Situation sécuritaire au Nord- Mali : Ménaka toujours occupé par le MNLA : Tinzawatten aux mains des rebelles

9

La situation sécuritaire au nord – Mali est loin d’être favorable, pour l’instant, à l’armée malienne. L’honnêteté intellectuelle nous impose de dire ce qui est, même si cela ne nous plait pas. En effet, la ville de Ménaka, située dans la région de Gao et considérée comme le point de départ de la rébellion armée déclenchée par le Mouvement national de libération de l’Azawad ( MNLA) le 17 janvier dernier, est toujours occupée, selon de nombreux témoignages des populations, par  des éléments de cette organisation.
L’intervention de l’armée a été de courte durée, sous le commandement du Colonel Didier Dacko. Les troupes de cet officier vaillant, qui a libéré momentanément Ménaka, étaient régulièrement harcelées par les bandits armés. Résultat: les forces armées et de sécurité se sont repliées sur Gao, abandonnant la ville et les populations à leur triste sort. Des sources absolument crédibles laissent même entendre que cette situation est consécutive à un déficit de renforts et de ravitaillement en vivres.
Conséquence: le MNLA s’est confortablement installé à Ménaka. Il occupe en ce moment les postes de la Gendarmerie, de la Police et le Camp militaire. Le Tribunal, le bureau du Préfet et celui du Maire sont également occupé par les insurgés. L’adduction d’eau potable et l’AMADER sont gérées directement par des éléments de cette force obscure.
En clair, Ménaka est sous administration MNLA. Ses combattants ne font pas de mal aux civils, selon ce que l’on nous a rapporté. Mais ceux-ci ne leur font pas confiance et fuient  tous les jours plus nombreux la ville. Nombre d’entre eux se sont déjà réfugiés au Niger et d’autres ont rapidement rallié Gao.
Ne ne parlons pas de la seule ville de Ménaka, mais aussi de toutes les agglomérations de la contrée, dont Andéreboukane, Talataye, Tessit et même Intillit, située à 95 km de Gao.  Dans cette dernière cité, il semble que les populations aient entièrement vidé les lieux, pour se retrouver dans des campements voisins, mieux sécurisés.
En outre, on signale aussi des affrontements à Tinzawatten, à la frontière avec l’Algérie et des harcèlements incessants des troupes d’Elhadj Gamou à Kidal, ainsi qu’à Tessalit. Dans l’après-midi de mercredi, nous apprenions d’ailleurs que la ville était elle aussi tombée aux mains des rebelles, après trois jours de combat qui ont amené les soldats maliens à épuiser leur stock de munitions. Ainsi, même si le Colonel Gamou arrive toujours à tirer le premier coup de feu tendant à les repousser, les rebelles se replient et reviennent ensuite à la charge.
Quant à Gao, la ville est bien sécurisée avec le camp militaire qui s’y trouve, dirigé par le Colonel Didier Dacko, dont nous parlions plus haut, appuyé par le Colonel Ould Meydou. Des patrouilles s’effectuent tous les jours. Mais la psychose règne quand même et les populations sont très inquiètes. Certaines d’entre elles, surtout les «peaux rouges ou blanches», ont trouvé refuge à Bamako ou dans des pays voisins, notamment le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie.
A Tombouctou, la situation est plus calme que dans les deux autres régions du Nord. La sécurité est manifestement assurée, car les éléments du camp militaire Cheick Sidi El Bakaye, soutenus par une milice arabe, sont très vigilants et très actifs. Pour autant, la psychose gagne les populations civiles des autres communes du Cercle de Tombouctou. Ce qui a nécessité une rencontre des différents élus de ces communes, sous l’égide du Maire de la Cité des 333 saints, Hallé Cissé, lequel a invité «les merveilleuses populations de Tombouctou à la solidarité vis-à-vis des déplacés».
Au même moment, la classe politique tergiverse, multipliant les réunions inutiles pour sortir un «plan d’action». Incapable de formuler des propositions concrètes, réalistes et exécutoires immédiatement, en raison de l’urgence, elle élabore un document douteux qu’elle entend soumettre au Président ATT, pour avis, avant sa publication officielle. Que non! Indépendants du Président, les partis doivent s’engager et proposer des actions, avec ou sans l’assentiment du chef de l’Etat. C’est ainsi qu’on pourra engager un véritable débat démocratique, dénué de toute hypocrisie ou calcul politicien. S’il faut avoir l’accord d’ATT pour agir ou se manifester, cela n’en vaut pas la peine!.
Le PDES a agi à sa façon, avec sa modeste contribution de 10 millions de FCFA aux forces armées et de sécurité. D’autres partis veulent proposer des actions dilatoires (un forum, un meeting et que sais-je encore) dont ils attendent que le financement soit assuré par l’Etat, lequel est manifestement en train de «se chercher». C’est vraiment dommage!
De son côté, le Quai D’Orsay, par la voix d’Alain Juppé, souhaite un «cessez-le-feu immédiat au Mali, où la rébellion touareg a remporté récemment d’importants succès militaires face aux troupes maliennes… Nous considérons que, quels qu’en soient les motifs, ce recours à la force n’est pas acceptable dans une démocratie comme le Mali. Un cessez-le-feu immédiat est pour nous impératif». Le ministre français a également ajouté, devant le Sénat, «parallèlement, il importe de traiter la question touareg au fond, ce qui suppose un dialogue entre Bamako et toutes les parties concernées», avant  de  préciser: “je l’ai dit moi-même au Président Touré. Je salue son sens de l’unité nationale, tel qu’il l’a manifesté dans un discours récent, et je suis confiant dans la capacité du peuple malien à préserver son modèle démocratique”.
Le temps presse et l’horizon n’est pas vraiment clair, avec le flot des réfugiés, plusieurs dizaines de milliers de personnes, qui ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi dans des pays voisins. Ils seraient au moins 10 000 au Niger, 9 000 en Mauritanie et 3 000 au Burkina Faso, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Sur le terrain militaire et diplomatique, aucun résultat significatif n’est enregistré à ce jour. Et personne ne pourrait parier sur ce qui adviendra demain. Tout est donc toujours possible et rien n’est à exclure (le meilleur comme le pire). Que Dieu aide le Mali!
Chahana Takiou

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. La situation l’arrange afin que les élections n’aient lieu en temps,
    Il faut se lever et dire merde aux massacres de nos soldats aux fronts.

