Sommet du G5 Sahel à Bamako : Emmanuel Macron assène à IBK ses quatre vérités

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Les présidents du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kabore, de Mauritanie, Ould Abdel Aziz, de France, Emmanuel Macron, du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, du Tchad, Idriss Deby Itno et du Niger, Mahamadou Issoufou le 2 juillet à Bamako
Les présidents du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kabore, de Mauritanie, Ould Abdel Aziz, de France, Emmanuel Macron, du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, du Tchad, Idriss Deby Itno et du Niger, Mahamadou Issoufou le 2 juillet à Bamako. © REUTERS/Luc Gnago

Le Sommet du G5 Sahel n’a duré  que quelques heures, mais il aura  tenu toutes ses promesses en termes d’engagements des pays membres. Il aura permis aussi au  Président français, Emmanuel Macron, d’asséner, sans détour, ses quatre vérités au Président IBK en le mettant devant ses responsabilités. Son discours au ton martial tranchait non seulement  avec ceux de ses prédécesseurs, mais aussi et surtout,  avait l’allure d’un jugement après un constat d’échec dans la mise en œuvre de l’Accord. Emmanuel Macron a instruit aux Présidents des pays du G5 de faire des efforts pour lutter efficacement contre le terrorisme ; à IBK il a enjoint la  pleine mise en œuvre de l’Accord de paix de 2015.

IBK, le président en exercice du G5 Sahel se rappellera longtemps du discours du Président Macron, qui sans ambages, a pointé un doigt accusateur sur lui comme portant la grosse part de responsabilité dans la lenteur constatée dans la  mise en œuvre de l’Accord de paix. Le Président français a  l’intime conviction que : «  l’action militaire seule ne pourra pas, il faut agir sur le terrain à travers l’éducation, la formation, l’agriculture, le pastoralisme, la lutte contre les effets du changement climatique, et surtout la gouvernance à travers la justice. ». Il a insisté sur ce dernier aspect qui est à ses yeux la pierre angulaire de toute action de développement. Pour Macron, il ne sert à rien de continuer à se mentir parce qu’en le faisant, on donne l’occasion aux terroristes de nous détruire. Il martela qu’il faut faire le choix de changer les choses et d’être exigeant avec soi, ou perdre contre le fondamentalisme guerrier et le trafic.  «  Je veux des actes et non me cacher derrière des mots » asséna-t-il. Pour le Français, les résultats doivent être au rendez-vous pour convaincre les  partenaires. Il a aussi insisté sur  les  réformes institutionnelles et des efforts dans la gouvernance. Il a demandé sans détour à son hôte la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix, y compris le redéploiement de l’Etat sur tout le territoire ainsi que la décentralisation.

« Nous avons chaque jour à affronter les terroristes, des voyous, des assassins…. Mais ils se sont nourris de nos faiblesses, de nos hypocrisies des complexes du passé de notre inefficacité collective » a-t-il reconnu. Emmanuel Macron a enfin déclaré à l’adresse de ses pairs d’éviter de «  ne pas parler des vrais problèmes et faire semblant de faire ».

Le Président français a déjà annoncé en faveur de la force du G5 Sahel une assistance de 8 millions d’Euro en logistiques et a promis d’autres aides, en provenance de l’Europe ou de leurs alliés américains.

En somme, tout porte à croire que c’est le discours de Macron qui a poussé IBK à faire un rétropédalage pour relancer les débats autour du Projet de  révision constitutionnelle, en affirmant « urbi et orbi » que le referendum suivra son cours .

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

 

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