En principe, c’est cette semaine que l’accord entre le gouvernement et les groupes armés devrait être signé à Ouagadougou. Mais, finalement, difficile de dire quel jour le document pourra connaître une adhésion totale des différentes parties qui n’arrivent pas à accorder leur violon sur plusieurs points. Si du côté des rebelles, on cherche par tous les moyens à échapper à la justice, le gouvernement, lui, n’est pas prêt à céder sur ce point. Idem pour la Coalition composée de sédentaires et Arabes, qui récusent toute idée tendant à accorder une quelconque amnistie aux éléments du Mnla et alliés. Même son de cloche chez l’armée malienne représentée aux pourparlers et qui travaille avec les experts militaires de la Misma et de la Minusma sur son déploiement dans la région de Kidal.
Cette position a été vivement soutenue par les acteurs présents à la négociation, mais le Mnla et le Hcua souhaitent être dans les rangs de la Commission mixte de sécurité qui devrait permettre, selon le projet d’accord, aux forces de sécurité maliennes de rentrer graduellement dans l’Adrar des Ifogas. Autant de blocages qui agacent toutes les délégations à Ouagadougou et du coup, les langues commencent à se délier sur une possible suspension des pourparlers.
Sur ce sujet, hier matin, le chef de la diplomatie Burkinabé, Djibril s’est prononcé et rassure : «On souhaite ne pas en arriver là. C’est vrai qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Mais, on souhaite vraiment ne pas avoir à interrompre le cours du processus. Nous allons revoir à nouveau les parties (hier lundi). Le plus important, c’est de véritablement s’entendre pour que l’armée malienne puisse affectivement se déployer à Kidal. Je pense qu’il n’y a pas d’obstacles dans le fond, tout le monde est d’accord que l’armée se redéploye à Kidal dans les meilleurs conditions et le plus rapidement possible. Il reste à s’accorder sur des formulations, mais ça, je crois qu’à force de se concerter, on finira par trouver la bonne solution».
Il faut dire que la médiation a voulu que les acteurs se retrouvent en plénière, mais l’équipe de Tiébilé Dramé a dit niet et souhaite des concertations séparées. Toute chose qui augure des lendemains meilleurs pour le Mali qui, tout au long des négociations, est resté intransigeant sur sa position. L’essentiel et le plus urgent, c’est que les groupes armés soient intéressés par le processus de cantonnement et de désarmement et qu’à terme l’élection présidentielle puisse se tenir sur l’ensemble du territoire national.
Paul MAHAMANE
Envoyé spécial à Ouagadougou