Une importante délégation du comité anit-terroriste des Nations unies est en ce moment en visite de travail dans notre pays. Dirigée par Son Excellence Javier Ruperez directeur exécutif dudit comité, la mission comprend, outre les experts de la Direction, les représentants du Centre Africain d’études et de recherches sur le terrorisme de la CEDEAO, d’Interpol, de l’Organisation mondiale des douanes et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Sur le sens de cette visite, le Directeur exécutif a voulu échanger avec la presse. C’était le vendredi dernier au siège du système des Nations Unies sis au quartier du fleuve et en présence de Josef Bill Cataria, représentant résident du système des Nations Unies dans notre pays.
Durant le séjour de cette importante délégation de l’unité anti-terroirste des Nations Unies chez nous, elle aura des séances de travail avec le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale ainsi qu’avec la Commission nationale de lutte contre les armes légères. Elle aura également des rencontres successives avec le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, celui de la Justice, de la défense et des anciens combattants, de la Sécurité intérieure et de la Protection civile et enfin celui de l’Economie et des Fiances, a expliqué Javier Ruperez, Directeur Exécutif dudit comité, au cours de cette conférence. Selon lui, tous ceux-ci sont des départements clés dans la lutte contre le terrorisme.
Dans le souci d’approfondir les discussions au cours de cette mission qui doit durer cinq jours, une partie de la délégation se rendra à Sikasso, localité frontalière avec la Côte d’Ivoire, pour discuter de cette problématique avec les autorités administratives, les représentants des services des douanes et de la sécurité. Pour le conférencier, les visites dans les pays ont pour objet de prendre la mesure des progrès déjà accomplis dans la mise en oeuvre de la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité et de faire des recommandations quant aux mesures complémentaires visant à l’application intégrale de la résolution. Elles permettent également, ajoutera t-il, d’identifier les besoins des pays en matière d’assistance technique nécessaire à la mise en oeuvre de la résolution. A ses dires, la résolution 1373 (2001) dont il est question demande aux Etats membres d’adopter un certain nombre de mesures afin de renforcer leur capacité à lutter contre le terrorisme.
Ces visites sont un aspect essentiel de travail du comité dans la mesure où elles permettent d’établir un dialogue direct avec les autorités nationales des pays visités. Initiées en 2005, ces visites ont couvert plusieurs pays dont le Kenya, le Maroc, la Tanzanie, l’Algérie et l’Albanie. Le conférencier informera aussi qu’un rapport d’évaluation des besoins en matière d’assistance technique est élaboré à l’issue de chaque visite comme celle en cours dans notre pays. Informons par ailleurs que c’est sur la base de ce rapport que la direction exécutive travaille avec les pays donateurs et les organisations régionales et internationales afin de faciliter la délivrance d’assistance technique complémentaire dans les domaines identifiés. Mais depuis un certain temps le Mali ne produit pas ce rapport du fait du manque de liens avec le comité technique, a expliqué le conférencier. Toutefois il s’est réjoui de la stabilité politique qui règne dans notre pays.
Se prêtant aux questions des journalistes, le conférencier a fait remarquer que deux sortes de terrorismes éventuel menacent le Mali: d’abord, dira t-il les frontières du nord longues par la nature dont il est difficile d’assurer le contrôle; à côte de cette menace, il y a aussi, selon lui, les activités de certains cercles qui cherchent à développer une certaine menace. Quelles aides peuvent être apportées au Mali? Il y a tout d’abord le renforcement des moyens techniques et matériels des forces de l’ordre mais aussi les aspects légaux c’est à dire les textes législatifs et réglementaires. Parlant du 11 septembre, il dira qu’il n’a fait qu’activer la conscience de l’humanité dans la lutte contre le terrorisme car il reste convaincu que le terrorisme exitait avant la date du 11 septembre qui a vu des terroristes s’en prendre aux plus grands symboles des Etats Unies d’Amérique. Le terrorisme, dira le conférencier, n’est n’est pas une idéologie mais une méthodologie.
Laya DIARRA“