François Hollande a appelé solennellement lundi son successeur à l’Élysée à poursuivre l’effort de recrutement des gendarmes et policiers et à respecter un “socle de sécurité” trans-partisan.
“Si nous voulons que notre pays soit doté d’effectifs suffisants pour la police et la gendarmerie, il faudra, au-delà des 9.000 postes créés sous ce quinquennat, en ouvrir autant pour le prochain quinquennat”, a souligné le chef de l’État sortant lors d’un déplacement à Chartres.
“Il fallait compenser les pertes d’effectifs des année 2007 à 2012” soit “13.000 postes”, a-t-il poursuivi, pointant la politique de sécurité de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, devant quelques dizaines de policiers et de gendarmes réunis à la préfecture d’Eure-et-Loir.
Affirmant que le “socle de sécurité” faisait l’objet d’un “large consensus national”, François Hollande a estimé qu’en “période électorale, ce qui doit compter, c’est moins les différences que les rassemblements, moins les oppositions que l’unité”.
“Qu’est-ce qui doit être absolument sanctuarisé ?”, s’est-il interrogé, avant de répondre: “Les effectifs, les moyens en matériel, les conditions d’emploi des forces de sécurité et le respect des valeurs républicaines”.
“Après, il peut y avoir de l’imagination, de l’illusion, des surenchères” qui font “partie, hélas, de ce que le débat public peut parfois engendrer” lors d’une campagne, a-t-il observé.
“Mais il doit y avoir de la part de tous ceux et de toutes celles qui se présentent aux suffrages, l’affirmation que ce socle de sécurité ne pourra jamais être remis en cause”, a martelé François Hollande.
“Je n’oublie pas les exigences, quant au bon déroulement du débat démocratique dans notre pays”, a-t-il par ailleurs assuré, alors que François Fillon a accusé dimanche le gouvernement de laisser “se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile”.
François Hollande a ainsi évoqué “la protection non seulement des candidats mais également des lieux où les Français veulent se retrouver pour participer au débat public”.
Dressant le bilan de la concertation et du plan d’équipement de 250 millions d’euros engagés pour répondre à la “colère légitime des forces de gendarmerie et de police” à l’automne, le chef de l’État a assuré avoir voulu que “ce malaise (…) puisse s’exprimer”.
Avant de rejoindre Chartres, il s’était ainsi rendu dans la matinée au commissariat de Dreux et au groupement de gendarmerie départementale de Lucé pour se faire présenter les nouveaux matériels dont disposent les forces de l’ordre (armement, protection, véhicule blindé…).
François Hollande a également confirmé “la fin des gardes statiques (de policiers et gendarmes) devant les préfectures comme devant les tribunaux” au profit de “gardes dynamiques”, et la “fin des transfèrements et des extractions judiciaires” qui seront confié à d’autres services.
Publié: le 27-02-2017 par le point