La ville martyre de Konna renait de ses cendres après son occupation par les terroristes en 2013. Devenue par la force des choses la ligne de front entre l’armée malienne et les djihadistes, la commune de Konna amorce son développement depuis sa libération en 2013 grâce aux efforts du gouvernement, à travers le ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
«L’amélioration progressive de la sécurité depuis l’arrivée des forces de l’ordre et de sécurité avec l’accompagnement des partenaires a entraîné une reprise de l’économie locale à Konna, ville isolée de 36 000 habitants. Cette reprise des activités économiques est sans nul doute le résultat des efforts du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré». C’est en ces termes que le conseiller communal, Hamadoun Daou s’est adressé à son interlocuteur du jour. Une manière pour le chef de la délégation venue de Konna d’exposer aux yeux de la communauté internationale comment le gouvernement du Mali a abrégé la souffrance de Konna avec la construction du campement pour la Garde nationale et le retour de la Gendarmerie.
C’est en reconnaissance aux efforts du département de la Sécurité que la jeunesse de Konna a rencontré le général Salif Traoré le mardi dernier pour lui dire merci et surtout l’encourager à maintenir la dynamique de sécurisation de cette ville stratégique. Cette initiative est l’œuvre de l’Union des jeunes ressortissants de la commune de Konna (Ujrck). « Monsieur le ministre nous sommes en face de vous non pour vous plaire ou déplaire. Mais plutôt une reconnaissance pour la mise en place d’un processus de sécurisation de notre commune. Konna n’est plus une ville fantôme. Grâce au retour des forces de l’ordre sous votre conduite, Konna renoue avec le reste du Mali. Depuis deux ans, beaucoup de visites ont été effectuées par des personnalités, notamment celles de la Banque mondiale et le Premier ministre, sans compter des actions de développement posées dans la localité. Aujourd’hui, que le gouvernement est à nos côtés, alors qu’à certains moments, nous pensions qu’il nous avait délaissés, depuis les évènements de 2013 jusqu’en 2018. Nous sommes heureux de venir remercier le gouvernement et l’encourager à persévérer dans le travail à travers votre Département», s’est-t-il réjoui.
Avant de terminer, M. Daou a indiqué au ministre de la Sécurité et de la Protection civile l’engagement de la population de Konna à soutenir les forces de l’ordre dans leur mission de sécurisation. «Les activités menées à travers la commune de Konna ont redonné confiance à la jeunesse. C’est pourquoi nous sommes en train de tout faire pour qu’il n’y ait pas de place pour l’ennemi. Nous sommes en train d’œuvrer pour que la jeunesse soit encore soudée et qu’elle comprenne que la sécurité commence par elle-même». Cette prise de conscience s’est traduite par la mise en place d’une brigade de surveillance. Il a témoigné de sa totale satisfaction face à la construction du campement qui renforce les missions militaires déjà déployées à Konna, une localité stratégique de par sa position. «Des patrouilles sont organisées pour rassurer la population, pour l’aider à surmonter son sentiment d’insécurité. Au début de la crise, les gens n’osaient pas sortir, craignant les groupes armés et les attaques, Konna retrouve de plus en plus sa stabilité», a déclaré Hamadoun Daou.
En réponse à cette marque de connaissance, le ministre de Sécurité a apprécié la démarche de la délégation de l’Union des jeunes ressortissants de la commune de Konna à sa juste valeur. «Je suis très content que vous veniez nous encourager. Nous ne faisons que notre travail. La sécurisation des personnes et des biens est la priorité du président de la République. Certes cette mission est la nôtre, mais en matière de sécurité tout le monde a un rôle à jouer», a indiqué le général Traoré. Cette rencontre a été l’occasion pour Salif Traoré de mettre en garde les jeunes contre des manipulations dont ils peuvent faire l’objet. «Un seul camp à Konna ne peut garantir la sécurité. Il faut que chacun se considère comme un agent de sécurité, en collaborant étroitement avec les forces de sécurité. Quand nous travaillons ensemble, les terroristes, les bandits n’auront pas de place», a-t-il expliqué.
Avant de répondre favorablement à la sollicitation de la jeunesse de doter le mouvement pionnier des instruments de fanfare, le ministre a informé les visiteurs du jour de l’installation très prochaine d’une unité de la protection civile dans la ville de Konna.
Nouhoum DICKO