Révoltes des populations de Gao contre les islamistes du MUJAO: Bilan un véhicule calciné, un blessé par balle

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Les jeunes de Gao ont, de nouveau, battu le pavet, dimanche matin, pour empêcher les moudjahidines du MUJAO de couper la main d’un présumé voleur d’armes.

La même nuit, aux environs de 20 heures, des éléments de la police islamiste, avec à leur tête le commissaire, effectuent une descente sur Radio Koïma, enlèvent le journaliste qui commentait l’évènement, le bastonnent à sang…

La découverte de son corps, devant l’hôpital, a suscité la colère des jeunes, qui ont marché sur le siège du MUJAO.

Des coups de feu éclatent, perturbant l’obscurité de leurs étincelles. Atteint à la cuisse, un manifestant tombe.

Il est évacué à l’hôpital. Mais les manifestants restent imperturbables, décidés à manifester leur raz –le bol face aux coups de fouet, aux lapidations et autres coupures de mains, dont les populations sont victimes.

Tout a débuté, dimanche 5 août, vers 9h 30mn.

Informés, de la décision des Moudjahidines du MUJAO de couper la main d’un présumé voleur d’arme, les jeunes de la « cité des Askia » décident de manifester, pour la seconde fois, pour manifester leur désapprobation.

Sur les antennes de Radio Koïma, Malick Maïga commentait l’évènement.

Arrivés au siège du gouvernorat, quartier général du MUJAO, les manifestants laissent exploser leur colère, face aux exactions dont les populations sont victimes : coups de fouet, coupures des mains, lapidations etc….

Débordée par l’ampleur de la manifestation, la police islamiste tire des coups de feu en l’air.

En vain. Les manifestants ne bougeront pas d’un iota. Alors, ils tirent dans le tas. Un manifestant tombe, atteint à la cuisse par une balle. Il est évacué à l’hôpital, sous les applaudissements de la foule.

Après plusieurs heures de face à face, les manifestants se dispersent. Avec l’espoir, que leur message ait été entendu. Erreur

La même nuit, aux environs de 20 heures, des éléments de la police islamiste, avec à leur tête le commissaire Aliou Mahamar, effectuent une descente musclée à la Radio Koïma. Malick Maïga, le journaliste qui commentait l’évènement du matin, est enlevé manu militari. Il est roué de coups. Avant que son corps ensanglanté ne soit abandonné devant l’hôpital.

Pour les jeunes, c’est la goûtte d’eau qui a fait déborder le vase. Ils sonnent l’alerte. Avant de marcher sur le siège du MUJAO.

Pour contenir la marée humaine, la police islamiste tire en l’air. Peine perdue. Les manifestants érigent des pneus incendiés sur les routes menant au siège du MUJAO. Avant de mettre le feu au véhicule du commissaire de la police islamiste.

Dispersés après plusieurs heures de face à face, les manifestants menacent de revenir. Du moins, si l’application de la charia se poursuit.

La sentence prononcée contre le présumé voleur d’arme n’a pas été exécuté. Elle a été reportée sine die. Et pour les manifestants, c’est déjà ça.

Oumar Babi

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