Think tank : A propos de Kidal La France appelée à jouer cartes sur tables

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Il est grand temps que la France, qui a volé au secours du Mali quand l’existence de notre nation était menacée par des narco-jihadistes, se décide à clarifier sa position par rapport à Kidal. Voilà presqu’une année que l’opération Serval a été déclenchée. Et que malgré l’insécurité rampante et le banditisme résiduel   qui  est le lot de certaines localités du nord, à l’image de Gao, toutes les régions du septentrion du Mali ont été libérées de la tutelle des narco-jihadistes et de leurs complices du MNLA.

 

 

kidalA l’exception de Kidal qui continue à être un no man’s land où les bandits font régner leur loi en dépit de la présence de la force Serval, des éléments de la MINUSMA et de leur armada.

 

Le comble a été atteint quand deux journalistes de RFI, Ghislain Dupont et Claude Verlon, ont été froidement exécutés par des Touaregs proches d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Une tentative d’enlèvement pour rançon qui aurait mal tourné, dit-on. Toujours est-il que   ces deux journalistes ont manifestement payé de leur vie les inconséquences et les atermoiements des dirigeants français. Rappelons que c’est la France qui a remis en selle le MNLA lequel avait été sorti du jeu par ses ex-alliés d’AQMI, d’Ançardine et du MUJAO.

 

 

Curieusement, la force Serval a multiplié les obstacles sur le chemin des Forces Armées Maliennes (FAMA)  dans leur plus que laborieuse ascension sur  Kidal. Et une fois à Kidal, c’est le cantonnement qui fut leur sort. Au même moment et paradoxalement, les éléments du MNLA   ont carte blanche pour circuler à Kidal comme poisson dans l’eau. Avec  tous les dangers que cette situation comporte  si l’on sait l’existence d’un système de vase communiquant entre tous les groupes armés qui sévissent dans le nord du Mali : AQMI, Ançardine, MUJAO…Des alliances à géométrie variable qui évoluent au gré des circonstances. Ils ont pour dénominateur commun le trafic de drogue et d’armes.

 

 

 

La France n’a cessé de cultiver  le paradoxe en faisant le vide autour de force Serval à Kidal alimentant, du coup, soupçons et rumeurs les plus folles. Fait notable, son accès est interdit même aux journalistes français. N’y-a-t-il pas un deal entre Paris et les bandits armés du MNLA ? La France n’est-elle pas intéressée uniquement que par des intérêts géostratégiques inavoués dans le septentrion malien ? Notamment énergétiques et miniers ?

 

 

Des spéculations alimentées par l’existence de deux petits bassins sédimentaires-Tamesna  et Iullemeden- dans l’Adrar des Ifoghas susceptibles de contenir du pétrole et/ou du gaz ou, à coup sûr, des eaux fossiles. Sans compter l’existence d’indices d’or  et de pierres fines. Et même et surtout  l’uranium dont l’Hexagone est si friand.

 

 

Comment ne pas penser, dans ce contexte, aux paroles d’un ex-chef d’Etat du Mali qui, lors du premier coup de pioche de la route  Kita-Sekokoto- Falémé- Dabia- Saraya- Kédougou : « l’une des plus grandes réserves d’uranium a été découverte dans la Région de Kidal. Les travaux dans ce domaine vont engendrer 2000 emplois en 2 ans et 5000 en 5 ans. Ainsi, les gens vont quitter Kéniéba, Ansongo, bref toutes les régions du Mali pour aller chercher du travail  à Kidal… » ?

 

 

Dans la foulée du déclenchement de l’opération Serval, le président Hollande, pour la justifier, n’avait-il pas laissé entendre qu’en intervenant au Mali, la France n’avait pas d’intérêts particuliers dans notre pays et que cette intervention n’avait d’autre objectif que la défense des valeurs de liberté et l’intégrité territoriale d’un pays ami victime d’agression extérieure ? Nous avons salué, en son temps,  « un engagement clair et constant aux côtés du Mali de la France de François Hollande ». Tout en précisant que la France a certainement des intérêts au Mali. Et qu’elle serait bien inspirée de les défendre en tenant compte de la mondialisation et aussi des intérêts bien compris de notre pays. En toute transparence, en somme. Au lieu de procéder comme son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, qui était prêt à semer le chaos au Mali en instrumentalisant le MNLA un mouvement obnubilé par l’idée d’une fantomatique République de l’Azawad-un pays n’existant que dans le cerveau passablement obscurci par la drogue de ses leaders-pour venir ensuite pêcher en eau trouble comme ce fut le cas en Libye. Heureusement que Dieu ne l’a pas laissé réaliser son funeste dessein !

 

 

Ce n’est nullement un crime pour un pays d’avoir des intérêts -quel pays dans le monde n’en pas? – l’important réside dans la manière de les défendre. Le Mali a un potentiel minier et énergétique avéré et la position géostratégique de Tessalit, un promontoire idéal pour observer les théâtres importants de la planète comme le Moyen Orient, intéresse, depuis des lustres, plus d’une grande puissance. Hollande est donc prié de jouer, cartes sur table. Sous peine de tomber dans les mêmes erreurs de son prédécesseur- le très tristement célèbre Nicolas Sarkozy- des erreurs engendrées par une politique à courte vue – c’est à l’image de l’intéressé – aux conséquences  dommageables pour tout le monde.

 

Yaya Sidibé

 

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4 COMMENTAIRES

  1. C’est vraiment très dommage pour le Mali d’avoir toujours des incapables de dirigeants politiques qui ne peuvent jamais les intérêts de ce pays qui vient de très loin.
    Le moment est venu pour les FAMA d’agir pour libérer carrément Kidal et faire fi du soit disant processus de paix à sens unique auquel IBK et son gouvernement s’accrochent. Notre armée a suffisamment d’hmes et de matériels pour venir à bout des égarés du MNLA. La France ne veut pas aller au bout de son intervention, c’est donc à nos autorité de faire intervenir la Communauté internationale qui a donné l’autorisation à la France d’agir en lui demandant de laisser notre armée assurer la sécurité de la ville de Kidal. Si non nous devons nous tourner vers d’autres puissances qui ont toujours cherché à occuper cette partie de notre pays.

  2. On dirait qu’ils se réveillent enfin les rigolos.

    Alors un conseil, vous avez brandit les drapeau Français et malien ensemble, tâcher de ne pas les brûler ensemble.

  3. Je déplore la naiveté non dissimulée de bon nombre de maliens,nos politiques déplacent toujours le débat et ces maliens naifs se distraire,aujourd’hui le seul débat qui mérite d’etre soulevé est la libération de Kidal.

  4. On ne peut etre plus clair Mr. Sidibe. Mais ces propos ce sont les autorites maliennes qui doivent les tenir directement avec les autorites francaises car l’hypocritie n’a que trop duree. Si la France continue a se cramponner a la meme position, alors le Mali doit defendre son interet et non celui de la France sans etre taxe d’ingratitude. Mais malheureusement c’est le Niger qui en train de faire cela a la place du Mali depuis le debut de ce conflit jusqu’a ce jour. La position geo-strategique de la zone etant mondialement connu, nous devons pas subir de pressions. La Chine qui est un pays ami du Mali peut etre contactee ainsi que les Etats Unis. Il faut que le Mali soit stricte et intragigeant. Et si la France ne fait pas attention, elle risque de tout perdre dans cette affaire car comme on le dit au Mali: “Surugu sogo fila guen Laban be si kongo la.”(l’hyiene qui poursuit deux proies a la fois risque de passer la nuit a jeun). IL EST GRAND TEMPS DE SE DIRE LES QUATRES VERITES

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