Le Dr Choguel Kokala Maïga et son coauteur Pr Issiaka Ahmadou Singaré ont procédé hier jeudi 28 juin, à la Maison de la Presse, au lancement de leur livre intitulé : «les rebellions au Nord du Mali, des origines à nos jours». Un ouvrage qui fait un diagnostic sans complaisance des rébellions au Nord qui ont secoué le Mali avant l’indépendance et de l’indépendance à nos jours.
C’est dans une salle pleine à craquer que Dr Choguel Kokala Maïga et son coauteur ont expliqué les recherches qu’ils ont eu à mener pendant un bon moment sur les rébellions au Nord du Mali. En effet, c’est un docteur en télécommunications et un professeur en littérature qui se sont associés pour livrer au peuple malien, un travail scientifique.
« Les rebellions au nord du Mali, des origines à nos jours » est un livre de 452 pages.
Selon les auteurs, la rébellion persiste parce qu’un mauvais diagnostic de la situation a été fait. « « Pourquoi depuis plus d’une cinquantaine d’années, les rébellions éclatent dans notre pays ? Les accords sont signés et malgré tout, les rebellions ne se terminent pas ? Pourquoi toutes ces rébellions au Mali ont pour épicentre la région de Kidal ? Quels sont les intérêts qui se cachent derrière ces rébellions ? Quelles sont les connexions étrangères ? Pourquoi la récurrence des rébellions au Nord du Mali ? » : Telles sont entre autres, des questions que les auteurs se sont posés.
D’après les auteurs, le 26 mars 1991 aurait dû être l’amorce d’une ère nouvelle pour le Mali. Mais une fois passée l’illusion lyrique, la réalité s’est imposée. Pour eux, les dirigeants de la IIIème République vont se révéler incapables de capitaliser trois décennies d’acquis dans différents domaines de l’édification nationale.
« L’idée d’écrire cet ouvrage nous est venue dans le courant du premier semestre de mars 2012 à la suite de l’effondrement de l’État malien. Aussi longtemps qu’un diagnostic objectif ne sera pas fait, on aura pas de solution parce que c’est comme si nous traitons un malade dont le diagnostic n’a pas été compris au préalable », a fait savoir Dr Choguel Kokalla Maïga.
Pour lui, la récurrence des rébellions a comme raison, le soutien des différents mouvements rebelles par l’extérieur. Et ce soutien a existé aussi bien sous la première que la deuxième République. Mais selon lui, la question qui taraude son esprit est pourquoi ces dirigeants ont contenu la rébellion et pourquoi les autres n’ont pas pu la contenir sous la troisième République ?
A en croire Dr Choguel Maïga, le fait que ce livre paraisse en ce moment n’est pas un fait du hasard.
« Il était prévu de le faire sortir depuis le mois de Mai, mais il y a eu un besoin d’approfondir certains sujets. A mon avis, l’œuvre la plus utile en tant que politicien est de permettre aux Maliens de se connaître eux-mêmes sur la question de la rébellion. Ce livre est composé des diagnostics, des pistes de solutions…. Dans deux semaines, je vais exposer aux Maliens comment je pense qu’il faut faire pour résoudre la crise », a-t-il indiqué.
Pr Issiaka Ahmadou Singaré, pour sa part, dira qu’il s’agit d’une réflexion nourrie par les données de l’histoire.
« Choguel et moi, nous avons travaillé en liant deux hypothèses : le soudan français devenu République du Mali n’est pas une conception artificielle, il est la reconstitution d’une entité politique qui a eu à exister par le passé. Deuxième hypothèse : notre documentation nous a permis de comprendre qu’en réalité, de 1960 à ce jour, il n’y a pas eu de rébellion touareg mais de quelques éléments appartenant à une tribu touareg férocement attachée à des intérêts féodaux. Cette idée, nous l’avons développé en quatre parties en essayant de voir comment se présente ce pays et dans cette présentation, nous avons fait ressortir que les sonrhaï et les touareg sont venus trouver les Bellas sur place », a expliqué Pr Issiaka Ahmadou Singaré
Moussa Sékou Diaby.