Si les massacres d’Aguelhok ont été à la base de la chute d’ATT : Le centre du Mali le sera-t-il pour IBK ?

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Dioura, Ogossagou, Koulongo, Sobane-Da, Gangafani 2, Yoro, nous en oublions volontiers, sont parmi les villages martyrs du centre du Mali où les jours passent et se ressemblent tous en mauvaises nouvelles. Les morts se comptent par centaines et cela presque tous les jours, sous les regards impuissants des autorités. A ces massacres odieux des populations innocentes au centre, s’est greffée une misère noire qui touche la quasi-totalité des populations maliennes. Il y a désormais risque d’embrasement, car les signes avant-coureurs d’un soulèvement sont perceptibles. IBK pourrait-il anticiper en s’impliquant personnellement afin d’avoir des solutions idoines ? Dans le cas contraire, il risque d’être chassé par la rue.

D’Oumar Tatam Ly à Boubou Cissé, en passant par Moussa Mara, Modibo Keita, Abdoulaye Idrissa Maiga et Soumeylou BoubèyeMaiga, le Président IBK a nommé en six ans de gouvernance six Premiers ministres et des centaines de ministres, mais la situation socio-politico-sécuritaire ne s’est guère améliorée. On va du mal en pis, et nombreux sont les citoyens maliens qui pensent que le problème du Mali n’est ni un Premier ministre, ni un ministre, mais que c’est le Président de la République lui-même.Alors, son actuel Premier ministre, Boubou Cissé, est condamné à réussir pour éviter  au régime IBK ce qui est arrivé à ATT en 2012 et le plutôt serait le mieux.Car toutes les conditions d’un soulèvement populaire sont réunies aujourd’hui au Mali. Aucun régime, légitime soit-il, ne peut survivre d’une telle gravissime situation dans laquelle se trouve le pays. Le nord du Mali est devenu la chasse gardée de la minorité arabo- touareg soutenue par la France. Le centre est devenu un véritable mouroir où deux communautés s’entretuent sous les regards impuissants des forces de défense et de sécurité, pour l’équipement et la formation desquelles l’Etat consacre plus de 22 % de son budget par an.Au-delà du budget alloué pour l’équipement et l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires, il y a également  la loi de programmation militaire qui permet de débloquer chaque année des centaines de milliards. Que dire des services de renseignements qui n’ont jamais vu venir les assaillants en dépit de leurs moyens matériels et financiers ? En tous les cas, ils n’ont jamais permis à nos forces d’empêcher une tuerie. Pire, au lieu que le gouvernement renforce la présence de l’Etat dans les localités en proies à l’insécurité, c’est plutôt des rumeurs du retrait des préfets et sous-préfets des zones à risque qui circulent sur les réseaux sociaux.

A cette anxiété des populations du nord et du centre, s’ajoute la misère de celles du sud qui broient du noir faute d’argent pour faire face aux besoins les plus urgents. La coupe semble pleine et le régime  est désormais menacé d’effondrement.

En définitive, les tueries de  Gangafani 2 et de  Yoro le lundi 17 juin, moins d’une semaine après  les massacres de Sobane-Da, ont fini par permettre aux plus optimistes de tirer la conclusion selon laquelle IBK n’est plus à mesure de sortir le Mali de la crise. Par conséquent, le mieux pour lui serait de rendre le tablier ou au pire des cas se faire chasser par le peuple et non par l’armée, comme ce fut le cas avec ATT

Youssouf Sissoko

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4 COMMENTAIRES

  1. Au congo ou en centrafrique on tue des millions de personnes et personne n’en parle. En Ci des milliers de personnes sont mortes et on libere Gbagbo et Ble goude. ici aux USA, on massacre des centaines de personnes par jour, mais Trump gagne en popularite. Mais au Mali, ca fui deja.

  2. Merci Youssouf pour cet article.je crois que le carnages des militaires est plus de problème que des civils au Mali
    Au temps d’ATT comme vous l’avez dit à Aguelhok ce carnages était des militaires et a été la base de la chute d’ATT
    Maintenant au temps de ces vaut rien est plus qu’au temps d’ATT
    Allah be bè çara idinai ni i nkanyala
    IBK Wly iyantoro !
    Charlie Allah be içara !

  3. C’est vrai que ça ne va pas…
    Pourtant un Putsch à nouveau achèverait le Mali. Et rien ne dit que celui qui le remplacerait amènerait la paix et la concorde.
    Seulement voilà, ce que la Classe Politique Malienne ne comprend pas ou refuse d’entendre, c’est que cela va faire bientôt trente ans qu’il y a une alternance à la tête de l’ETAT Malien, mais trente ans qu’il n’y a pas d’alternance idéologique à la tête du Mali.
    L’alternance à la tête du pays ne sert à rien si elle n’est pas idéologique. Or cela fait trente ans qu’on prend les même et on recommence. Quand ils pensent tous pareil, ils ne se contredisent pas, ils se protègent entre eux, se couvrent les uns les autres, ils ne se rénovent pas et ils ne rénovent rien. Les querelles qu’on constate entre eux, c’est des disputes pour les postes. Le Pays n’avance pas.
    Quand un Président de Gauche succède à un Président de Droite, ce Président de Gauche fera tout pour faire mieux que son prédécesseur de Droite. Et c’est pareil, quand un Président de Droite succède à un Président de Gauche, il fera tout pour faire mieux que son prédécesseur. L’Un cherchera toujours à pas faire les mêmes conneries que son prédécesseur. Cela ne veut pas dire qu’ils ne feront pas d’erreurs, mais le fait qu’ils sont différents, qu’ils n’agissent pas pareil, qu’ils ne pensent pas pareil, cela fait avancer le pays. Parce qu’ils ont l’essentiel en commun, un objectif commun qu’est le développement économique et social de leur pays.
    On a vu au SENEGAL, un Président de Droite succéder à un Président de Gauche. Et un Président de Gauche succéder à un Président de Droite, sans coup d’ETAT ni violence. Au SENEGAL, ils ne connaissent pas de problèmes de Peulh ou autre, même si il y a une revendication régionaliste. Cette revendication régionaliste est à mon sens dû au fait que le SENEGAL est presque coupé en deux par un autre pays – ETAT, la GAMBIE. Encore un héritage colonial ingérable pour les anciens colonisés. Ce que les colons ont fait, c’est comme si c’était DIEU lui-même qui l’a fait, en Afrique on ne le change pas, même si c’est une erreur. Comme le découpage du territoire Malien fait par le colon Français. Aujourd’hui, il revient pour réparer son erreur en voulant donner Kidal à des séparatistes… ?

    Vivement le Mali pour nous tous.

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