Sahel: le conseil de sécurité de l’UA déplore le “terrorisme en progression”

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Le commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité Smaïl Chergui a déploré lundi le “terrorisme en progression” dans le Sahel, et appelé à combiner la réponse militaire à une lutte contre ses causes profondes, notamment économiques et politiques.

“Le terrorisme est en progression”, a déclaré M. Chergui lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, où l’UA est réunie en sommet, évoquant particulièrement le cas du Burkina Faso, confronté “presque quotidiennement à des attaques criminelles et terroristes”.

“Les mouvements terroristes se multiplient, s’acharnent sur les populations civiles et les institutions de ces pays”, a-t-il ajouté.

Selon M. Chergui, la combinaison des attaques avec des conflits interethniques ainsi que des conflits entre communautés pastorales et agricoles “entraîne un niveau sans précédent de violence”. “Le Sahel connaît une situation sans précédent en matière de défi sécuritaire”.

Evoquant les discussions de l’assemblée de l’UA lors du sommet, M. Chergui a indiqué que “nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut concentrer les efforts sur l’apport d’une réponse complète à ce phénomène”.

“Il ne faut pas uniquement une réponse militaire et sécuritaire, il faut aussi s’assurer que personne n’est laissé pour compte en terme de développement, d’engagement politique et de justice”, a-t-il souligné, assurant qu’il faut “donner des emplois aux jeunes quand c’est possible”.

Les déclarations de M. Chergui rejoignent l’engagement du nouveau président en exercice de l’UA, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui a appelé dimanche lors de sa prise de fonctions à lutter contre les “causes” du terrorisme.

M. Chergui a par ailleurs regretté lundi les difficultés de financement de la force G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), qui n’a encore jamais été au contact des jihadistes. “Les troupes sont prêtes, mais ce sont les équipements qui manquent”, a-t-il assuré.

Ces dernières années, les groupes jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali par une intervention militaire française, mais ont en revanche regagné du terrain dans le centre de ce pays, et le phénomène s’étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

Le Tchad subit quant à lui des menaces de déstabilisation sur toutes ses frontières. En particulier à l’ouest avec l’insurrection islamiste de Boko Haram dans la région du Lac Tchad qui a intensifié ses attaques, au nord frontalier de la Libye en crise et au sud où 80% du territoire de la République centrafricaine est sous la coupe de groupes armés.

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