Au cours de ces différentes rencontres, il a été convenu que les Etats de la région renforcent leur coopération sécuritaire et qu’ils le feront à travers des modalités beaucoup plus opérationnelles, avec un accent particulier sur les patrouilles conjointes et les unités mixtes.
En effet, les Chefs d’Etat du Burkina-Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, et du Tchad, ont décidé, le 16 février 2014 à Nouakchott en République Islamique de Mauritanie, à l’issue d’un sommet, de la création d’un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale dénommé G5 du Sahel avec la mise en place d’un Secrétariat permanent chargé de la coordination technique.
Pour l’un des représentant du Gouvernement du Mali, Colonel Mamadou Keita Sous-chef d’état-major chargé des Etudes Générales et de Relations Extérieures à l’état-major général des Armées du Mali, il s’agit donc pour eux d’examiner les propositions contenues dans le rapport de la Commission de l’Union Africaine sur le suivi de la Déclaration du Sommet du 18 décembre 2014 des pays membres du processus de Nouakchott, en ce qui concerne notamment les patrouilles conjointes, les unités mixtes et la création d’une force d’intervention pour le Sahel dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de la MINUSMA. Selon lui, la pertinence de leurs propositions dépend en grande partie de la richesse des échanges pendant les réunions des Chefs d’états-majors et des ministres de la Défense. Pour lui, les Chefs d’Etats et de Gouvernements de la région sahélo-saharienne lors du Sommet du processus de Nouakchott, tenu dans la capitale mauritanienne le 18 décembre 2014, ont apporté leur appui aux efforts visant à renforcer la sécurité d’une manière globale dans notre espace.
Pour sa part, le représentant de l’Union Africaine, El Ghassin Wane, expliquera que le processus de Nouakchott lancé en mars 2013 vise un double objectif, notamment le renforcement de la coopération sécuritaire d’une part et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité d’autre part. Selon lui, le premier a connu des avancées significatives, car il y a la tenue régulière des réunions des chefs de services de renseignement et de sécurité et d’autres activités connexes notamment des activités de renforcement de capacité. En revanche dit-il, la dimension liée à l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité dans la région n’a pas enregistré les mêmes avancées.
S’agissant de ces aspects d’opérationnalisation de l’architecture dans la région sahélo-saharienne, deux modalités particulières de coopération devraient bénéficier d’une attention soutenue, la première porte sur les patrouilles conjointes et la deuxième sur les unités mixtes, a-t-il souligné.
« Sans capacité locale solide, sans volonté politique locale soutenue, il sera impossible de promouvoir la sécurité de la région, d’où l’importance de ce partenariat mutuellement bénéfique entre les pays membres de la région et les autres» indique-t-il.
Aboudou Cheaka Touré quant à lui a signalé que cette réunion se tient à un moment critique du niveau de développement de l’insécurité humaine, non seulement dans la sous région sahélo-saharienne, mais plus globalement sur l’ensemble du continent africain. C’est pourquoi, selon lui, il est urgent de mener une action vigoureuse et concertée entre les Etats d’une part et entre les régions ou sous-régions d’autre part dans un cadre stratégique qui est l’architecture de paix et de sécurité de l’Union Africaine.
« Déjà et fort heureusement, le processus de Nouakchott est en train de poser des jalons importants de ses approches à la fois transnationales et interrégionales que l’Union Africaine fera fort de fédérer au niveau continentale » a-t-il lancé.
A noter que la réunion préparatoire des experts dans le cadre de la réunion des Chefs d’états-majors et des ministres de la Défense des pays de la région sahélo-saharienne, prendra fin ce vendredi par la réunion des ministres de la Défense.
Fily Sissoko