Renvoyé à une date ultérieure en raison du grand deuil qui avait frappé le Niger à la suite d’une attaque terroriste qui a fait plus de 74 morts, le président français Emmanuel Macron a (re) convoqué nos présidents.
Ce sommet, la France la veut pour clarification de la position des uns et des autres, le sentiment anti-français qui se développe en particulier au Mali. La France ayant perdu plus d’une centaine de soldats, depuis 2013, dans le Sahel. L’Elysée n’explique toujours pas le désamour entretenu par les Maliens à l’endroit de la France à travers les manifestations et les post sur les réseaux sociaux. Le président français, visiblement très remonté, est resté sur sa position, la clarification des uns et des autres, notamment ceux du Burkina, Mali et Niger.
Il faut reconnaître que l’opinion publique française elle-même ne comprenait plus la raison pour laquelle la France reste dans nos pays. Lorsqu’on sait qu’à moins de 72 heures du sommet de Pau, les Maliens avaient tenu un grand rassemblement sur la place de l’indépendance, réclamant à cor et à cri le départ de toutes les forces françaises ou même étrangères du Mali. Un rassemblement qui, sans drainer une foule comparable à celui du 05 avril, aurait été une grande réussite. Et nos présidents, on le sait, tiennent à la présence des forces étrangères comme à la prunelle de leurs yeux.
Que vont-ils pouvoir dire à la France pour la soulager et l’amener à ne pas baisser les bras et faire davantage plus pour que le Mali, le Niger et le Burkina retrouvent la paix. En tout cas, les Maliens ne croiront jamais à la sincérité de la France tant que les forces de défense et de sécurité ne rentreront pas à Kidal et sans la réinstallation de l’administration aussi.
Lamine SISSOKO