Interrogé sur le terrorisme dans notre pays, jeudi dernier, à l’hôtel Salam, au cours du Forum de Bamako, André Bourgeot, Directeur de recherche émérite au Cnrs, a répondu :
‘’ S’il n’y a pas de volonté politique d’impliquer les populations à la lutte contre le terrorisme, si on agit uniquement sur des bases techniques et sécuritaires, je ne pense pas qu’on puisse l’éradiquer. Il y a un ensemble d’organisations sociales par quartier et on le verra dans les villes, donc il faut s’appuyer sur les populations pour lutter contre le terrorisme, y compris en brousse par des campagnes de sensibilisation, y compris par les religieux.
Si les imams se déplacent en brousse, dénoncent ce que c’est que le salafisme, leurs objectifs etc. Ça peut participer dans la lutte contre le terrorisme, mais si c’est une approche fondée uniquement sur la dimension sécuritaire et technique, ça va demander des années et des années, surtout que les modalités d’affrontement sont complètement différentes.
D’un côté, vous avez toute une technologie militaire entraînée par l’opération serval, par la minusma et en face, vous avez des gens extrêmement mobiles, flexibles et qui procèdent par harcèlement. Donc, voyez-vous, le problème du harcèlement renvoie nécessairement à l’implication des populations locales dans la lutte contre le terrorisme.’’
Transcrit par Ali Diarra