Terrorisme au sahel : Le Forum de Dakar évoque l’inquiétante désagrégation de l’Etat malien

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Paul Kagamé au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité: «Si nous donnons aux autres la responsabilité de résoudre nos problèmes, nous devons nous en prendre à nous-mêmes»
Les chefs d'Etat africains lors du forum de Dakar (photo RFI)

Au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, la désagrégation de l’appareil étatique malien a nourri les inquiétudes. Un défi social et politique contre lequel bute la force militaire commune du G5 Sahel.

A Gao, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) assure toujours, quatre ans après l’intervention militaire française au Mali, le fonctionnement de l’hôpital. Idem à Kidal, où le CICR a pris le relais de Médecins du monde. Médecins sans frontières fait de même à Tombouctou. Et au centre du pays, à Mopti, le CICR est de plus en plus seul pour opérer la remise en fonction du centre de réhabilitation orthopédique…

Explication : alors que le mandat de l’actuel président malien Ibrahim Boubacar Kéita (élu en septembre 2013) s’achève à l’automne 2018, l’autorité et les capacités de l’Etat dans le pays ne cessent de reculer et de s’affaiblir, ouvrant la voie aux troubles ethniques et aux menées jihadistes. Une réalité mise en lumière lors du Forum annuel sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est achevé mardi à Dakar.

Le CICR tire le signal d’alarme

“Le risque, c’est celui de l’affaissement généralisé de l’administration et des services publics. Dans toutes les zones ‘libérées’ où les troupes françaises ont chassé les islamistes, l’Etat n’a pas repris sa place. Le vide perdure”, s’inquiète un général sénégalais, ancien de la Minusma, l’opération des Nations unies au Mali.

Très préoccupé par la dégradation des conditions humanitaires, le CICR a publiquement tiré le signal d’alarme. “Nous assistons à cet affaissement. L’agriculture et le bétail, qui sont les deux plus grosses activités économiques à l’intérieur du pays, sont en situation d’abandon. Nous devons fournir semences et vaccins”, s’est inquiété à Dakar son directeur adjoint pour l’Afrique, Patrick Youssef.

 

Incompétence de l’administration

Impossible, en effet, de dissocier la situation sécuritaire au Sahel et l’équation malienne. A la fin novembre, le sommet Afrique-Union européenne à Abidjan (Côte d’Ivoire) doit confirmer le soutien de la France et de ses partenaires à la Force commune du G5 Sahel pour laquelle chaque pays membre (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad) doit fournir un contingent de 650 hommes.

Cette Force, selon le député français Gwendal Rouillard, spécialiste des questions de défense, “est un pas énorme lorsqu’on se souvient de la situation en 2011-2012. Une coordination se met en place. Les moyens militaires arrivent. Sur le plan sécuritaire, le dispositif se consolide”. L’idée est, à terme, de permettre à Paris de réduire son dispositif Barkhane, composé d’environ 4000 soldats stationnés en permanence dans la zone.

Mais comment “tenir” le Mali si celui-ci s’effondre ? “Le problème clé n’est pas sécuritaire, confirme au Temps l’ancien Premier ministre Moussa Mara, dont le parti tiendra ces prochains jours son congrès à Mopti, dans ce Centre du pays de plus en plus instable. Le premier danger est l’incompétence de l’administration actuelle, dont l’action ne cesse de reculer. Les missions de base de service public, comme l’eau ou la santé, ne sont plus assurées. Comment voulez-vous que la population, dans ces conditions, résiste aux sirènes jihadistes ?”

Affrontements communautaires

A cette dégradation politique s’ajoute une nouvelle dimension : les affrontements communautaires entre les éleveurs peuls, deuxième ethnie du pays après les Bambaras. “L’attention internationale reste focalisée sur le Nord, avec le problème touareg. Or c’est une erreur, poursuit Moussa Mara. L’appauvrissement généralisé de la région centre entraîne des affrontements ethniques inédits. Des exécutions sommaires ont eu lieu. Des éléments de l’armée sont soupçonnés. Une spirale de la terreur et de la défiance s’installe”.

