Trajet Bamako- Gao : un parcours du combattant

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Cela devait pourtant s’annoncer comme un fait normal, voire anodin, mais de nos jours se rendre à Gao à partir de Bamako est un véritable parcours du combattant. Pourtant, des annonces ont plusieurs fois été faite que des efforts ont été consentis pour rendre le voyage agréable et moins coûteux. Pour l’heure, la réalité demeure tout autre.

Pour un candidat à ce voyage au budget limité, la première idée qui nous vient à l’esprit c’est le trajet Bamako – Douentza- Hombori – Gossi – Gao en passant par une partie de la route nationale 16. Sauf qu’ici, depuis plusieurs mois, outre l’état de dégradation avancée de la route, les terroristes ont imposé un blocus à divers axes notamment autour de la ville de Boni située entre Douentza et Hombori. Ceux qui décident de braver cette interdiction, l’apprennent souvent à leurs dépens. Une situation qui oblige les passagers à débourser davantage de sous en contournant Boni par le route nationale 15, notamment dans le Pays dogon.

Le risque, c’est qu’en plus des djihadistes qui font des apparitions sporadiques, certains chasseurs traditionnels se livrent également à des pratiques s’apparentant à du rançonnage. Pour les passagers un peu plus nantis, ils peuvent choisir un autre trajet consistant à aller au Burkina Faso, puis au Niger et de là-bas rallier Gao à travers Labbezanga et Ayourou. Ici, on traverse trois frontières et deux autres pays en plus du Mali pour rejoindre une ville de son propre pays. Imaginez le calvaire ! Il y a aussi une autre option. Celle-ci consiste à se rendre à Mopti à partir de Bamako. Une fois sur place, il faudra emprunter une pinasse pour se rendre à Diré dans la région de Tombouctou puis changer de pinasse pour rallier Gao. Un voyage qui peut prendre quelques jours, voire même une semaine.

Lancer un cri d’alarme

L’inconvénient ici c’est que bientôt çà sera la décrue du fleuve Niger et il sera plus difficile d’effectuer le trajet. La dernière option, pour les plus nantis cette fois, consiste à prendre un billet d’avion de la compagnie Sky Mali dont le tarif peut atteindre dans les 200.000 aller-retour. En principe, il y a au moins deux vols par semaine, de Bamako en direction de la Cité des Askia. Puisque c’est la seule compagnie aérienne qui assure ce trajet, depuis le départ de la MINUSMA, des reports de voyages sont récurrents avec cette compagnie.

Avec l’approche du mois de Ramadan et des périodes de fête, c’est une occasion de lancer un cri d’alarme auprès des autorités afin de revoir cette situation de plus près pour que des citoyens n’en soient pas pénalisés. D’autant que cette situation risque aussi de perturber l’approvisionnement des marchés de Gao en denrée alimentaire avec ces problèmes d’insécurité.

Cheick B CISSE

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