Du fait de comportements absurdes, voire abjects de bien de ses citoyens, du laxisme, du laisser-aller et du laisser-faire qui prévalent partout, le Mali peut être aujourd’hui considéré comme l’un des pays les plus dangereux de l’Afrique de l’Ouest.
Selon des statistiques relatives aux accidents de la circulation, environ plus de 3 000 personnes meurent chaque année sur les routes. Et les routes ne sont ni assez nombreuses, ni assez larges. Ces routes assez fréquentées sont le théâtre d’accidents tous plus meurtriers les uns que les autres : un véhicule renversé ou une moto, par imprudence, fait fausse route et c’est tous les passagers qui en payent un prix fort : la mort.
Toujours selon les statistiques, dans la capitale, trois personnes par jour meurent sur le coup d’un accident de la circulation. C’est évidemment sans compter ceux qui passent de vie à trépas dans les heures qui suivent chez eux ou à l’hôpital.
Il faut reconnaître qu’en matière de circulation routière, le Mali n’est ni un pays exemplaire, ni un pays qui fait des efforts significatifs dans ce sens…
Certes, il est permis à tout le monde de circuler ou de conduire. Mais aucune disposition n’est prise dans ce sens par les autorités qui doivent pourtant s’assumer autant que les usagers de la circulation. Les autorités doivent impérativement prendre les dispositions pour la bonne régulation de la circulation et une réduction du nombre des victimes d’accidents. Les plans de mobilité doivent précéder tout plan d’aménagement et devront faire l’objet d’une approbation préalable par une cellule de spécialistes en transport à l’échelle de chaque région. La gestion de la circulation et la maîtrise de la sécurité des déplacements des personnes et des biens seraient sous la responsabilité de ces cellules.
Automatiser la gestion et le contrôle des flux routiers par un réseau de caméras et de centres de contrôle performants reliés à des brigades mobiles sur terrain. Encourager les études faites par les spécialistes du domaine pour comprendre les mécanismes de l’accidentologie par une politique inconditionnelle acquise à la cause de la lutte contre l’insécurité routière. Éducation routière en milieu scolaire par l’enseignement des bases de la sécurité routière à l’école pour préparer l’enfant à devenir un usager respectueux des prescriptions routières. Application de mesures répressives en cas de nécessité. Publication périodique de statistiques dans les médias en vue d’informer la population sur la gravité de ces accidents.
Le recueil des données des accidents de la circulation et les méthodes utilisées dans l’analyse doivent être plus rigoureux. La lutte contre l’insécurité routière est encore insuffisamment ancrée dans les pratiques interministérielles et mérite une place accrue dans les structures gouvernementales, compte tenu des enjeux qu’elle représente. Intensification des campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière par des spots audio-visuels.
Tout usager de la route doit posséder le sens de certaines notions élémentaires de la circulation pour soi et pour les autres :
Tout d’abord, la signalisation, tu analyseras ; les intersections ; tu contrôleras ; la priorité, tu céderas ; aux stops, tu t’arrêteras ; à la vue du piéton, tu ralentiras ; la distance de sécurité, tu respecteras ; l’excès de vitesse, tu éviteras ; la route, tu partageras ; à bon port, tu arriveras ; et au bout du compte, tu existeras.
Et pour les piétons :
Ils doivent respecter scrupuleusement le code de la route, se déplacer uniquement sur des passages réservés aux piétons et sur les trottoirs. Un piéton qui s’apprête à traverser la route doit capter l’attention de l’automobiliste qui s’approche pour être certain d’être vu.
Le Mali a beaucoup à faire et compte énormément sur sa jeunesse. Et les jeunes ne doivent pas l’ignorer. C’est donc notre comportement dans la circulation qui prouve aussi notre intérêt pour le développement du Mali.
Cheick Oumar Keïta