Un vétéran de l’action humanitaire dans le pays ajoute : “Le sort du Mali est pris en otage par le Nord et les Touaregs. Tout tourne autour de l’application des accords de paix d’Alger (signés en mai 2015) alors qu’il faudrait d’urgence un plan social à grande échelle, des initiatives pour la jeunesse. Un horizon”.

La gangrène du trafic de drogue (qui remonte vers l’Europe via le Mali) et la corruption – l’entourage présidentiel est souvent pointé du doigt – font le reste. “Le G5 Sahel illustre une approche d’armée de riches. On planifie pour intervenir et frapper fort”, poursuit notre interlocuteur. “Les jihadistes, eux, sont l’armée des pauvres. Ils se réinstallent au fil du délitement”.

Candidature probable du président sortant

En vue de la prochaine présidentielle, Moussa Mara réfute le tout sécuritaire. Le fait que les militaires français admettent désormais qu’il faudra “rester longtemps” au Sahel le rassure à moitié. “L’addition de moyens militaires ne réglera rien sans une relève politique et une volonté de reprendre le contrôle gouvernemental du pays, conclut-il. Or nous disposons des ressources humaines. Les ONG maliennes sont fortes. La société civile tient. Il faut oser l’alternance”.

Avec un écueil : la candidature probable du président sortant IBK, qui inaugurait le Forum de Dakar 2017. “Sommes-nous coincés au Mali ? Honnêtement, la réponse est oui”, admettait, après l’avoir écouté, un général français haut placé.

Avec le Temps

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Il n’existe plus d’état depuis ATT. De quoi parle-t-on encore? Et plus d’armée non plus, sous le règne d’un soi-disant général!

  2. La situation du Mali est liée à une succession de mauvaises gouvernances depuis l’avènement de cette ère démocratique mal compris et par l’ensemble des politiciens et par les pouvoirs d’état. Les conséquences de cette succession de mauvaises gouvernances sont aujourd’hui visibles et non maitrisables par nos gouvernants, nous ne savions plus où partir et le moteur – Mali est entrain de s’emballer pour de bon, cela très bientôt, 2018 est la date buttoir. Nous sommes dans l’œil du cyclone dont 2018 serait la phase finale la plus mortelle au Mali. La gestion du pouvoir se fait lentement et sûrement avec de bons petits résultats qui s’accumulent et plus tard ces bons petits résultats font un grand bloque qui se consolide pour donner un édifice plus fort et solide.

  3. le générale menteur franSSais:
    “Sommes-nous coincés au Mali ? Honnêtement, la réponse est oui”

    Vous êtes au mali par ce que vous voulez vous installer dans ce pays, c’est tout!
    Tu es un vrai menteur!

    Si l’onul, l’armée franSSaise… avaient permis au mali de désarmer tous les groupes armés, le niveau de violence ne serait pas celui qu’il est, comme au congo.

    Partout où l’onul intervient, c’est l’échec!!!!

    Il faut qu’un nouveau président malien oblige l’onul et l’armée franSSaise à désarmer les groupes armées, où alors ils quittent le pays et à l’état de faire elle-même sa guerre, ses sacrifices …
    C’est ce que tous les pays font!

    Les pays libres ne font jamais confiance à l’onul et encore moins aux aux amrées oxydentales!

    • Une fois de plus ce sont les français qui sont grandement résponsable et quand un de leur plus grand employeur au noir qu’est Bouygues dans le BTP, leur préoccupation est le prix de l’essence pour aller en vacances et plus accessoirement au travail, pretexte car ils sont la plupart du temps en vacances!
      Tout ça pour enrichir ces terroristes de petrodollar, normal Dubaï fait de la pub sur TF1

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