Six personnalités maliennes ont été placées sous mandat de dépôt cette semaine. L’information a été confirmée le vendredi 5 novembre par la justice malienne. Tous sont accusés notamment de tentative de coup d’État et de complot contre le gouvernement. Parmi eux, l’ancien Secrétaire général de la présidence et l’ancien Directeur de la Sécurité d’État, les services maliens de renseignements maliens, qui avaient disparu depuis plusieurs semaines.
C’est un communiqué du Procureur de la République près le tribunal de Grande instance de la commune VI qui l’a annoncé le vendredi 05 novembre dernier. En effet dans un communiqué signé par le Procureur de la République, M. Samba Sissoko, a informé l’opinion publique nationale et internationale de l’ouverture d’une information judiciaire contre le Colonel-major Kassoum Goïta, ancien Directeur général de la Sécurité d’Etat sous le Président Bah N’Daw, Sandi Ahmed Saloum, Issa Samaké dit Diossalias Simbo, l’Adjudant-chef Abdoulaye Ballo, le Commissaire principal de Police Moustapha Diakité et le Pr Kalilou Doumbia, ancien Secrétaire général de la Présidence de la République sous Bah N’Daw. ” Les accusations portent sur ”tentative de coup d’Etat, association de malfaiteur et complot contre le gouvernement”.
On se rappelle il y a quelques mois, les proches de Kalilou Doumbia étaient sans nouvelles de lui et son interpellation, le 6 septembre, par la Sécurité d’État, en dehors de toute procédure légale. Ce professeur de droit, qui fut secrétaire général de la présidence lorsque Bah N’Daw occupait le palais de Koulouba, au début de la Transition, est détenu depuis mercredi dernier au camp 1 de la gendarmerie à Bamako.
C’est également le cas du colonel-major KassoumGoïta, qui dirigeait à la même période les services de renseignements maliens, et qui avait été interpellé par la Sécurité d’État, il y a un mois, le 4 octobre, ainsi que de quatre autres personnes, dont un commissaire de police et un marabout.
Selon certaines sources, 25 personnes au total, civiles et militaires, auraient été entendues par le juge d’instruction en charge du dossier. Le procureur précise qu’elles n’ont pas été placées sous mandat de dépôt.
Aujourd’hui, beaucoup de Maliens doutent forts sur le bien-fondé de cette tentative de coup d’Etat. Car, on se rappelle, après leur second coup d’État du 24 mai dernier, contre l’ex-président de la Transition Bah N’Daw et l’ex-Premier ministre Moctar Ouane, ceux-ci avaient été placés en résidence surveillée pendant quatre mois, puis libérés sous la pression internationale, sans que la raison de ce traitement n’ait jamais été précisée par les autorités.
Ensuite, en décembre dernier, sept autres personnes, dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, le chroniqueur Ras Bath, l’ancien Directeur général du PMU-Mali, Robert Vital Diop, Sékou Traoré, ancien Secrétaire général de la présidence de la République, et autres, avaient déjà été accusées de complot, avant d’être blanchies par la Cour suprême quatre mois plus tard. Pour le moment, les Maliens ne croient pas à la véracité de cette thèse de coup d’Etat. Pour eux, les autorités de la Transition veulent distraire le peuple malien afin qu’il oublie l’essentiel. Aujourd’hui, seul un procès pourra éclairer la lanterne des Maliens. Et les prochains jours nous édifieront !
Youssouf SANGARÉ