En clair, l’attaque de Paris risque fort d’être le début d’un chaos dans cette partie du continent, à condition que la riposte soit rapide, mais avec beaucoup de discernement et surtout que la France cesse d’entretenir la confusion dans sa politique en soutenant vertement les Etats contre les groupes armés, qu’ils soient jihadistes, rebelles ou séparatistes.

B.S. Diarra

Encadré

AQMI menace les FAMAs… Le jeu trouble de la CEMA

Al Qaïda pour le Maghreb Islamique vient de lancer un tract menaçant de s’en prendre aux Forces Armées et de Sécurité (FAMAs). Une menace qui fait suite à l’opération de l’Armée Malienne dans le Macina ayant fait plusieurs morts, blessés et prisonniers et aussi,  à l’attaque de Paris le 13 Novembre dernier.

Au même moment, ou presque la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azaouad), envoyait une mission à RAZELAM (cercle de Goundam) et Aguelhok (cercle de Gourma-Rarhous) [région de Tombouctou] en direction des populations nomades et plus particulièrement touarègues. Elle (CMA) a seule conduit les missions en question, à l’absence des autres entités (Plateforme, médiation et Etat malien) et en violation de l’Accord de paix.

B.S. Diarra

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1 commentaire

  1. LE MALI un peuple un but une foi – la FRANCE liberté égalité fraternité nous frapperons les terroristes où nous trouverons bandits des lâches voyous criminels 😈 😈 😈

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