    Et pour l’élection prochainement, faisons un bon choix?

  2. Finalement je commence à douter de la sincérité de ATT ds cette affaire. A quoi ont servi alors l’arrivée de sadio gassama, les interventions et les assurances de ATT sur les antennes. Vraiment il est temps de prendre des mesures rigoureuses contre ces rebelles, ces apatrides qui refusent toute négociation. Il est inadmissible qu’un groupuscule s’empare d’une partie du territoire national, et défier toute une armée nationale. Alors ATT, sois plus pragmatique et ne te décharge pas sur les chefs militaires.

  3. De quoi se mêle Jupé? Qu’il s’occupe des problèmes de la France ou éventuellement de la Syrie ou il y a plus de 5000 tués par le Gouvernement.Le Nord du Mali est attaqué par des rebelles dont l’Aqmi et Mr Jupé voudrait que le Mali baisse les armes et laisse une partie de son pays à ces gens pourquoi ? Peut être que la France a des vues sur le pétrole Malien qui arrive dans le Nord comme elle a fait avec la Libye et qu’elle préfère négocier avec les Touaregs !!!

    Monsieur jupe foutez nous la paix et occupez vous de vos affaires.

  4. Tombouctou et Gao seront les prochaines villes a tomber, en fait les rebelles peuvent venir se promener jusqu a Bko sans resistance reelle. Je vous avais dit que l armee malienne se bat, quand cela arrive, sans formation reelle, un corps d esprit absent et des armes “lourds” datant de Modibo Keita. Moussa Traore avait peur des coups d etat et s est limite aux armes de Modibo et s est contente des commandos paras pour sa protection personnelle et de son regime, Konare s est vu trop civilise et sophistisque pour s occuper des choses aussi terre a terre que la securite d un pays, se contentant de l approbation des journaux et de la classe politique/intellectuelle francaise et ATT est tout simplement arrive au pouvoir sans trop savoir pourquoi, prenant au serieux ses lubies d homme de paix qu on a flatte a travers les diverses missions des Nations Unies et autres. Aucun de ces hommes n a jamais approche le Mali comme une nation qui doit etre aime et defendu rien que pour et par elle meme, ils n ont aucun concept de la motivation qui anime le Malien lambda qui s exile pour pouvoir s occuper de sa famille et tire sa fierte de ses racines, son histoire et sa capacite a faire face au destin rien qu avec ses propres forces, parce qu elle a l habitude d un etat et des leaders absent au mieux ou predateur. Eux et leurs courtisans n ont aucun respect pour le Malien ou le Mali et ont vulgariser une culture de la corruption. Le Mali se relevera, j en suis sur, mais nous devons d abord mettre a l avant ses valeurs innees pour la majorite d entre nous et les institutionalises avant qu il soit trop tard.

  5. Pour l’amour de dieu vous devriez cesser d’appeler ces faineants des rebelles,ils ne sont que des bandits ,oui des bandits criminels et toutes les localites occupees seront toutes liberees bientot.Depuis le debut de leur banditisme ,ils ne se sont jamais attaques a un camp militaire,toutes les localites qu’ils occupent sont des points tres avances dont la securite n’est assuree que par quelques 40 ou 45 militaires.Je vous dit et je vous le redit que depuis que les bandits ont commence’ leur banditisme ,l’armee du MALI n’a jamais livree la vraie bataille mais inchalla hou sa ne va pas tarder et en 48 heures nous verons ces faineants criminels rejoindre leurs pays d’origine l’algerie et la libye.VIVE LA VAILLANTE ARMEE DU MALI.

  6. bon travail Tachana! Nous finirons bien par trouver la bonne formule à ce harcèlement qui nous contraint à nous replier à chaque fois…soyons patients et supportons notre armée.

  7. Dans cette guerre on nous ment dans tous les sens!!! Finalement qui dit vrai ??? Pendant ce temps ce sont nos parents civils qui en font les frais au nord??? 🙁 🙁 🙁 On dit que RFI ment, on dit que nos journalistes ne sont pas des pro, on dit que nos deux ministres veulent se sauver du coup ils disent ce que le patron veut entendre, on dit que etc… Bon courage aux soldats !!! 🙁 🙁

  8. Dans cette guerre on nous ment dans tous les sens!!! Finalement qui dit vrai ??? Pendant ce temps ce sont nos parents civils qui en font les frais au nord??? 🙁 🙁 🙁 On dit que RFI ment, on dit que nos journalistes ne sont pas des pro, on dit que nos deux ministres veulent se sauverdu coup ils disent ce que le patron veut entendre, on dit que etc… Bon courage aux soldats !!! 🙁 🙁

  9. Beau travail Chahana. Informez-nous s’il vous plait ! Nous ne voulons pas être informés par RFI ou France24H; ces medias pyromanes de la propagande à la recherche de sensations fortes.

Comments are closed.