Situation à Gao : Le Parena dénonce le silence coupable du gouvernement

0

Dans une déclaration, le Parti pour la renaissance nationale (Parena) dénonce non seulement le silence du chef de l’État et du gouvernement, mais aussi leur inaction face à une situation «qui peut nous faire vivre le pire entre les différentes communautés de Gao et du nord su Mali». Le Parena demande au gouvernement d’agir immédiatement afin d’éviter le pire.

Selon la déclaration, la découverte, le 25 février, du corps de l’un des deux jeunes arabes enlevés à Taboye (Bourem), quelques jours plus tôt, et l’assassinat de l’adjudant-chef Abdou Katia Touré dans la nuit du 28 février à Gao, ont été les déclencheurs immédiats de la vive tension intercommunautaire qui fait craindre le pire dans la région de Gao et dans tout le Nord. Les manifestations violentes de jeunes excédés par l’insécurité ont inquiété la communauté arabe. Des commerces ont été fermés. Craignant pour leur sécurité, des commerçants et transporteurs arabes ont quitté la ville portant la tension à son paroxysme, d’après la déclaration.

Réagissant à cette situation, des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment ceux de la Plateforme, ont annoncé le déploiement d’unités combattantes autour de Gao pour parer à toute éventualité. Cela, en violation des arrangements sécuritaires prévus par l’Accord d’Alger. Selon le Parena, les retards accusés dans le processus de désarmement font de Gao une ville où circulent beaucoup trop d’armes.

«Devant ce contexte grave et explosif, que font le président de la République et le Gouvernement ?» s’interroge le Parena. «À dire qu’ils se murent depuis près deux semaines dans un silence assourdissant. Pire, ils ne font rien. Ils sont dans l’immobilisme. Ils laissent le Gouverneur et les forces vives de Gao se débrouiller», mentionne le Parena.

Et de constater : «L’annonce de l’ouverture d’une enquête sur les événements en cours laisse sceptique plus d’un. Car les enquêtes précédentes n’ont pas donné de résultats. Il s’agit plus précisément de l’enquête sur la mort de trois jeunes le 12 juillet 2016 lors d’une manifestation contre les autorités intérimaires qui n’a pas encore abouti malgré les engagements pris par une forte délégation de quatre ministres et six députés. Rappelons que celle sur la mort des deux jeunes arabes brûlés vifs, en mars 2015, est restée sans suite».

 

Pour le Parena, le président de la République et ses gouvernements ne gèrent pas les problèmes. «Ils les laissent pourrir. Les difficultés de cohabitation intercommunautaire dans les régions du Nord auraient dû être traitées de façon plus responsable au lendemain de l’occupation djihadiste».

 

Selon le Parena, «la région et le pays paient les conséquences de la politique de l’autruche et l’inaction qui caractérise la gouvernance du président de la République. Face à une situation aussi grave de conséquences pour la cohésion nationale et la paix, le Gouvernement doit sortir de l’attentisme et de l’immobilisme et mettre fin au cantonnement de fait des FAMAS: elles doivent être la locomotive dans la sécurisation de tout Gao sans distinction, conformément à l’Accord d’Alger, suspendre tous les mouvements de troupes de la Plateforme et de l’Entente vers la ville de Gao, exiger leur retour aux positions d’avant le cessez-le-feu, inviter tous les signataires de l’Accord d’Alger au strict respect des engagements pris et autres».

 

André Traoré

 

Commentaires via Facebook :