Situation sécuritaire au centre du Mali : Les vérités de l’honorable Mme Diallo Aissata Touré, Député de Youwarou

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Diallo Aissata Toure, Députe de Youwarou

Le lundi 7 janvier dernier l’honorable Madame Diallo Aïssata Touré, député de Youwarou n’a pas parler avec le dos de la cuillère face au Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maïgainterpellé avec les membres de son Gouvernement par l’Assemblée Nationale du Mali sur la situation d’insécurité au centre du Mali.

Sans ambigüité aucune, dès sa prise de la parole, l’Honorable Diallo Aissata Touré a fait un historique de l’impasse sécuritaire au Mali. Elle a martelé qu’hier c’était le Nord du Mali, aujourd’hui c’est le Centre du Mali tout en mettant en garde que si on ne fait pas attention, demain ce sera ou sur le territoire National ?

Interrogations, incompréhension, intolérance, manque de communication ; intoxication, nous vous faisons économie du reste Mr le Premier Ministre a-t-elle renchérit sans ambages. A l’en croire, voilà aujourd’hui la recette de la problématique d’une crise dite du centre.

A cet effet, elle a posé ces 4 grandes et pertinentes questions : Pourquoi cette escalade de violences? A qui çà profite? Quels sont les objectifs réels? Pourquoi mettre les communautés dos à dos ?

Faisant preuve de mea-culpa, l’honorable a reconnu en ces termes : « nous devons tous nous interroger, nous sommes conscients que le gouvernement seul n’a pas la recette miracle. A ce niveau, il faut reconnaître et saluer les différentes initiatives comme la visite du Président de la République véritable baume de soulagement pour la population durement éprouvée dans le cercle de Bankass après la tragédie que nous venons de connaître tous et vos différentes sorties à vous, M. le Premier Ministre et certains membres de votre gouvernement, preuves, si besoin en est encore, du souci que vous avez de la paix dans les régions du centre du pays. »

Soucieuse de l’avenir des enfants, elle a laissé entendre au Premier Ministre que leurs enfants sont privés d’écoles, dans le cercle de Youwarou sur les 58 écoles, 12 sont fonctionnelles, les 46 autres ont été saccagées et/ou brûlées sinon fermées sous le poids des menaces sur la vie des élèves et de leurs parents. D’ajouter que leurs sœurs sont privées de toutes formes de réjouissance lors des cérémonies traditionnelles et contraintes de porter le voile même en effectuant des tâches ménagères comme aller puiser de l’eau. Que les frères sont privés de leur liberté élémentaire c’est-à-dire de circuler librement et vaguer à leurs activités socio-économiques et contraints eux aussi d’adopter la barbe et un style vestimentaire.

Elle a déploré la galère qui perdure à cause de cette insécurité tout en affirmant que l’économie est étouffée dans la zone ; la cohésion sociale est effritée, la confiance a disparu, les champs prêts à être récolter sont brûlés, les bozos sont traumatisés parce qu’interdits de pêche dans certaines zones, les rares pistes sont truffées de mines.Les populations vivent dans la psychose totale ; elles sont confinées dans les localités dans une atmosphère de suspicion extraordinaire. Les voisins ne se font plus confiance, les frères et amis d’hier sont devenus les ennemis d’aujourd’hui. Naturellement cette situation est entretenue par les bandits armés et autres criminels pour les règlements de compte entre individus, familles et communautés aggravant du coup la situation par la perpétration d’actes criminels ponctuels pour conduire vers l’implosion de nos communautés, nos sociétés, a-t-elle dénoncé.

Elle a témoigné au Premier Ministre qu’à titre de rappel, les députés du centre prennent des risques aussi pour se rendre dans leurs circonscriptions ; je veux évoquer  ici les cas des honorables Abdrahamane Niang de Ténénkou et d’Elias Goro de Douentza ; juste pour signaler que les élus nationaux sont également victimes de cette situation.

Pour conclure, elle a proposé sa solution tout en répondant à des questions telles que : Que dire ? Que faire ? Qui accuser ?

Elle a affirmé qu’il y a une part de responsabilité de toutes et de tous en ces termes : « Aben nondoh …. Nous sommes tous responsables…Celui qui intervient pour faire libérer un suspect est responsable. Celui qui se tait sans dénoncer une situation suspecte est responsable. Celui qui ne sanctionne pas à la hauteur des actes commis est responsable. Celui qui détient la bonne information et ne la partage pas est tout aussi responsable. »

Alors elle a exhorté le premier ministre, les membres du gouvernement, les Honorables députés pour que chacun joue son rôle, que chacun fasse son travail, que chacun accomplisse sa mission en âme et conscience et que chacun redevienne humain tout simplement. En toute modestie, elle a rassuré que loin d’elle l’idée de s’ériger en donneur de leçons, mais que la seule issue possible est l’écoute mutuelle, la compréhension, la tolérance, mais aussi la justice et l’équité pour que le Mali arrive à calmer la situation.

Dognoume Diarra

Source : L’œil du Peon

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