Sahel : Les liens entre djihadistes et trafiquants

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Un soldat de la force conjointe à Sévaré (Mali), en mai 2018. © Sébastien Rieussec/AFP

Le Sahel est caractérisé par des États faibles ou inexistants. Ces derniers n’arrivent pas à assurer la sécurité et la prospérité de leurs citoyens. Ceci provoque l’émergence de toutes sortes d’activités économiques illégales. Beaucoup défendent l’idée que c’est grâce à ce contexte que les organisations djihadistes ont pu se maintenir. En établissant des liens avec les différentes mafias et en s’impliquant dans diverses activités illégales ces derniers s’assurent une pérennité.

Les djihadistes et le trafic d’armes
Les organisations djihadistes ont levé des quantités importantes d’argent par ces trafics. Ces activités criminelles vont du trafic de drogue, aux armes et jusqu’au trafic d’êtres humains. Il semble surprenant que des organisations basées sur la religion s’impliquent dans le crime organisé. Le trafic d’armes dans la région n’est pas chose nouvelle. Cependant la chute de la Libye en 2011 et le pillage des stocks d’armes de l’armée a changé la donne ; le prix d’une Kalachnikov dans le Sahel varie désormais entre 150$ et 1000$ selon sa qualité. Un rapport de l’ONU souligne que la majorité de ces armes ont été introduites en Afrique dans les années 1970 et 1980, pendant la guerre froide, par les grandes puissances.

La fin de la guerre froide a provoqué la chute de nombreux États. Des guerres civiles se sont déclarées et la corruption est devenue endémique. Ceci a contribué à l’augmentation du trafic d’armes illégales. Dans l’ensemble il existe néanmoins peu de lien entre organisations djihadistes et trafiquants d’êtres humains. De même les connexions entre ces organisations et les trafiquants de drogue ne sont pas si évidentes ; la question fait même débat en leur sein. Par contre les djihadistes ont des liens très clairs avec les trafiquants qui leurs permettent la poursuite de leur combat ; trafiquants d’armes, d’essence et de nourriture.

Une source de revenus annexe
L’établissement de bonnes relations avec les réseaux illégaux est d’une importance capitale pour les organisations djihadistes. Ceci fait partie de leur stratégie d’adaptation à leur environnement. Cela leur permet d’évoluer et de renforcer leur présence. Ils peuvent ainsi se retrancher au sein de la population. En retour cela leur fourni des sources supplémentaires de revenus pour leur combat et leur permet de devenir des acteurs clés de la vie économique locale. A l’origine leurs sources principale de revenus étaient les kidnappings ayant eu lieu au Sahel dans les années 2000.

Aujourd’hui il reste encore des otages européens aux mains de groupes affiliés à Al-Qaïda. Cependant les puissances occidentales ont refusé de payer les rançons afin d’éviter les erreurs des années 2000. Aujourd’hui leurs sources de revenus principale sont les restes de ces années de prises d’otages, des taxes levées sur la population et des donations de leurs soutiens.

Par mondafrique.com

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