Un violent affrontement a opposé le 9 mai dernier devant l’hôpital du Point G les conducteurs de ces vieux taxis dénommés "taxis requins" et ceux des taxis neufs de l’ANPE.
Raison de la bataille : les 107 conducteurs de "taxis requins" reprochent à leur nouveaux concurrents de ne pas respecter les règles de la rotation.
En effet, ils sont, ces "taxis requins", sales, défectueux, inappropriés pour le transport de passagers et généralement tous sortis d’une seule "usine" : les cimetières de voitures abandonnées.
Qu’à cela ne tienne, depuis plusieurs années, ce sont ces mêmes vielles ferrailles qui assurent le transport Point G – Gabriel Touré, via Médecine devant l’indifférence totale de nos autorités et le manque de choix de leurs passagers.
Et de nos jours, ils sont au nombre de 107, ces taxis qui font vivre au moins un demi-millier de personnes.
Très disciplinés, ces conducteurs de "taxis requins" travaillent en symbiose à travers leur syndicat et sont si organisés que chacun arrive à rentrer à la maison avec au moins les frais de condiments du lendemain. Cela, parce que, le transport Point G – Gabriel Touré s’effectue par rotation.
Hélas, depuis quelques semaines, les choses ont changé pour nos débrouillards. Et pour cause. Les nouveaux propriétaires de taxis neufs, de plus en plus nombreux à Bamako se sont mêlés à leur business.
Pire, non seulement les nouveaux raflent tous les clients, mais aussi, aux dires des vieux, ils ne respectent pas les règles de la rotation qui permettent à chacun d’avoir une recette journalière.
Toute chose qui fait dire au syndicat des "taxis requins" que les conducteurs des taxis neufs sont envoyés en "mission", afin de mettre fin à l’histoire des "requins" et d’envoyer leurs propriétaires au chômage.
C’est ainsi que, au bord du désespoir, le syndicat des "taxis requins" a donné l’ordre à ses membres d’empêcher tout embarquement de passagers à bord des taxis de l’ANPE. C’était le 9 mai dernier devant l’hôpital du Point G.
Les choses allaient très mal tourné entre les deux camps, si la police du 8ème arrondissement ne s’était rapidement déployée sur les lieux.
Mais, si la bataille entre "vieux" et "neufs", n’a pas eu lieu, il y aura tout de même de nombreux blessés, car la police aurait cogné sur tout ce que bougeait.
Des observateurs sur les lieux au moment des faits indiquent que, même des malades ont été matraqués.
La lutte pour la suivie est un droit, mais, nul ne peut contester le fait que ces ferrailles roulantes qui desservent le Point G constituent un véritable danger sur ce délicat trajet.
Mais, il est aussi vrai que ceux qui ont toujours assuré le transport sur cette route ne doivent pas y être effacés sans mesure d’accompagnement.
Par exemple, pourquoi ne pas leur faciliter l’accès aux taxis neufs ?
Il est bien de créer des emplois, mais il est encore meilleur de ne pas en faire perdre.
A. Sanogo
B. Sankaré