Au moins 100 personnes ont été tuées, au Burkina Faso, par des hommes armés dans le village de Solhan, au cours d’une attaque, a confié des sources sécuritaires à nos confrères de Radio France internationale (RFI). Cette attaque a eu lieu dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin 2021. Plusieurs habitations ainsi que le marché ont été également incendiés par les assaillants, précise la même source.
Plus de civils tués en 2020
Au sahel, les civils sont assez fréquemment la cible d’attaque d’hommes armés. Des rapports d’Organisations de défense des droits humains indexent également des forces armées de défense et de sécurité ainsi que leurs partenaires dans certaines de ces attaques contre les populations.
Depuis 2016, le nombre d’attaques des groupes « djihadistes » a été multiplié par cinq, atteignant plus d’un millier d’attaques en 2020. Dans son rapport « Sahel : Ce qui doit changer – Pour une nouvelle approche centrée sur les besoins des populations », la Coalition citoyenne pour le Sahel indiquait que « plus de 2 400 femmes, hommes et enfants ont été tués dans des attaques menées par des groupes armés et dans le cadre d’opérations antiterroristes en 2020 ».
Au cours de l’année écoulée, rapporte la même source, plus de civils ont été d’ailleurs tués ou blessés par les forces de sécurité sahéliennes que par les groupes djihadistes. « Rien qu’au cours des quatre dernières semaines, plusieurs soldats tchadiens ont été arrêtés au Niger pour le viol de plusieurs civils (dont une fille de 11 ans) qu’ils étaient censés protéger ; un rapport des Nations unies fait état de la mort de 19 civils dans une frappe aérienne française à Bounti, au Mali, en janvier 2021 ; et plus de 200 civils ont été tués en l’espace d’une semaine dans des attaques de villages dans les régions frontalières du Niger », précise la Coalition dans un communiqué.
Changer d’orientation
La Coalition citoyenne pour le Sahel exhortait à une « réorientation radicale de la stratégie actuelle, principalement axée sur la lutte contre le terrorisme ». Elle préconise une approche qui privilégie la protection des civils, le dialogue entre toutes les parties au conflit, la lutte contre la corruption, l’amélioration de l’accès à l’aide humanitaire et la lutte contre l’impunité.
F. T
Source : https://saheltribune.com