Vingt-quatre heures après avoir organisé une journée « ville morte » à Tombouctou pour dénoncer « l’insécurité qui perdure » dans la ville, les associations initiatrices de l’événement affirment avoir obtenu des garanties, en vue du renforcement de la sécurité.
Le cadre de concertations et d’actions pour la sécurité (qui regroupe près d’une vingtaine de associations de Tombouctou) affirme avoir obtenu de l’exécutif local la multiplication des patrouilles. Patrouilles militaires le jour, mais aussi nocturnes, ce qui est une nouveauté. A Tombouctou, il n’y avait jusque-là quasiment pas de patrouilles la nuit, et des quartiers entiers sont livrés à des bandes armées.
Autre décision annoncée après la journée ville morte, largement suivie mercredi, les patrouilles auront également lieu de la ville de Tombouctou vers des axes routiers. Notamment en direction de la localité de Goudam, ou encore vers celle de Bambara Maoudé, un tronçon menant vers le centre, mais qui reste impraticable à cause de l’insécurité.
Un nouveau plan de sécurisation de la cité est prévu. Il comprend notamment des fouilles domiciliaires, des vérifications systématiques d’identité d’individus suspects, mais surtout appliquer désormais une règle : tolérance zéro pour tous ceux qui détiennent les armes et ne sont pas habilités à le faire. Il est également question de créer autour de la ville de nouveaux postes de sécurité.
Face à ces mesures annoncées, les populations locales, appuyées par l’association des ressortissants de Tombouctou à Bamako, préviennent : si la situation sécuritaire ne change pas, de nouvelles manifestations auront lieu.
Les soldats qui se trouvent à Tombouctou sont de vrais salopards. Dès la nuit tombée, ils se retrouvent dans les bars et autres lieux de débauche, accrochés aux bras des putes, buvant à gorge saturée, laissant le terrain aux activités des djihadistes et autres bandits de grands chemins. Aux postes de garde, ils sont parfois au nombre de quatre ou cinq personnes pour surveiller les entrées de la ville. Comment avec un tel nombre peut-on résister aux assauts nocturnes de l’ennemi? Tombouctou est une ville infestée de bandits de tout acabit . La meilleure façon de procéder, c’est de faire des perquisitions aux domiciles de personnes suspectes, signalées ou pas, pour retrouver les armes enfouies dans les maisons. Il y’a des caches d’armes partout dans la ville et ses alentours. Les populations doivent être invitées à plus de vigilance et à signaler tout individu au comportement suspect, il y va de la sécurité de tous. Aussi, une sorte de couvre feu doit être instauré. C’est à dire, interdire la circulation de véhicules et motos à compter d’une certaine heure. Tous les véhicules doivent être fouillés en ville et aux points de sorties, et les propriétaires identifiés de façon formelle. N’importe qui peut rentrer et sortir de cette ville sans être inquiété. C’est là aussi un laxisme qui peut coûter cher aux forces de sécurité et aux populations. Sans verser dans la délation ou la dénonciation calomnieuse, il revient à chaque habitant, de surveiller les activités de son voisin, dès qu’il reçoit un étranger, qu’il soit suspect ou pas. Tombouctou comme Gao est une ville où les djihadistes, sous couvert de certains habitants désignés parents ou amis, s’adonnent à des activités douteuses à tout point de vue. Les djihadistes vivent parmi la population, il faut les identifier et les capturer avant qu’ils ne passent à l’action. Pour circuler de nuit comme de jour dans cette ville, les usagers de véhicules doivent avoir un permis de circulation en bonne et dû forme. Chaque jour un véhicule est enlevé dans cette ville, et la nuit, les soldats sont trop bourrés pour s’occuper de sécurité. Il faut beaucoup d’autorité pour encadrer les hommes en uniforme, surtout la nuit où ils se font surprendre parfois par les djihadistes qui entrent dans la ville comme ils veulent.
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