Soumaïla Cissé, à son arrivée à Bamako, exprime sa reconnaissance envers tous « Je suis encore plus fier d’être Malien »

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Après six mois de détention dans le grand Sahara, le président de l’URD a été libéré et a regagné, jeudi dernier, Bamako. Dès son arrivée, il a accordé une série d’interviews à certains médias nationaux et internationaux : ORTM, Africable télévision, RFI, Monde Afrique. C’était l’occasion pour lui d’expliquer ses difficiles conditions de détention pendant les six mois passés dans le grand Sahara, rassurer tous sur sa santé et remercier tous ceux qui se sont battus, au Mali comme à l’extérieur, pour obtenir sa libération. Il a, dans ses sorties, mis l’accent, surtout, sur la solidarité du peuple malien qui reste uni face à l’adversité.

Reconnaissance envers les autorités de la transition qui ont obtenu sa libération ; reconnaissance envers le peuple malien qui, malgré les divergences, s’est uni face à l’adversité et a réclamé la libération saine et sauve du président de l’URD ; reconnaissance envers les chefs d’État et les peuples de la CEDEAO ; reconnaissance envers la communauté internationale : l’ONU, l’Union africaine… ce sont les premiers propos de Soumaila Cissé au micro de l’ORTM, à son arrivée à Bamako.

Dès sa prise de parole à Koulouba, le chef de file de l’opposition contre le régime sortant a rendu hommage à son garde de corps Mohamed Cissé, tué lors de son enlèvement. « J’ai une pensée particulière pour Mohamed Cissé, mon garde de corps, qui est mort là-bas (au lieu de l’enlèvement », a déclaré l’ex-otage au micro de l’ORTM. Après le défunt Mohamed, Soumaila Cissé a salué les efforts louables des nouvelles autorités de la transition qui ont obtenu sa libération. « Le président et le vice-président ont été investis le 25 septembre. Dès le 26 septembre, j’ai été faire une vidéo à la demande de mes ravisseurs pour donner signe de vie. Ça veut dire donc que le Président a été efficace, a réagi très rapidement et a été diligent. Je tenais donc à les remercier pour ça.  Je tiens à remercier toutes les autorités maliennes », a-t-il martelé. Au peuple malien qui s’est battu à bras le corps durant six mois pour réclamer sa libération sans condition, Soumaïla Cissé a exprimé toute sa reconnaissance. « Le plus important, c’est remercié l’ensemble du peuple malien pour sa mobilisation. Les Maliens sont profondément humains et chaque fois que l’adversité touche un Malien, tous se mobilisent pour l’aider. Je suis encore plus fier d’être Malien », a-t-il laissé entendre, au palais présidentiel, au micro de l’ORTM. Les personnalités en charge de la négociation : l’honorable Ag Bibi, le colonel Mohamed Sanogo, les responsables du comité de crise mis en place par IBK, ceux du comité de crise de l’URD, les différents collectifs et mouvements mis en place pour réclamer sa libération, Soumaila Cissé a exprimé sa reconnaissance à tous. La CEDEAO, toute la communauté internationale à travers elle, n’a pas été oubliée par le président de l’URD. « Je tiens à remercier les chefs d’État de la CEDEAO. Ils ont eu l’amabilité de recevoir mon épouse. Je sais que chacun d’eux a fait ce qu’il a peu pour qu’aujourd’hui soit. Je remercie les peuples de ces pays parce que je sais qu’il y a l’élan de solidarité », a déclaré Soumaila Cissé.

Dans l’interview accordée à Monde Afrique, le chef de file de l’opposition malienne est revenu sur les circonstances de son rapt. « Je me disais qu’il était impossible de faire campagne en restant chez moi. Ce jour-là, on a pris la route pour Koumaïra après le déjeuner. C’est à un kilomètre de l’arrivée que nous avons entendu un gros boum, un coup de feu, qui a touché ma voiture. Mon garde du corps était derrière. Il a été touché au cou, à l’artère. Dès qu’ils ont arrêté le convoi, ils ont pris mes lunettes, m’ont bandé les yeux, m’ont fait monter sur une moto et je suis parti tandis que les autres sont restés sur place. J’ai passé la nuit avec mes ravisseurs, un boulet au pied, bien que je ne sois pas du genre à fuir », a-t-il révélé.

Du haut de ses 70 ans, Soumaila Cissé a vécu des difficultés liées à l’hébergement, à l’alimentation, au déplacement…durant ses 6 mois de détention. «J’ai dû me déplacer dans vingt sites différents au cours de ma captivité. J’ai voyagé en moto, en pirogue, à dos de chameau… Au fil du temps, je traversais des zones boisées, d’autres désertiques puis herbacées. Je commençais alors à me dire qu’il y a des otages qui le restent plus de trois ans.

Je vivais aux trois quarts du temps sous les arbres. Il y a les insectes qui se faufilent dans vos vêtements, les averses qui vous surprennent à deux heures du matin… L’alimentation est quasiment la même du premier au dernier jour. Des spaghettis, des macaronis, du riz, et du pain qu’ils font. Des plats que l’on partage tous ensemble. Ce n’est clairement pas le grand confort, encore moins le paradis. Il n’y a pas d’abris, pas de contacts sociaux, pas de médicaments… », confie l’ex-otage au Monde Afrique.

Interrogé sur son avenir politique, Soumi a joué aux cartes de la prudence. Il affirme souhaiter comprendre les choses, les positions de son parti, de son groupement politique sur les mouvements menés en son absence. « Il faut aujourd’hui du discernement. Je vais d’abord me mettre à niveau. Après six mois d’absence dans une classe, on risque le redoublement. Je vais donc prendre du temps pour m’informer sur les agissements de chacun, pour évaluer, me repositionner, savoir si j’ai encore un rôle à jouer, et pour voir si je ne me mens pas à moi-même », précise Soumi.

Il faut aussi préciser que Soumaila Cissé a, dans ses interviews, beaucoup mis l’accent sur la pauvreté au nord et au centre qui laisse le terrain libre aux enfants d’embrasser le terrorisme. Pour lui, il faut combattre l’insécurité, mais aussi le chômage qui est à sa base.

BoureimaGuindo

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