Il était 10h20 mercredi dernier, lorsque notre équipe de reportage est arrivée à Ouéléssébougou. Il faisait 30° et les habitants vaquaient à leurs occupations. Interrogé ça et là, des habitants pour la plupart, ont été très amers par rapport au saccage de la BT de Ouéléssébougou qu’ils ont condamné avec la dernière énergie. Mieux, ils demandent à ce que l’affaire soit tirée au claire.
Les faits
Selon les informations recueillies ça et là, tout est parti d’un coup de fil anonyme à la BT (en fin d’après midi) pour aviser d’un braquage de forains en cours entre Tinguelé et Sansankoro. A en croire nos informations, le Commandant de Brigade a aussitôt informé au chef d’une patrouille envoyée dans les parages à rebrousser chemin afin de mettre hors d’état de nuire les bandits qui braquaient des forains. Ce qui a été fait », précisent nos sources. Mieux, un véhicule d’un département se gara devant la BT trouvant le CB et l’informe du braquage de forains sur l’axe Tinguélé/Sansankoro. Il se trouvait, indique-t-on que l’adjoint au CB était déjà parti en renfort y compris la patrouille des motards basée à Marako et c’est fort de cette puissance de feu que le CB en personne s’engouffra dans le véhicule du département en question, pour se rendre sur les lieux abandonnant son véhicule devant la BT.
Arrivée sur les lieux, les gendarmes ont pu sauver Adama Soumaoro dit Nafin Tiémogo qui a reçu un coup de crosse des bandits armés et qui a été transporté dans un centre de santé et dont la vie n’est pas en danger, indiquent nos sources. « Avec la puissance de feu des gendarmes, les malfrats ont décroché », précisent nos sources. C’est étant sur le terrain des hostilités que nos gendarmes apprendront l’attaque d’une foule en colère contre la BT. Le comble et la consternation a gagné les rangs des éléments de corps d’élite de l’armée en mission de sauvetage de citoyens dont la vie était en danger.
Saccage de la BT…
« Pendant que les gendarmes se battaient contre les bandits, une foule furieuse sur dénonciation d’une prétendue absence, voir refus des gendarmes d’aller secourir les forains contre des malfrats, la BT a été littéralement envahie par une foule en colère qui saccagea tout sur son passage. Même les demandes des jeunes pour le concours de la Gendarmerie n’ont pas été épargnées. Le bilan est important : – deux véhicules (celui du CB et du MDL/C) ont été brûlé, le RAC, même le drapeau national n’ pas échappé à la colère des envahisseurs », nous confie un témoin qui a requit l’anonymat. Aussi, des congélateurs, des chaises et autres documents de la BT ont été incendiés, d’autres saccagés avec fureur. Deux ordinateurs du CB ont été emportés ainsi que d’autres objets sans compter des mobylettes.
C’est dans cette atmosphère délétère que des témoins affirment avoir aperçu le député de Ouéléssébou tout de blanc vêtu, avec un chéchia blanc, porté en triomphe.
Le député porté en triomphe…
Selon nos informations, de lourds soupçons pèsent sur l’honorable Bourama Tidiani Traoré. Est-il le commanditaire de cet acte grave dénoncé avec véhémence par les autorités locales tout comme les chefferies ? Même des hommes politiques que nous avons rencontrés, se sont indignés de ce qui vient de se passer à la BT.
En tout cas, une enquête est en cours après que le Sous/Préfet ait mis sur pied un Comité de crise composé des autorités administratives, la Gendarmerie et politiques (mairie de Ouéléssébougou).
Interrogations et soupçons…
Certaines personnes interrogées et non les moindres, n’arrivent toujours pas à comprendre l’attaque de la BT de Ouéléssébougou. Si toutes les autorités locales, les chefs de villages, les hommes politiques sont venus à la BT, exprimer leurs compassions aux gendarmes, lorsque notre équipe arrivait jusqu’à notre départ, ni les camarades de l’honorable Bourama Tidiani Traoré, ni l’élu qui est à Bamako depuis l’attaque de la BT le vendredi dernier, ne sont venus compatir à la douleur de nos hommes de sécurité, encore moins téléphoner au CB. Une situation que ceux-ci et même des habitants de la ville n’arrivent pas à comprendre. D’où des interrogations et de fortes soupçons sur l’honorable Traoré qui devra s’expliquer pour lever tous les équivoques de cette affaire lui a fait défrayé la chronique il y a quelques mois, dans la crise qui l’a opposé au juge Diadié.
De l’avis général, force doit revenir à la loi
En tout cas, de l’avis général, force doit revenir à la loi pour que tous les auteurs de cet acte soient punis avec la dernière rigueur. « Après l’attaque de la BT, le député s’est transporté à Bamako. Et personne n’a pas compris son attitude », explique un cadre d’un parti politique. « Avec la nouvelle équipe dirigée par le Major Dah Diarra, les braquages ont beaucoup diminué. Mais el vrai problème de cette BT, c’est le manque criard de moyens. Elle en dispose d’aucun moyen lui permettant de couvrir plus de 5 000 km2, sa zone d’intervention de la Préfecture de Ouéléssébougou. Nos gendarmes sont à féliciter et j’interpelle nos autorités à leurs donner des moyens conséquents afin qu’ils travaillent efficacement pour qu’ils puissent sécuriser davantage nos forains », nous a confié un habitant.
Relations tendues avec le député
En guise de rappel dans l’affaire du juge de Ouéléssébougou agressé par l’honorable Bourama, il a été ordonné par la hiérarchie au CB de Ouéléssébougou, d’arrêter l’honorable Bourama Tidiani Traoré et l’accompagner au camp 1. Garde-t-il une dent contre le CB et ses hommes pour que d’aucuns affirment l’avoir vu à la BT lors du saccage des lieux ?
Certaines sources révèlent que le député n’a pas digéré la sécurisation des 217 ha de Bakary Togola par la Gendarmerie qu’il accuse de, partie pris alors que els forces de sécurité n’a fait que son travail. Et dans son bras de fer avec le juge, la BT n’a fait qu’exécuter un ordre de sa hiérarchie. D’où cette interrogation, que faisait le député à la BT lorsque les vandales saccageait la BT ? Pourquoi est-il muet depuis cette agression de la BT sans qu’il ne fasse signe de vie, ni compatir à la douleur des éléments de la force publique de sa circonscription ?
Enfin, à Ouéléssébougou, la consternation et l’indignation sont réelles à telle enseigne que les autorités sont interpelées pour faire toute la lumière sur cette affaire qui défraie la chronique à Ouéléssébougou et environnants.
En attendant, une enquête est ouverte par le service d’Investigation Judiciaire de la Gendarmerie Nationale afin de situer toutes els responsabilités des uns et des autres.
Quant à l’honorable Bourama T. Traoré, que nous n’avons pas pu le joindre afin qu’il réponde des accusations gravissimes qui pèsent sur lui et certains individus qui lui sont proches, les débats font rages à Ouéléssébougou au moment où son parti prépare activement les communales et les régionales.
A la Sous préfecture, le patron des lieux qui nous a accueilli, sans pour autant s’exprimer sur l’attaque de la BT puisqu’une enquête est déjà ouverte. Mais, nous avons compris en ce Commis de l’Etat, consterné, blessé, sidéré par l’attaque de la BT et déterminé, que le saccage de la BT ne restera pas impuni.
« A Ouéléssébougou, la population est consternée, voir indignée par l’acte du vendredi dernier. Et l’enquête en cours révèlera les zones d’ombre de ce scandale », nous confie un jeune leader.
Affaire à suivre !
Bokari Dicko, envoyé spécial
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