Vague d’assassinat au centre du Mali : La « purge » des représentants de l’Etat continue

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Le dimanche dernier, Amadou Diallo, le premier conseiller du chef de village de Mougnoukana, commune de Mondoro, dans le cercle de Douentza, région de Mopti, a été assassiné par des terroristes, selon des sources sur place. L’assassinat de ce représentant de l’autorité locale est loin d’être un cas isolé dans cette zone où des représentants de l’Etat sont régulièrement tués.

Amadou Diallo, le premier conseiller du chef de village de Mougnakana, dans la commune de Mondoro, a été froidement abattu à son domicile, par des terroristes, le dimanche 28 mai 2017. « Ils sont venus le tuer, à visage découvert, chez lui. Nous sommes tous en danger ici. Notre zone n’a plus rien à envier au Farwest. Tous les symboles du Mali sont pris pour cible maintenant. En plus d’imposer la charia par endroit, ils mènent une chasse aux sorcières contre ceux qui ont un lien avec le Mali. C’est carrément une purge…», indique un élu du centre du Mali qui requiert l’anonymat. Selon l’élu, les représentants de l’Etat, symbole du Mali, et  l’école, symbole de l’occident, sont devenus aujourd’hui la cible des terroristes dans le centre du Mali qui aussi en proie à des conflits intercommunautaires.  « Ils ne se cachent plus. Voilà pourquoi la plupart des administrateurs ici préfèrent être à des kilomètres de leurs postes. Ceux qui restent ne peuvent compter sur personne… », explique-t-il.

Inertie du pouvoir

L’opposition malienne critique vertement la dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord et le Centre du pays. Après l’incendie d’une école, le mercredi 24 mai dernier, par les terroristes à Youwarou, région de Mopti, l’URD, parti de l’Opposition, a vertement critiqué le gouvernement malien :  « Ces actes doivent obliger le Gouvernement à sortir de l’inertie qui le caractérise et surtout à passer des tergiversations aux décisions urgentes et concrètes qui vont dans le sens de la sécurisation des personnes, de leurs biens et de tous les symboles de l’Etat. »

En janvier dernier, en moins de deux semaines, deux élus locaux, dans la région de Mopti,  ont été assassinés. Souleymane Ongoiba, maire de la commune rurale de Mondoro a été tué le soir du samedi 28 janvier devant son domicile à Douentza. Dix jours avant, dans la nuit du mercredi 18 janvier, Hamadoun Dicko, maire de Boni, est froidement assassiné par deux inconnus au moment ou il se rendait dans sa grande famille. Selon Corinne Dufka, Directrice adjointe Afrique de l’Ouest de Human Rights Watch, ceux qui sont accusés d’être des informateurs à la solde du gouvernement malien sont souvent retrouvés morts. « Depuis 2015, les islamistes ont exécuté au moins 40 hommes en détention, y compris des chefs de village et des responsables locaux. Certains ont été assassinés devant leurs propres familles. Plusieurs personnes ont affirmé avoir subi de fortes pressions afin que l’un de leurs fils rejoigne les rangs des islamistes », explique Corinne Dufka.

Deux années après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, l’insécurité chronique persiste, surtout dans le Nord et le Centre du pays qui sont presque devenus des no man’s land pour les représentants de l’Etat du Mali.

Madiassa Kaba Diakité

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1 commentaire

  1. La complicité des populations est patente.
    Selon Corinne Dufka, Directrice adjointe Afrique de l’Ouest de Human Rights Watch, ceux qui sont accusés d’être des informateurs à la solde du gouvernement malien sont souvent retrouvés morts. « Depuis 2015, les islamistes ont exécuté au moins 40 hommes en détention, y compris des chefs de village et des responsables locaux. Certains ont été assassinés devant leurs propres familles. Plusieurs personnes ont affirmé avoir subi de fortes pressions afin que l’un de leurs fils rejoigne les rangs des islamistes », explique Corinne Dufka.
    Quand les suspects sont appréhendés pour des besoins d’enquêtes, le problèmes se transforme rapidement en discrimination ethnique.

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