Cette semaine, le nord Mali a été le sujet de tous les médias internationaux et pour cause de violents affrontements entre trafiquants de drogues sur notre territoire. Le trafic de stupéfiants a tellement prospéré que les gangs se livrent à des prises d’otages et à une bataille sans merci. Et cela au vu et au su des autorités du pays comme s’il y avait une complicité en haut lieu.
Le lundi dernier, une dépêche fait état d’un énième affrontement violent entre trafiquants de drogues maliens et le Polisario au nord du pays. Il y eu mort d’hommes. À l’origine de cet affrontement, une quantité considérable de drogues. L’info a fait le tour des salles des rédactions de beaucoup de journaux et télévisions du monde entier. En réalité, le gouvernement du Mali se trompe en présentant le nord Mali comme un vaste espace vide. En effet, il se déroule dans ces localités une activité très intense. Un dangereux trafic de drogues a pris la place des caravanes de chameaux qui transportaient le sel gemme de Taoudéni et autres marchandises naguère. Pourtant face à ce dangereux nouveau trafic, le gouvernement malien semble faire la sourde oreille.
La manne financière en jeu serait de taille, environ une tonne de drogue. Tout comme le Boeing de la cocaïne qui a été retrouvé en 2009 près de Tarkint dans la région de Gao, cette affaire de drogues dont il est question cette semaine n’est que la partie visible de l’iceberg de la quantité de la drogue qui transite par le Mali. Et tout comme au début de l’histoire de l’avion de Tarkint, le gouvernement du Mali adopte la même stratégie. Un silence plat autour d’une situation aussi grave qui se déroule sur son territoire comme pour dire « le chien aboie la caravane passe ». Morts d’hommes, trafics de drogues, terrorismes tout passe et repasse en violant la souveraineté d’une nation comme le Mali, comme si le pays était sans autorité. Pourtant, début 2011 des câbles de l’Ambassade des Etats-Unis à Bamako rendus publics par le site Wikileaks révélaient que le Boeing 727 de la coke avait bénéficié d’une « protection depuis le sommet». Toute chose qui met une fois de plus de sérieux doutes sur le silence du gouvernement malien face à cette situation de trafic de drogues.
B. Ahmed