Sécurité au Mali : Les mystifications du terrain

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Du nord, l’insécurité s’est progressivement installée au centre du pays avec son corollaire de morts et de déplacés. Comment cela a pu se faire sous le regard et les tapages médiatiques des hautes autorités maliennes malgré les cris d’alerte lancés par les populations ?

Le Mali vit une étape cruciale de son histoire postcoloniale avec une intensification de l’ébranlement et l’effritement de tout ce qui avait fait sa particularité et son prestige au sein de la communauté mondiale et africaine. Il s’agit bien sûr de la cohésion sociale, socle de toute paix, de tout développement et des faits sociaux sur lesquels toute la société repose en l’occurrence le sinangounya.

Le rêve du vivre ensemble et parfaite en symbiose devient aujourd’hui plus qu’un mirage s’est transformé en un cauchemar que les populations de cette zone du Mali vivent au jour le jour. La volée en éclat de cet espoir suscite assez d’interrogations par la tournure que prennent les évènements depuis un certains temps.

Qui soutient les auteurs de ces exactions dont la 5ième région est le théâtre aujourd’hui ? Les tapages et autres commentaires mélodieux sur le renforcement et la montée en puissance de notre grande muette ne sont-ils pas fondés ? En tout cas, les questionnements ne manquent pas quant à l’ensemble des souffrances non jamais écourtées qu’endurent les populations et l’inertie des autorités face cette stagnation des mouvements des populations.

Point d’envie de notre part de porter un jugement sur l’ensemble des efforts fournis par les hautes autorités maliennes en matière de défense et de sécurité mais le constat sur le terrain prouve à suffisance tout le contraire chanté de part et d’autres par les mécènes de la paix. Le bilan en perte en vies humaines est extrêmement lourd.

Environ 500 morts, ne serait-ce qu’au centre du pays seulement. Cette région où les communautés ont vécu en parfaite symbiose durant des millénaires devient aujourd’hui infernale et un no-man’s-land. L’Etat y est absent ou, du moins, impuissant face à une recrudescence des massacres et autres exactions qui coupent le sommeille à plus d’un.

Une indignation au sein des communautés qui dit plus que son nom se conjugue aujourd’hui avec l’incapacité des autorités maliennes, en l’occurrence le Chef du gouvernement de tenir sa promesse de désarmer les groupes armés qui poussent tels que des champignons dans toute la région. Un leurre au ton de mensonge qui fait terrer les civils chez eux. Beaucoup de postulats se fait sur ce laxisme de fait. Que dire de ce double jeu que joue l’Etat malien ?

D’aucuns pensent que l’Etat malien n’a pas d’autorité dans cette partie du pays où les rapts et autres violations des droits de l’homme font leur quotidien tandis que d’autres postulent sur une négligence de ce dernier malgré les cris d’alerte lancés de part et d’autre pour signaler cette avancée inexorable des tueries à l’endroit des paisibles populations civiles. La dernière en date est l’attaque perpétrée contre le village de Koulongo dans le cercle de Bankass qui a fait 37 morts dont le chef du village Moussa Diallo et de nombreux dégâts matériels.

Sans parvenir à circonscrire la flambée des attaques terroristes, l’Etat est en droit de dire toute la vérité sur ce qui se passe en réalité dans cette zone du pays où les populations ne dorment plus que d’un œil au lieu de céder à ce complexe de faire croire aux uns et aux autres que tout va bien. Des témoignages font état de l’agonie même de l’économie locale basée sur l’agriculture et le commerce car beaucoup ont préféré rester chez eux à broyer du noir que de s’exposer à une mort certaine sur les routes de foire.

Il est impératif à ce niveau que des dispositions idoines et pérennes soient prises afin de redonner confiance et espoir  aux populations locales que n’ont que leurs yeux pour pleurer leurs morts avec son corollaire de souffrance.

Sinaly M DAOU

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