L’international jihadiste n’a jamais été aussi actif depuis son éclosion par celui-là que l’on peut nommer « le cerveau de la lutte islamiste contre la mécréance occidentale », Oussama Ben Laden. Lorsque ce dernier fut tué par un commando américain au Pakistan, le 2 mai 2011, tous les spécialistes de ce phénomène s’étaient accordés à dire que le terrorisme tel que nous l’avons connu dans ces dernières années, s’acheminait vers sa fin. Car, argumentaient-ils, Al Qaida, l’organisation faitière de tous les autres groupuscules islamistes, étaient dans un irréversible déclin. Son Chef suprême étant abattu, il était appelé à disparaitre, ajoutaient-ils.
Erreur ! C’était sans compter sur les multitudes graines que Ben Laden et ses acolytes avaient semé, un peu partout dans le monde, et qui commencent tout juste à germer.
Près d’une année après sa mort, le Mali a vécu l’horreur de l’oppression jihadiste. Des exactions, des plus horribles ont été commises sur les populations nord maliennes au nom de l’Islam. Tombouctou, Gao et Kidal, meurtris au plus profond de leur âme, peinent, jusqu’à présent, à cicatriser leurs blessures. L’opération Serval, en début de l’année 2013, a permis de réduire considérablement la capacité de nuisance des groupes jihadistes. Mais, ils demeurent toujours aussi actifs dans le septentrion de notre pays et au-delà, dans le Sahel de manière générale. Durant l’année 2014, maintes fois, ils ont montré à la Communauté internationale qui, visiblement voulait vite les enterrés, qu’ils sont bel et bien présents, et toujours actifs. Pose des mines, opérations Kamikazes et attaques armés sporadiques sont désormais leur mode opératoire. Par ce procédé, ils se sont également fait inviter aux pourparlers de paix d’Alger entre le gouvernement malien et les rebelles arabes et touaregs.
En même temps, ailleurs dans le monde, le péril jihadiste ne cessait de prendre de l’ampleur. En Syrie, à la faveur d’une Révolution qui, à la base, était populaire et n’avait que d’autre but que d’évincer Bashar Al Assad du pouvoir qui avait accédé à la tête du pays par voie successorale, les jihadistes de divers horizon en ont profité pour s’y installer et déclarent désormais vouloir instaurer un Etat islamique syrien. Comble du paradoxe, quand on sait que la population syrienne est assez hétéroclite et qu’il ya presque autant de musulmans que de chrétiens, en plus d’autres confessions locales, druz notamment. En réalité, ils profitent du chaos pour mener à bien leur revendication islamiste terroriste comme se fut le cas dans le septentrion malien où, les heures suivants le coup d’Etat du 22 mars 2012, l’autorité étatique était absente et les populations livrées à elles-mêmes.
En Irak, même son de cloche. Fortement affaibli par une intervention américaine dont les motivations demeurent floues, à nos jours, le pays tout entier est fragilisé. Il ne se passe pas deux jours sans qu’un attentant ne soit perpétré dans les principales villes du pays. C’est alors qu’un autre groupe jihadiste, que les experts présentent comme le plus violent jamais formé, depuis les premières heures de la fantomatique Al Qaida, voit le jour. Actuellement, sa zone de contrôle comprend un territoire important de l’Iraq, de la Syrie… Quant à ses membres, ils viennent d’origines diverses et variées : français, britannique, belge, maghrébins, pakistanais,…
Il s’agit de l’Etat Islamique (EI) qui était initialement lié à Al Qaida et qui s’en est progressivement affranchi.
De l’espoir, il y en a
Malgré, cette montée en puissance du jihadisme, de l’espoir, il y en a. La récente libération du dernier otage français dans le monde, retenu au Sahel, près de trois ans durant, a mis à jour la nouvelle stratégie anti terroriste de la France dans cette région de l’Afrique. Maintenant qu’il n’ya plus d’otages hexagonales, Il faudra s’attendre, dès le début de l’année 2015, à une lutte implacable et sans merci contre toute sorte de terrorisme dans le Sahel de manière générale, et au nord malien, en particulier.
Déjà, en prémices, la neutralisation de Ahmed Al Tilemsi, l’un des principaux chefs du MUJAO dans la bande Sahélo-saharienne par les troupes Barkhane. A défaut de le vaincre dans toute sa nébuleuse, un grand coup peut être porté au péril jihadiste international, notamment en anéantissant les branches africaines du phénomène.
Même si l’Armée malienne, en pleine refondation, ne peut valablement jouer son rôle de défense du territoire national, il est impérieux à ce qu’elle s’apprête, un jour, à prendre le relai. Une Armée, forte et Républicaine, capable de neutraliser toute menace, jihadiste ou autre, c’est l’un des vœux les plus ardents du peuple malien. Celle Algérienne, a pris de l’avance dans cette optique. L’assassin d’Hervé Gourdel, non moins chef du groupe de Daech dans le pays, Abdoulmalek Gouri, a été neutralisé en plus d’une trentaine de terroristes. D’autres opérations militaires contre des Chef jihadistes sont à mettre à leur actif.
D’ores et déjà, l’Administration IBK doit penser à mettre en place d’autres structures capable de mener la guerre contre les jihadistes. Pourquoi ne pas créer une cellule anti terroriste, qui travaillerait dans le plus grand secret pour la défense de l’intégrité territoriale. Comme les autres pays menacés par le terrorisme, le nôtre doit se mettre en ordre de bataille car, la nébuleuse jihadiste ne cesse de prendre de l’ampleur.
Ahmed M. Thiam
