L’association des amis de la culture peulh (Tabital Pulaaku) a organisé, samedi 26 janvier, au plais de la culture Amadou Hampâté Ba, un grand meeting pour dénoncer l’immobilisme de l’Etat face à la situation «horrible » de la communauté peulh au centre du pays et exiger le désarmement sans délai de toutes les milices.
Depuis les événements de mars 2012, le peuple malien vit le martyre. La vie de la population est rythmée par l’énumération des exactions, des persécutions, des arrestations et détentions arbitraires, des assassinats ciblés perpétrés par des groupes terroristes et des milices de chasseurs donsos.
Malgré le soutien populaire, celui de la communauté internationale et la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, au lieu de s’améliorer avec la montée en puissance proclamée de l’armée, la situation du pays se dégrade progressivement et les Peuhls sont de plus en plus stigmatisés.
C’est la raison pour laquelle, ils étaient venus très nombreux (des Peulhs) de partout au Mali et des pays voisins comme le Sénégal et la Mauritanie, pour dénoncer l’immobilisme ambiant de l’Etat face à l’intolérance. Aux dires du président de l’association Tabital Pulaaku, Abdoul Aziz Diallo, toutes les communautés maliennes sont victimes de la crise et toutes méritent attention, mais la communauté peulh est martyrisée.
Tabital Pulaaku exige donc le désarmement sans délai de toutes milices et tous les groupes armés, et la dissolution de la milice «criminelle et terroriste Dan na Amassagou». «Face à l’insécurité qui semble s’installer à demeure, Tabital Pulaaku exige au gouvernement la fermeture des camps d’entraînement et les bases des milices, l’arrestation et la poursuite devant les juridictions compétentes des assassins et leurs complices, demande l’accompagnement alimentaire, humanitaire et économique des victimes de la crise», a déclaré Abdoul Aziz Diallo.
Notons que ce grand meeting a été également marqué par la projection d’un film, dans lequel on pouvait voir des hommes armés torturer et massacrer des Peulhs. Selon le président de Tabital Pulaaku, ces individus sont connus par la population et le gouvernement, mais personne n’ose réagir. Au cours de ce meeting, des témoignages ont été faits sur des cas par des témoins oculaires.
Assan TRAORE/ Stagiaire