Situation du Nord-Mali : Les propositions de SADI

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Jeudi dernier, le parti SADI a animé une conférence de presse sur la situation dans le nord du Mali. Le bureau politique était fortement représenté, en particulier par Cheick Oumar Sissoko, président, et Oumar Mariko, secrétaire général du parti.
Le 09 février, le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) a tenu à donner publiquement son avis sur la situation sécuritaire dans le nord du Mali. Au cours d’une conférence de presse animée principalement par le président et le secrétaire général du parti, la seule formation de l’opposition parlementaire a épinglé et fustigé les autorités. Dès l’entame de son propos liminaire, le président du parti, Cheick Oumar Sissoko, a tenu à disculper les «paisibles communautés touareg, maure et arabes ». Selon lui, les vrais et seuls responsables de cette «situation désastreuse » sont ATT et son gouvernement, le MNLA, certains anciens militaires de Libye, les narcotrafiquants et AQMI. La gravité de la situation, les orateurs l’expliquent par les menaces qui pèsent sur l’unité et l’intégrité territoriale, l’opposition entre les populations d’un même pays, l’occupation d’une partie du territoire par des rebelles, le dénuement, la peur et le désarroi dans lesquels vivent des civils et des militaires laissés à eux-mêmes, souvent contraints de se terrer ou de fuir, le décès tragique de plusieurs Maliens.
Les conférenciers ont fustigé le Gouvernement, en particulier le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alassane, parti au Burkina mettre sa famille en sécurité «au lieu de proposer au Gouvernement une stratégie de protection pour toutes les victimes potentielles»
Le président de la République a également essuyé les foudres des orateurs. Jugé responsable d’une gestion solitaire des problèmes qui l’a conduit à prendre «des décisions contraires aux principes de la République, aux intérêts de notre pays, à l’esprit et à la lettre » de son serment d’investiture. Pour mettre à nu la responsabilité du chef de l’Etat, les conférenciers ont fait la genèse de la situation du Nord depuis le 23 mai 2006, date du début de l’insurrection armée menée par Bahanga et Fagaga contre les garnisons militaires de Ménaka et Kidal (1 mort), et qui s’est propagée à d’autres localités comme Diabali et Abeïbara (27 morts).
L’Accord d’Alger (juillet 2006) a également été épinglé pour avoir consacré l’abandon de souveraineté qui a permis l’installation de bandits armés et, surtout, d’AQMI, de narcotrafiquants, des ex-combattants en Libye. C’est tous ces éléments réunis qui constituent aujourd’hui le MNLA. Aux dires des conférenciers, il est incroyable que les autorités n’aient pas prévu pareille situation qui était prévisible avec toutes les attaques perpétuées par l’Alliance du 23 mai. «C’est mettre le pays en péril que de ne pas prendre les dispositions sur le plan de la préparation militaire, sur le plan de l’implication des institutions de la République, des partis politiques, de la société civile, sur le plan de l’information, toute chose qui aurait permis d’éviter cette tragédie et l’inimitié entre les peuples de notre pays ».
La SADI n’a pas que des critiques à formuler. Elle a aussi des propositions «pour une solution définitive de la crise». Ce sont, entre autres, la démission du Président et du Gouvernement, la formation d’un nouveau gouvernement de 15 membres, la suppression du référendum qui va générer des fonds pouvant servir à faire face à la crise de l’école, à l’insécurité, à la famine, l’utilisation de l’aide publique aux partis pour aider les réfugiés des camps. En outre, dans la perspective d’un dialogue MNLA-nouveau gouvernement, il est obligatoire de désarmer immédiatement et sans condition les rebelles, de les retirer des villes et villages occupés, de rejeter tout schéma d’interposition entre l’armée et les rebelles, de tenir le dialogue sur le territoire national de préférence à Mopti, de faire l’audit de tous les projets affectés dans le Nord-Mali, de condamner fermement les exactions des deux côtés, de soutenir totalement les forces armées et de sécurité, d’ouvrir une enquête judiciaire sur tous les cas d’atrocités.
Cheick Tandina

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2 COMMENTAIRES

  1. Je me demandes ou etait passe ces partis politiques depuis le debut de cette crise.

    La negociation est hors de question, ces partis ne decident pas pour tout le peuple malien, et le peuple demande a ce que ces bandits soit poursuivis et elimines comme ils le meritent.
    On a pas de place pour des tueurs de profession animes d’un ame raciste parmis les maliens, ils doivent tous payer pour ce qu’ils commis comme crime sans exception.

    Si jamais nos autorites negocient avec ces criminels au lieu de les matter, les consequences ne s’arretront pas a l’imaginable.

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