Sécurité par le biais des négociations : Oui, mais sur quelle base ?

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Alors que les troupes françaises sont plus que jamais sur le départ, l’idée de négocier avec les terroristes revient sur la table. Pour rappel, Paris ne voulait point attendre parler de l’éventualité de discuter avec les Emirs de l’extrémisme violent tel qu’Iyad Ag Ghaly ou encore Amadou Kouffa et privilégiait le tout militaire. Bamako, surtout à travers les autorités de Transition, semblent tenter par l’idée. En témoigne d’ailleurs la double libération de l’otage française Sophie Pétronin et de l’ex chef de file de l’Opposition, Feu Soumaila Cissé, en échange d’une centaine de terroristes. Cela fut le premier point de discorde entre l’Elysée et Koulouba. La suite est bien connue.

Assez curieusement, toute idée annoncée dans les couloirs de la Transition fait écho au sein de la masse populaire malienne. D’assez longue date, le gouvernement malien fut de nombreuses fois tenté de négocier avec les terroristes du nord malien et du centre. Et la France martela à chaque fois qu’il n’était point envisageable de négocier avec les terroristes. Il s’agissait d’une sorte de code moral. Barkhane annoncé sur le départ, les autorités de la Transition auront désormais les mains libres pour appliquer leur façon de faire.

Si par la négociation, l’on peut résoudre bien des périls, comme le dit un célèbre adage malien, il ne faudrait point ignorer les positions des uns et des autres, et surtout le moment opportun. Il est de notoriété que le jusqu’au boutisme des terroristes est radicale. Ce qu’ils veulent, c’est l’application de leur version de la Charia sur toute l’étendue du territoire nationale tout en bannissant toute présence occidentale jugée comme hérésie. Par contre, l’on sait que l’Etat malien dans son essence est laïc et est à des années lumières de pouvoir accepter pareil changement radical.

Alors à quoi pourrait ressembler un accord Etat malien/Terroristes ?

Bien malin qui pourrait trouver le compromis idéal. Mais qui dit négociation, dit aussi cession d’une partie de ses revendications. Dans cette logique, l’Etat malien pourrait-il accepter de céder une partie de son territoire aux Emirs de l’extrémisme violent sur lequel ils auraient souveraineté absolue. Et ce, en échange de la paix sur le restant du pays ? Octroyer une amnistie globale aux membres du GSIM et alliés en échange toujours de la paix, serait-il un bon compromis ? Et dans ce cas, quid des victimes qui attendent de l’Etat malien, justice et indemnisation ? Autant de questions pendantes qui resteront sans réponses pendant probablement longtemps. En réalité, la réussite ou l’échec d’éventuelles négociations dépendra surtout de l’état d’esprit des assaillants.

Toutefois, il serait souhaitable d’entamer une telle démarche en position de force. L’appareil sécuritaire malien devra donc continuer sa mise à niveau. Selon toute vraisemblance, la solution négociée ne saurait être l’unique option pour une sortie de crise durable mais bien un facteur de celle-ci. Il faudra également garder en ligne de mire l’implantation des représentations de l’Etat dans les zones les plus hostiles et surtout améliorer la situation économique des populations locales.

Ahmed M. Thiam

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3 COMMENTAIRES

  1. Ces bandits doivent être combattus et c’est tout, nous sommes convaincus que Assimi et ses hommes ont vu juste, il faut combattre ces écervelés et c’est tout. Comment peut-on laisser notre pays aux mains d’hommes obscurantistes sans loi, ni foi? Nous sommes certains qu’avec l’appui de la Russie, nous parviendrons à extirper ce mal dans les méandres de notre société.
    Ce que tout le monde doit savoir, c’est que personne ne peut convaincre un fanatique, ce penseur disait ceci “Est fanatique celui qui est sûr de posséder la vérité. Il est définitivement enfermé dans cette certitude; il ne peut donc plus participer aux échanges ; il perd l’essentiel de sa personne. Il n’est plus qu’un objet prêt à être manipulé. C’est là le pécher fondamental des religions : faire des adeptes qui ne se posent plus de questions. L’attitude scientifique est exactement à l’opposé.” Fin de citation. Albert Jacquard

  2. When have terrorists ever kept their pledge made at negotiations making no difference if pledge is verbal or written?
    Terrorists are violent criminals who once having taste easy money plus power to be gathered by violence will not quit. Terrorism become only thing they want to do.
    There is but one agreement we should make with terrorists plus but all of them will not keep that agreement. It is for them to unconditionally surrender. To negotiate with terrorists beyond them unconditionally surrendering is not practical. If we defy being practical we are not who we say we are thereof not worthy of having nation. We would be stupid. Terrorists would be practical plus their murderous, raping, kidnapping robbing injuring plus Property destroying method would have worked. Are you stupid enough to believe they would then stop doing as they have done?
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  3. “Négocier avec les terroristes: oui mais sur base de quoi ?”

    La question même, de nature, est une question idiote car il n’y a rien à négocier avec ces chiens. Si nous voulons masquer notre lâcheté en compromis en leur cédant une partie du territoire à leurs pratiques barbares, cette partie devra être Bamako.

    On a l’impression que dans ce pays, plus personne ne réfléchit. KOUFA et IYAD ont fait allégeance à AL QAEDA qui est une organisation criminelle transnationale. Si le Mali doit devenir le premier pays à négocier avec AL QAEDA, va-t-il négocier au nom de tous les pays du monde entier ou en son propre nom ? Quelle influence ces deux chiens ont sur AL QAEDA ? Qu’ils fassent la paix avec le Mali, qu’allons-nous faire quand ils commettent des crimes dans des pays voisins ? Qu’allons-nous faire quand ils commettent un autre 11 SEPTEMBRE ? Ne risquons nous pas de connaître le même sort que l’Afghanistan ?

    Après les attentats de DAR-ES-SALAM et NAIROBI, le Soudan qui hébergeait BEN LADEN a été bombardé par les USA. Deux ans après, ce fut le 11 SEPTEMBRE et c’est l’Afghanistan qui l’hébergeait. Le jour que ALQAEDA commettra un attentat majeur, c’est Bamako qui sera bombardé et les Maliens diront que c’est à cause de nos immenses richesses qu’on nous tue. 😜

    La lâcheté peut s’avérer plus mortelle que l’audace, aucune lâcheté ne devra nous pousser à nous soumettre à ces chiens. Au lieu de faire de ces gens nos frères, faisons de leurs victimes nos frères. 💡💡💡💡

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