Sécurité au Centre : Que sont devenues les promesses de SBM ?

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Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga, ici à Kidal, dans le nord du pays, avant son départ pour Gao, le 23 mars 2018. © Harandane DICKO / MINUSMA / AFP

Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, lors de sa tournée en février dernier   au centre et au Nord du Mali a fait plusieurs promesses dont celle de rétablir la sécurité et protéger les populations contre les affres du terrorisme. Deux mois après, la situation semble au contraire s’empirée.

Lors de cette tournée, le chef du gouvernement avait pris plusieurs engagements  auprès  des populations dont celui de restaurer la sécurité pour relancer les services sociaux de base, la réouverture des écoles… Pour cela, Soumeylou Boubèye Maïga avait annoncé la mobilisation de moyens (en hommes et matériels) et d’importantes ressources financières.  « Nous allons traquer, sans concessions, l’ennemi », avait-il martelé, devant les cadres. Le redéploiement de l’administration malienne était aussi prévu, à travers la nomination des sous-préfets partout où l’Etat était absent. Soumeylou Boubèye Maïga insistait alors sur la détermination du gouvernement à combattre l’insécurité. «Le gouvernement continuera de déployer nos effectifs dans les possibilités opérationnelles pour atteindre les 5000 hommes comme annoncé », avait-il promit.

Force est de constater que deux mois après  ces annonces, le centre reste toujours confronté à l’insécurité. Seulement 48 heures après la dernière visite du PM dans cette région, les terroristes démontrèrent leur capacité de nuisance, en prenant pour cible un hôtel de Bandiagara : “la falaise”. Au moins deux personnes ont été tuées. Dans la même région, un véhicule de militaires maliens a sauté sur une mine entre Bore et Konna. Des échanges de tirs ont suivi l’explosion. Bilan : 4 soldats blessés.  A Douentza, ce  sont les mairies et écoles qui sont saccagées. En effet, le 28 mars dernier,  la mairie et l’école du village de Dionna (commune de Koraou) ont été saccagées et brûlées par six hommes armés non identifiés. Aucune disposition n’est prise pour la réouverture des classes dans la localité. S’y ajoutent, toujours dans  le cercle de Douentza, précisément à  Boni, les multiples incidents survenus en début mars. A Nokora, à une vingtaine de km de Boni, un affrontement entre des soldats maliens et des présumés djihadistes a eu lieu. Le bilan de cet incident n’est toujours pas disponible. Un gendarme a été  égorgé le 8  mars. Un informateur  de l’armée a également  été  tué  en février dernier dans la même localité.

Ces incidents interviennent quelques jours après la fin de l’opération de grande envergure que l’armée malienne a mené à Dialloubé dans le cercle de Mopti contre une base de présumés djihadistes. Début avril, aux environs de Nantaka à moins de dix kilomètres de la ville de Mopti, un véhicule  d’un convoi des Famas  saute sur une mine. Le bilan serait de 4 soldats tués et deux autres grièvement blessés.

Le 16 avril 2018, un des véhicules du GTIA Waraba a sauté sur un engin explosif improvisé à 25km de Sokolo. Bilan : 8 militaires blessés dont deux graves.

Affrontement intercommunautaire

Outre ces multiples incidents, le centre du pays est aussi le théâtre d’affrontements intercommunautaire récurrents. La visite et les mesures prise par le gouvernement ne semblent  guère changer la donne. Les affrontements entre Peulh et Dogons ont repris le vendredi 9 mars. Ces différents heurts ont déjà fait une dizaine de morts, des habitations incendiées et des stocks alimentaires brûlés.

En effet, les chasseurs et les groupes armés non identifiés s’affrontent quotidiennement dans une zone où il n’y a aucune présence militaire. Cette situation est en train de provoquer le déplacement des populations, en majorité peulh vers le Burkina Faso. Le cheptel subit aussi le coup et la crainte des attaques fait que les populations restent terrées chez elles. L’amalgame gagne du terrain chaque jour et le tissu social se déchire sans cesse. Toutes les activités de développement sont presque arrêtées. De nombreuses écoles sont fermées, les foires hebdomadaires sont boycottées et de nombreuses ONG se sont repliées à Koro ville. Il y a urgence d’agir pour mettre fin à la souffrance des populations de ce cercle. Ajoutez-y ces affrontements intercommunautaires meurtriers, ceux de Sokolo où 7 personnes ont perdu la vie, le 21 février ; de Diaou où 10 morts ont été enregistrés dont un enfant brûlé vif ; et de Kao (11 morts).

Mémé Sanogo

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